L'effort ultime
On sent comme une tension grandissante dans l'atmosphère spirituelle. Comment pourrait-il en être autrement alors que, sur la route du temps, nous voyons presque la fête de Chavouot en perspective ? L'heure est ainsi à la grande question : serons-nous prêts pour le Don de la Torah, le grand rendez-vous avec D.ieu, annoncé dès avant la sortie d'Egypte ? Alors que les jours passent avec le compte de l'Omer, en cette ultime période, ne reste-t-il pas une grande œuvre à mener à bien ?
Le texte de la Torah nous l'indique : lorsque les Hébreux arrivèrent au pied du mont Sinaï, ils campèrent au pied de la montagne. La formulation décrivant l'événement emploie curieusement l'expression « il campa » alors que c'est de plusieurs millions de personnes qu'il s'agit ! Ce passage du pluriel logique à un singulier surprenant est en soi l'affirmation d'une nécessité : l'unité. Ils campèrent «comme un seul homme avec un seul cœur» précisent les commentateurs. Comme pour dire qu'il y a là une étape incontournable avant la révélation Divine.
De fait, l'unité à réaliser est un authentique effort. Nous vivons dans un monde – et une société – qui, de façon croissante, valorise l'individualisme. Bien souvent, sous la pression constante, celui-ci tourne en une sorte de déclinaison du «chacun pour soi». Ainsi donc, chacun veillera à ses propres intérêts, à la satisfaction de ses désirs sans considérer qu'il existe une idée qui dépasse sa seule personne. Car le peuple juif est comparable à un grand corps, certes constitué d'éléments très nombreux et divers mais entité unique et indivisible.
Et cette unité est très précieuse. D'abord parce qu'elle révèle une réalité fondamentale : l'autre n'est jamais plus loin de soi qu'un membre du corps ne l'est du reste du corps. De plus, cette unité, en son sens le plus fort, est indispensable. Nous le proclamons dans la liturgie quotidienne : «Bénis-nous, notre D.ieu, tous comme un...» La phrase porte loin, elle signifie que la bénédiction Divine est liée au fait que nous soyons « tous comme un ».
C'est ainsi que le chemin qui nous conduit au Don de la Torah est comme plus lumineux. L'unité nous l'ouvre, l'amour de l'autre nous accompagne. Et nous savons qu'au bout de la route – à présent si proche – c'est un nouveau monde qui apparaîtra.
Une prière sereine
Un jour, à l'époque de Rabbi Chalom Dov Ber, le cinquième Rabbi de Loubavitch, des vieux 'hassidim étaient réunis et parlaient de la venue de Machia'h. Et la discussion se focalisa sur une question : que se passera-t-il en ces nouveaux temps ?
Il y avait, parmi les participants, un 'hassid très âgé qui avait connu les deux prédécesseurs de Rabbi Chalom Dov Ber et dont chaque mot était un enseignement. Il déclara : «Lorsque Machia'h viendra, on se lèvera le matin, on se mettra à prier et la prière d'elle-même, sans effort ni difficulté.»
D'après la tradition 'hassidique
Behar Be'houkotaï
Ce Chabbat, nous lisons les Parachiot Behar-Be'houkotaï. Bien qu'elles constituent deux parties différentes de la Torah (et certaines années, elles sont lues séparément), elles se combinent parfois, comme cette année, en une seule lecture. Nous devons donc tirer une leçon distincte de chacune de ces parties et une leçon de leur combinaison.
Behar (signifiant «la montagne») se réfère au mont Sinaï. Quelquefois, il est appelé «le mont Sinaï» (comme dans le premier verset de cette Paracha), parfois Sinaï, comme on peut le lire dans le début des Pirké Avot («les Maximes de nos Pères») : «Moché reçut la Torah du Sinaï» et à d'autres occasions, «la montagne», comme l'indique le premier mot de la Paracha. Chacun de ces trois termes se réfère à un niveau différent. Le Midrach explique que D.ieu choisit le mont Sinaï car c'était la moins haute de toutes les montagnes.
Ainsi, l'expression «le mont Sinaï» fait-elle allusion à un mélange de fierté et d'humilité.
