Le nom de D.ieu est sur toi

« Alors toutes les nations du monde verront que le Nom de D.ieu est sur toi et elles te craindront » peut-on lire dans la Paracha.

Le Talmud indique que ce verset se réfère au « Tefiline du Roch », « le Téfiline que l’on pose sur la tête ».

La lettre chine

Parmi plusieurs interprétations, celle du Baal Hatourim indique que dans le verset cité ci-dessus : « le Nom de D.ieu sera sur toi », les premières lettres de chaque mot hébraïque : Chem (le nom) Y(oud) K(é) V(av) K(é) (D.ieu) Nikra (littéralement : est appelé) constituent l’acrostiche du mot chine.

Un chine qui suscite la peur

Que signifie que « les nations du monde verront que le Nom de D.ieu est sur toi et elles te craindront » ? Pourquoi le Nom de D.ieu devrait-il avoir pour conséquence que les peuples nous craignent ? Et quel rapport cela a-t-il avec les Tefiline ?

Rachi nous explique que « le Nom de D.ieu » est une référence particulière au nœud du Tefiline qui se trouve à l’arrière de la tête. En quoi ce nœud est-il spécial ? Le Zohar explique que pour ne pas oublier de faire quelque chose d’important, il faut faire un nœud dans quelque chose que l’on porte sur soi. Quand nous voyons le nœud, cela nous rappelle ce que devons faire. Le nœud que nous portons sur le Tefiline de la tête nous remémore donc notre attachement constant à D.ieu Qui nous a libérés et fait sortir d’Égypte. Nous revient alors à l’esprit notre tâche importante : agir de façon à ce que se produise la Délivrance dans le monde.

Le mot hébreu pour « nœud » est Kéchère (constitué des lettres Kouf, ChineReich.)

Rabbi Lévi Its’hak explique que l’orthographe de Kéchère montre que la lettre Chine (dont la valeur numérique est 300) unit le Kouf (100) et le Reich (200) qui sont de chaque côté du mot. En d’autres termes, la lettre Chine qui se trouve sur le Tefiline lui-même est le « nœud » qui unit le Juif et D.ieu.

Mais cela va encore plus loin : il y a deux Chines, l’un à la gauche et l’autre à la droite. L’un possède trois branches et l’autre quatre. Celui a trois branches représente les lettres de la Torah comme elles sont écrites dans le rouleau de la Torah. Celui a quatre branches évoque les lettres de la Torah comme elles sont écrites sur les Lou’hot, « les Tables de la Loi ». Dans le rouleau de la Torah, les lettres sont écrites avec de l’encre sur un parchemin. Les Lou’hot sont, quant à elles, constituées de lettres gravées dans la pierre. L’encre des lettres peut s’effacer mais celles qui sont gravées perdurent. Le lien du Juif avec D.ieu est gravé dans « l’esprit » de D.ieu et réciproquement dans l’esprit du Juif.

Quand les nations du monde voient le Chine à quatre branches et le nœud sur notre Tefiline de la tête, quand elles ressentent notre lien inaltérable avec D.ieu, elles réalisent alors que D.ieu mène nos combats. Et elles ont peur de nous faire quelque mal que ce soit.

Roch Hachana

Les jours de Roch Hachana ne sont plus très loin. Que vient nous enseigner ce verset sur la démarche à entreprendre pour parvenir à ces jours solennels ?

La Michna établit qu’en fait, il existe plusieurs Roch Hachana, chaque année. Nos Sages en mentionnent trois, voire quatre. Cela nous rappelle les Chine à trois et quatre branches sur le Tefiline de la tête.

Roch Hachana est le moment où nous couronnons D.ieu comme Roi de l’univers. Dans le Talmud, nous est rapporté que D.ieu dit : « Prononcez devant Moi des paroles de ‘Royauté’ pour que Je puisse devenir votre Roi. »

A Roch Hachana, nous exprimons verbalement notre désir de faire de D.ieu notre Roi.

Cependant, chaque jour qui passe, au cours de l’année, nous avons également la possibilité de couronner D.ieu en acceptant le joug de Sa volonté. Tel est le thème des Tefiline que nous posons sur notre tête, au-dessus de notre cerveau, et sur notre bras, près de notre cœur.

En mettant les Tefiline, nous exprimons clairement que notre esprit et notre cœur sont soumis à la Volonté Divine. Nous acceptons donc ainsi Sa volonté, Il est notre Roi. Et puisqu’Il est notre Roi, Il protègera chacun de nous de tout ennemi spirituel ou matériel.