Semaine 11

  • Pekoudeï
Editorial

Le chaud et le froid

La saison est à la froidure et les sans doute trop fréquents flocons de neige contribuent activement à étouffer les sons de la vie des hommes. Il est vrai que, quand le grand froid est là, tout semble se ralentir et que tout élan un peu brutal prend alors des accents d’héroïsme. De fait, le froid a cette caractéristique-là : il fige toutes choses, la maintient en son état où, limitée à elle-même, elle ne peut plus faire sens pour autrui.
C’est à ce moment-là que la chaleur du cœur est encore plus nécessaire. Car il serait littéralement dramatique que le froid du dehors produise le gel du dedans. Il serait tragique que la neige recouvre la conscience et que celle-ci, à son tour, en vienne à oublier que, sans souci de l’autre, c’est soi-même qui ne signifie rien. En effet, de même que la chaleur est synonyme de vie, le froid représente son contraire. Aussi, l’homme sait-il choisir son camp avec une assurance et une certitude jamais démenties. Il sait que sa vie brille, est lumière parce que, rayonnante, elle fait vivre tout ce qu’elle touche. Il sait aussi que son retrait ne serait qu’une régression.
L’histoire est connue de ces disciples qui virent, bouleversés, des paysans tailler une idole dans la glace et qui interrogèrent leur maître : “Comment est-il possible que, de la chose la plus pure du monde – l’eau – on puisse faire la chose la plus impure du monde – un objet d’idolâtrie ?” Le maître leur répondit : “C’est que l’eau est glacée, le froid est passé par là !” Ainsi va la vie ; il faut lui conserver sa chaleur essentielle. Le processus de cette conservation est clair: savoir regarder l’autre, entendre ses besoins matériels et spirituels, se soucier de lui et ne rien oublier. Car rester fidèle à soi-même, à son patrimoine spirituel, la Torah et ses commandements, c’est aussi une manière de repousser la froideur du temps, de choisir le rayonnement de l’éternité.

Etincelles de Machiah

L’occupation du monde

Décrivant le temps de Machia’h, Maïmonide souligne (Michné Torah, Hil’hot Mela’him 12:5): “L’occupation du monde entier ne sera que de connaître D.ieu”. Le terme “occupation” a, en hébreu, des connotations très fortes, permanentes. Une illustration permet d’en comprendre la portée.
Un homme d’affaire se préoccupe de son entreprise toute la journée. Même ses moments de repos ou de loisir sont consacrés à récupérer l’énergie nécessaire à la poursuite de son activité. Même quand il rêve, il pense à ses affaires.
C’est à ce degré d’occupation que l’étude de la Torah accèdera lorsque le Machia’h viendra.
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch – Veille de Sim’hat Torah 5745)

Vivre avec la Paracha

Pekoudé : ce monde : une demeure

Pourquoi sommes-nous là?
C’est là la mère de toutes les questions considérée chacun à leur tour par les nombreux courants de la pensée juive. Chacun dans son propre style.
Le Talmud stipule simplement et succinctement: «J’ai été créé pour servir mon Créateur ». Les travaux orientés vers la morale du Moussar décrivent le but de la vie comme le raffinement des traits de caractère. Le Zohar affirme que D.ieu nous a créés pour que «Ses créations Le reconnaissent». Le Maître cabaliste Rabbi Yits’hak Louria offre la raison suivante pour expliquer la création : D.ieu est l’essence du bien et la nature du bien est de dispenser de la bonté. Mais la bonté ne peut être dispensée si rien n’est là pour la recevoir. C’est à cette fin que D.ieu créa notre monde, pour que nous soyons les récipiendaires de Sa bonté.
Les enseignements ‘hassidiques expliquent que toutes ces raisons, y compris celles qu’offrent d’autres travaux cabalistiques et philosophiques, ne sont que les aspects variés d’un désir divin unique pour la création, comme elle s’exprime dans les différents «mondes» ou royaumes de la création divine. Le ‘hassidisme offre également sa propre formulation du désir divin: son dessein est que nous «fassions une résidence pour D.ieu dans le monde matériel».

