La fête de Pessa'h possède différents noms. Pourtant, c'est ce dernier qui est manifestement le plus répandu. Il est clair que, dans ce simple fait, se cache un enseignement important pour chacun.
Le mot « Pessa'h » renvoie directement à l'histoire de la sortie d'Egypte. En effet, il nous est enseigné que D.ieu « passa (ou sauta) - « Passa'h » - par-dessus les maisons juives » pour frapper les premiers-nés d'Egypte. C'est précisément cette idée de « saut » qui est ici essentielle. En effet, les Juifs avaient vécu en Egypte, depuis de nombreuses générations. C'était le pays le plus développé culturellement et technologiquement de l'époque. Du reste, l'Egypte dominait alors le monde.
Le texte de la Torah la désigne cependant comme le pays le plus impur du temps. De fait, si sa situation matérielle était florissante, son état moral et spirituel était au plus bas. Les Juifs devaient pourtant sortir de cette situation et parvenir à la liberté la plus authentique, seule à même de leur permettre de recevoir la Torah car leur donnant accès à la plénitude de l'unité : avec D.ieu et avec leur prochain. Pour cela, une progression régulière ne pouvait pas suffire : un véritable « saut » était nécessaire. C'est ainsi que, encore en Egypte, les Juifs reçurent de D.ieu l'ordre de Le servir de cette même façon. A chacun, les forces furent données de « bondir » hors de la matérialité, voire de la grossièreté, du monde et conqué-rir ainsi sa liberté. 

De la même manière, chacun peut aujourd'hui sortir d'exil. Chacun peut choisir de le faire d'un « saut », quel que soit son degré spirituel, même s'il se sent encore en « Egypte », et cette décision-là est elle-même libératrice.