La mention de «Sinaï» évoque la qualité de l'humilité. Quand le terme utilisé est Behar, «la montagne», il s'agit alors de mettre l'emphase sur la qualité de la fierté.
Chacun de ces différents niveaux trouve son application à différents moments.
L'humilité est nécessaire mais il nous faut également posséder « le huitième d'un huitième de fierté», garantissant que l'on reçoit d'autrui le respect mérité.
A certains moments, il faut davantage insister sur l'humilité. Ainsi, pour recevoir la Torah, l'annulation absolue de soi-même était indispensable. De même, Moché était-il «plus humble qu'aucun autre homme sur la face de la terre».
Mais dans d'autres circonstances, notre approche doit insister sur la fierté. Bien que le Talmud écrive à propos de celui qui est orgueilleux que «D.ieu dit : 'Moi et lui ne pouvons résider dans le même monde'», la fierté est, parfois, utile. Ainsi, quand un Juif rencontre un défi qui risque d'affaiblir son lien avec le judaïsme et avec D.ieu, il doit être sûr de lui, agir avec fermeté. Alors, «même le plus insouciant parmi les pécheurs d'Israël» sacrifiera sa vie, montrant force et fierté. Et cela n'entre pas en contradiction avec l'humilité.
La leçon que l'on peut tirer de Be'houkotaï est la suivante : Be'houkotaï se réfère aux Mitsvot que l'on appelle les 'Houkim, «les décrets».
Il existe trois catégories de Mitsvot : les Edot : «les témoignages», les Michpatim : «les jugements» et les 'Houkim, «les décrets».
Les Michpatim consistent en des lois que notre intellect peut saisir. Comme le déclare le Talmud : «Si la Torah n'avait pas été donnée (à D.ieu ne plaise), nous apprendrions la modestie d'un chat, etc.».
Les Edot sont ces Mitsvot qui commémorent certains miracles ou événements historiques. Ce sont des commandements issus de D.ieu, au-dessus de notre perception intellectuelle, mais nous pouvons en comprendre la nécessité comme marque de gratitude.
Les 'Houkim sont ces Mitsvot dont il est dit : «tu n'as pas le droit d'y réfléchir». Elles sont totalement inaccessibles à notre compréhension.
Cette explication soulève une question : juste après la phrase «si tu marches dans (le sens de) Mes 'Houkim», suit une promesse de bénédiction matérielle : «Je te donnerai les pluies en leur saison» et «la terre produira ses fruits» et une bénédiction spirituelle : «Je serai ton D.ieu et ferai de toi Mon Peuple». Comment ces promesses correspondent-elles avec la nature supra-rationnelle des 'Houkim ? Il apparaît de ces promesses que la raison d'accomplir les 'Houkim en est la récompense.
Cependant, l'engagement nécessaire souligné dans les 'Houkim doit également s'appliquer aux autres catégories de Mitsvot. Il faut accomplir les Edot et les Michpatim, non parce que nous les comprenons, mais parce que «D.ieu nous a sanctifiés par Ses commandements et nous (les) a ordonné(s)». C'est pourquoi, malgré la récompense promise dans cette Paracha, nous devons montrer le même engagement, pour toutes les Mitsvot, que celui qui est requis pour les 'Houkim. Certes, chaque Mitsva établit un lien entre le Juif et D.ieu. Cependant, nous ne devons pas même rechercher cette connexion mais simplement essayer d'accomplir la volonté de D.ieu. Be'houkotaï nous enseigne qu'il existe, dans notre service, un but plus élevé que la recherche d'un lien personnel : l'accomplissement des Mitsvot parce qu'elles émanent de la volonté de D.ieu.
Enfin, il nous faut tirer l'enseignement de la fusion de ces deux Parachiot.
Apparemment, elles semblent, par nature, opposées. Behar met l'accent sur la qualité de la fierté alors que Be'houkotaï met l'emphase sur l'effacement de soi : «tu n'as pas le droit d'y réfléchir», sur le fait de transcender nos propres forces intellectuelles.