Une résidence pour D.ieu

Que cela signifie-t-il ?
Un postulat essentiel de notre foi assure que «le monde entier est rempli de Sa présence » et qu’ « il n’existe pas de lieu vide de Lui ». Il ne s’agit donc pas d’amener D.ieu dans le monde matériel, Il s’y trouve déjà. Mais D.ieu peut-Il être dans le monde sans y être «chez Lui»?
Etre «chez soi» signifie se trouver dans un endroit qui est réceptif à votre présence, un lieu dévoué aux services de vos besoins et de vos désirs. Cela signifie être dans un lieu où vous pouvez être réellement vous-mêmes contrairement à la personne que vous devez représenter dans les autres environnements.
Le monde matériel, dans son état naturel, ne propose pas un environnement hospitalier pour D.ieu. S’il existe un point commun entre toutes les réalités matérielles, c’est leur égocentrisme intrinsèque, le fait qu’elles placent le moi comme fondement et but de l’existence. Avec chaque once de sa masse, la pierre proclame «je suis». Dans l’arbre et chez l’animal, la préservation et la propagation de l’espèce sont le point central de chaque instinct et le but de chaque accomplissement. Et qui plus que l’être humain a élevé l’ambition en art et l’élévation de la personne en un idéal consumant ?
Le seul problème de tout cet égocentrisme est qu’il masque ce qui se cache derrière : la vérité que chaque création n’est pas une fin en elle-même mais un produit de son Créateur et un véhicule pour Lui. Et cette attitude égocentrique n’est pas une caractéristique incidente ou secondaire de notre monde mais son trait le plus fondamental. Ainsi pour faire de ce monde une «résidence» pour D.ieu, il nous faut en transformer la nature. Il nous faut remodeler les fondements mêmes de son identité pour faire d’une entité orientée vers elle-même quelque chose qui existe pour un but qui la dépasse.

Chaque fois que nous utilisons un objet ou une ressource matériels et les consacrons au service de D.ieu, nous effectuons une telle transformation. Quand nous prenons un morceau de cuir et en faisons une paire de Tefilines, que nous prenons un billet et le donnons à la charité, quand nous utilisons nos esprits pour étudier un chapitre de Torah, nous effectuons une telle transformation. Dans son état initial, le morceau de cuir proclamait «j’existe», maintenant il dit: «j’existe pour servir mon Créateur». Un billet dans la poche dit: «l’avarice est bonne », dans la boîte de charité, il dit: «le but de la vie n’est pas de recevoir mais de donner». L’esprit humain dit « enrichis-toi », l’esprit qui étudie la Torah dit: «Connais ton D.ieu».

La frontière du moi

Deux pas sont essentiels dans l’entreprise de faire de notre monde une demeure pour D.ieu. Le premier pas implique de reconnaître en la ressource matérielle la qualité première de ressource comme «récipient pour la Divinité», taillant le cuir en forme de Tefilines, donnant l’argent à la charité, établissant des plages horaires consacrées à l’étude de la Torah. Le second pas est l’utilisation effective de ces «récipients» pour servir la volonté divine : attacher les Tefilines sur le bras et la tête, utiliser l’argent donné pour nourrir les indigents, étudier la Torah, etc.
A première vue, il semblerait que le second pas soit le plus significatif, alors que le premier ne fait que permettre le second, qu’il soit un moyen pour parvenir au but qu’est le second. Mais le récit que donne la Torah de la première Résidence Divine construite dans notre monde met une plus grande emphase sur la construction de la «maison» que sur son utilisation effective comme Résidence Divine.

Une partie importante du livre de Chemot est consacrée à la construction du Sanctuaire édifié par les Enfants d’Israël dans le désert. La Torah, habituellement si mesurée dans ses mots que bon nombre de ses lois sont contenues dans un seul mot ou une seule lettre, est développée d’une façon inhabituelle. Les quinze matériaux utilisés dans la construction du Sanctuaire sont listés pas moins de trois fois ; les composants et les meubles du Sanctuaire sont cités huit fois ; et chaque détail minutieux de la construction du Sanctuaire, jusqu’aux dimensions de chaque pan de mur et de chaque pilier, les couleurs de chaque tapisserie sont donnés deux fois, dans le récit des instructions de D.ieu à Moché et à nouveau dans le récit de la construction elle-même.
En tout, treize chapitres sont consacrés à décrire la façon dont certains matériaux furent façonnés en un édifice pour le service de D.ieu et l’apprentissage des Cohanim qui devaient y officier. (Par contre, la Torah ne consacre qu’un chapitre à son récit de la Création, trois chapitres à la Révélation Sinaïtique et onze chapitres à l’histoire de l’Exode).