Cependant, chacun de ces services doit se pratiquer au moment opportun. Avant la prière, il nous faut méditer sur «l'humilité de l'homme», c'est donc le temps du service de Be'houkotaï. Après la prière, nous allons «de la synagogue à la maison d'étude», l'étude de la Torah. Dans ce domaine, «le doux n'étudie pas». Bien que la douceur soit l'une des caractéristiques distinctives du Peuple Juif, quand il s'agit de la «guerre de la Torah», un Juif doit adopter une position de force, le service de Behar.
Parce que ces approches sont différentes et adéquates à des moments précis, elles sont souvent lues séparément. Pourtant, il arrive qu'elles soient combinées, dans des circonstances spécifiques. Un Juif peut joindre ces deux services dans le culte de D.ieu. Ainsi, l'observance du Chabbat est attachée à la fois à un commandement positif et à un commandement négatif mais c'est par une activité unique, celle de se reposer le Chabbat, que l'on accomplit les deux commandements.
La combinaison de ces deux qualités s'applique dans notre relation avec notre prochain. Nous devons aimer chaque Juif «comme nous-mêmes», mais, en même temps, veiller à «l'attirer à la Torah», c'est-à-dire à maintenir une position forte et ne pas abaisser la Torah à son niveau.
Par l'amour de notre prochain, l'amenant à la Torah, et le faisant avec une joie véritable, nous nous dirigerons vers la venue de Machia'h.
D'après une Si'ha Parachat Behar Be'houkotaï, Chabbat Mevare'him Iyar 5740 (1980)
Qu'est-ce que Birkat Cohanim ?
Les Cohanim (descendants de Aharon, le Grand-Prêtre) ont la Mitsva de bénir les Enfants d'Israël (Bamidbar – Nombres 6 : 22 à 27) : «Ainsi vous bénirez les Enfants d'Israël, qu'ils disent : Que D.ieu te bénisse et te protège. Que D.ieu éclaire Sa face vers toi et t'accorde Sa grâce. Que D.ieu élève Sa face vers toi et t'accorde la paix».
En Israël, les Cohanim bénissent les fidèles tous les jours. En Diaspora, cette cérémonie de Birkat Cohanim ne s'effectue que les jours de fête.
On ne regarde pas les Cohanim quand ils élèvent leurs mains pour bénir les fidèles car la Che'hina (la Présence Divine) réside sur leurs mains : c'est pour cela qu'ils se couvrent le visage et les mains avec leur Talit (châle de prière). Cependant, le fidèle doit se trouver face au Cohen et non derrière lui. Il est d'usage que les fidèles aussi se couvrent le visage avec leur Talit : celui qui n'a pas de Talit se place sous le Talit de quelqu'un d'autre. Le père de famille prend ses enfants – même nourrissons – sous son Talit pendant la bénédiction des Cohanim. Ainsi chacun peut se concentrer sur chacun des mots prononcés par le Cohen.
L'officiant lit chaque mot des bénédictions et les Cohanim les répètent, mot à mot. L'assemblée écoute attentivement et répond Amen à la fin de chacune des trois bénédictions.
Quand les Cohanim entonnent les trois derniers mots, les fidèles murmurent une prière pour demander que tous les rêves soient de bons présages ; cependant, il faut écouter attentivement les mots prononcés par les Cohanim.
(d'après Pinat Hahala'ha - Rav Yossef S. Ginsburgh)
Le Grand Rabbin, le Prince Charles et le Premier Ministre
Parfois nous sommes fiers d'être juifs et parfois nous ressentons une certaine ambivalence quant à qui nous sommes. Je voudrais vous raconter différentes anecdotes à ce sujet. Mon père, de mémoire bénie, était un aristocrate de l'élite juive : il vendait des vêtements sur le marché. Il était arrivé en Angleterre comme un immigrant, d'une famille pauvre, il dut quitter l'école à quinze ans et se lança dans les affaires mais ne réussit jamais. Cependant, il marchait fièrement comme un Juif.
Quand j'étais petit, personne en Angleterre ne pouvait même penser marcher dans la rue avec une Kippa. Je me souviens qu'une fois, lorsque je sortais de la synagogue avec mon père et portais la Kippa, un homme très sympathique sortit de la synagogue avec nous et remarqua devant mon père : «Mr Sacks, je crois que votre fils a oublié d'enlever sa Kippa !». Mon père se tourna vers lui et déclara d'un ton qui ne souffrait pas de réplique : «Aucun de mes fils ne sera jamais honteux d'être juif !».
En novembre 1994, je revenais d'Israël, d'une occasion tragique, l'enterrement du Premier Ministre Its'hak Rabin et j'avais été invité à partager l'avion du Prince Charles et Tony Blair, juste nous trois : un avion royal, d'accord mais un tout petit avion : si vous êtes invité à le prendre, vous réfléchirez à deux fois car c'est vraiment un tout petit avion, il prend deux fois plus de temps car il doit faire une escale - pour reprendre des forces sans doute. Un voyage qui normalement prend quatre heures en prenait huit. Donc j'étais dans cet avion, coincé entre le prince Charles et le Premier Ministre et je me demandai : que vais-je faire tout ce temps ?
Je me suis demandé ce que mon père de mémoire bénie aurait fait dans ces conditions. J'ai sorti mon 'Houmach, vous savez la Bible hébraïque avec tous les commentaires en hébreu et je me suis mis à étudier la Sidra de la semaine. Je ne sais pas si vous avez déjà vu un 'Houmach hébraïque mais il n'existe aucun livre en anglais qui ressemble à cela, même Shakespeare avec tous ses commentaires ne ressemble pas à cela. Et Tony Blair regarde et me demande ce que c'est. Alors je lui explique : cela, c'est le texte de la Torah, cela c'est le commentaire de Rachi, un fameux commentateur de France au 11ème siècle et là, c'est le Rachbam, son petit-fils qui n'est jamais d'accord avec lui, ce qui est une façon juive d'agir et je lui raconte Ibn Ezra... Tony Blair est fasciné et me demande de lui enseigner ce passage. Alors je commence à enseigner à Tony Blair la Sidra de la semaine. Et le Prince Charles qui est assis à côté s'intéresse et écoute attentivement pendant que je donne un Chiour, un cours sur la Paracha pendant une heure ! Au futur roi et à l'actuel Premier Ministre d'Angleterre ! A partir de cet instant s'est développée entre nous une profonde amitié, une amitié personnelle même.
A la fin, je repensai pour moi-même au verset des Tehilim (Psaumes) : «Je parlerai de Tes Lois devant des princes et je n'aurai pas honte !»
A la suite de cela, je constatai une règle générale (qui n'est peut-être valable qu'en Angleterre, je ne sais pas si cela s'applique aussi aux États-Unis) : que les non-Juifs respectent les Juifs qui respectent leur judaïsme ; et ils sont embarrassés par les Juifs qui sont embarrassés par leur judaïsme ou qui critiquent Israël.
Éprouver de la fierté d'être juif peut être très puissant, même si nous ne sommes qu'un tout petit peuple.
Avez-vous entendu parler d'un extraordinaire philosophe français du nom de Voltaire ? Quelqu'un qui aimait tout le monde sauf les Juifs. Il publia un pamphlet dans lequel il prétendait, en 1756, que les Juifs n'ont en rien contribué à la civilisation. Depuis, il y a eu Einstein, Durkheim, Lévi-Strauss, Freud et tant d'autres psy au point que si, comme Carl Jung le non-Juif de service, vous n'êtes pas juif, vous devez passer une psychanalyse ! Nous avons le plus grand pourcentage de Prix Nobel, de médailles Field, de Maîtres d'échecs ! Nous avons même des hérétiques : Spinoza, Marx et Freud. Sauf peut-être Charles Darwin qui n'était pas juif et j'ignore pourquoi : c'était certainement dû à une erreur dans la mutation génétique !
Quel est votre premier souvenir de judaïsme dans votre enfance ? Je vous donne un indice :
J'ai été invité par la reine d'Angleterre pour être anobli au rang de knight, chevalier. On a construit spécialement pour moi une sorte de rampe sur laquelle je pouvais m'appuyer car, de fait, un Knight doit se prosterner devant la reine. Or un Juif ne se prosterne pas, n'est-ce pas ? J'ai donc fait une sorte de petite révérence – c'est une histoire vraie que je vous raconte et j'ai vu la reine se pencher vers le prince Philippe et lui demander :
«Pourquoi ce knight est-il différent de tous les autres knigths ?» (Ce qui peut aussi s'entendre comme : Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits, question traditionnelle du Ma Nichtana récité au Séder de Pessa'h). C'est une histoire vraie ! Qu'y pouvons-nous ? Notre premier souvenir du judaïsme, c'est le Ma Nichtana, poser des questions, la première chose qu'on apprend à un enfant juif, c'est poser des questions !
Un non-juif, vous devez le payer pour poser des questions, un Juif vous devez le payer pour qu'il ne pose pas de questions !
J'ai emmené une fois une inspectrice haut placée au Ministère de l'Éducation dans une école juive un vendredi : c'était une experte dans le domaine de l'éducation.
Elle observe le Chabbat joué par les enfants le vendredi matin, la «maman» qui allume les bougies en se couvrant les yeux pour bénir D.ieu, le «papa» qui fait Kiddouch, la «grand-mère» de cinq ans qui bénit ses petits-enfants... Elle était fascinée, elle ne connaissait rien du judaïsme et elle observait ce mini-Chabbat joué par des enfants.
- Qu'est-ce que tu n'aimes pas dans Chabbat ? demanda-t-elle à une fillette.
- On ne peut pas regarder la télévision, c'est terrible ! répondit honnêtement l'enfant.
- Et qu'est-ce que tu aimes dans le Chabbat ? continua-t-elle.
- C'est le seul jour où Papa ne se dépêche pas de manger pour ressortir aussitôt ! répond l'enfant, les yeux brillants.
Quand nous avons quitté l'école, elle remarqua pensivement : «Vous savez, votre Chabbat est en train de sauver le mariage de leurs parents !».
Il y avait un fermier qui élevait des cochons dans le sud de l'Angleterre ; il avait un hobby : il aimait acheter des tableaux. Ses enfants pensaient qu'il était fou. Il empilait ses tableaux dans l'étable... Dès qu'il mourut, ses enfants se dépêchèrent de se débarrasser de ces vieilleries et les ont proposées aux enchères dans une petite salle de ventes dont vous avez peut-être entendu parler : Sotheby... L'un de ces tableaux représentait «La Destruction de Carthage», prix estimé 15 000 £. Un expert regarde ce catalogue et observe le tableau. Il remarque tout à coup sur le tableau quelqu'un qui porte un candélabre à sept branches. Une Menorah à Carthage ? Impossible ! Cet expert se souvient qu'un tableau peint par le peintre français Poussin avait disparu, un tableau qui représentait la destruction du second Beth Hamikdach (le Temple de Jérusalem) et c'était justement ce tableau qui manquait depuis si longtemps ! Il fit monter les enchères et l'acquit finalement pour 155 000 £. Puis il le revendit pour plus de quatre millions et demi de £ ! Et l'acheteur l'offrit au Jewish Museum de Jérusalem. C'est une histoire très poétique et frappante car cette peinture de la destruction atteste maintenant de la reconstruction de Jérusalem.
Mais ce que cette histoire m'a appris, c'est que cette famille possédait un trésor d'une valeur inestimable et ils étaient prêts à s'en débarrasser. Parce qu'ils ne l'appréciaient pas, ils s'en sont débarrassés. Ils ont perdu beaucoup d'argent mais sans doute quelque chose de beaucoup plus important : le sens des valeurs.
Comprenons la véritable valeur et la beauté de ce que nous avons hérité, notre foi en D.ieu, le fait que nous sommes une part du peuple juif. Ce qui a vraiment de la valeur, ne le rejetons pas ; ce qui a vraiment de la valeur, ne nous en débarrassons pas !
Nous sommes une part de ce peuple qui, il y a plus de trois mille trois cents ans, changea le monde.
Ce que nous transmettons à nos enfants, ils le transmettront à leurs enfants.
Ce dont le monde a encore besoin aujourd'hui, nous le possédons. Soyez fiers d'être juifs, marchez fièrement comme Juifs et le monde admirera que vous êtes fidèles à votre héritage ! C'est cela la fierté d'être juif !
Rav Jonathan Sacks – Ancien Grand Rabbin d'Angleterre
(dans un discours sur Collive)
Traduit par Feiga Lubecki