Le Sanctuaire est le modèle et le prototype de toutes les demeures que D.ieu allaient construire sur terre. Ainsi, l’emphase extraordinaire qui est donnée sur sa construction implique-t-elle que dans notre vie également il y a quelque chose de très spécial dans le fait de forger nos ressources personnelles en éléments possédant le potentiel de servir D.ieu. Faire de nous-mêmes des «récipients» pour la Divinité est dans un certain sens, un exploit encore plus grand que d’amener concrètement D.ieu dans notre vie.

Car c’est là que réside la véritable transformation : la transformation d’un objet centré sur lui-même en celui qui s’engage pour quelque chose de plus grand. Si D.ieu n’avait désiré qu’un environnement hospitalier, Il n’aurait pas eu besoin de se soucier d’un monde matériel: un monde spirituel aurait pu s’engager à Le servir. Mais ce que D.ieu désire, c’est la transformation elle-même, le défi et l’accomplissement du moi transcendé et de la matérialité redéfinie. Cette transformation et cette redéfinition apparaissent à la première étape, quand quelque chose de matériel devient un instrument pour le divin. La seconde étape n’est qu’une concrétisation d’un potentiel déjà établi, d’utilisation naturelle.

Faire des réceptacles

Vous rencontrez une personne qui n’a pas encore invité D.ieu dans sa vie, une personne dont les entreprises et les accomplissements, quelques triomphales et louables qu’ils soient, n’ont pas encore transcendé le moi et les aspirations égocentriques.
Vous souhaitez élargir son horizon, lui montrer une vie au-delà des structures du moi. Vous souhaitez lui mettre les Tefilines, partager la connaissance divine de la Torah.
Mais elle n’est pas prête. Vous savez que le concept de servir D.ieu est encore étranger à sa vie entraînée et conditionnée à tout envisager à travers le spectre de son ego. Vous savez qu’avant de pouvoir l’introduire au monde de la Torah, vous devez d’abord la rendre réceptive à la Divinité, à une vie intime avec le Divin.
Alors quand vous la rencontrez dans la rue, vous lui souriez simplement et lui dîtes «Bonjour!» Vous l’invitez chez vous à prendre une tasse de café ou un repas de Chabbat. Vous bavardez. Vous ne suggérez aucun changement dans son style de vie. Vous voulez tout juste l’ouvrir à ce que vous êtes et ce que vous représentez.
Apparemment vous n’avez rien «fait». Mais dans l’essence, une transformation profonde et radicale a eu lieu. La personne est devenue réceptive à D.ieu.
Bien sûr le but d’un réceptacle est d’être rempli d’un contenu; le but d’une maison est d’être habitée. Le Sanctuaire fut construit pour abriter la présence de D.ieu. Mais «faire» les ustensiles de la Divinité est un défi bien plus grand et un accomplissement bien plus révolutionnaire.

Le Coin de la Halacha

Qu'est-ce que les « quatre Parachiot » ?

Nos Sages ont institué, en plus de la Sidra hebdomadaire, la lecture d’une « Paracha » supplémentaire durant les semaines qui précèdent Pourim et Pessa'h.
• La première s'appelle « Chekalim ». Elle rappelle la nécessité pour chacun de donner chaque année un demi-chékel pour l'entretien du Temple et l'achat des sacrifices communautaires. Cette Paracha (Exode 30 - 11 à 16) est lue cette année, le Chabbat Roch ‘Hodech Adar II (le Chabbat 12 mars 2005). On sortira donc 3 rouleaux de la Torah :
- un pour la Sidra normale : Pékoudeï
- un pour Roch ‘Hodech.
- et un pour la Paracha Chekalim (un appelé qui lira la Haftarah tirée du livre des Rois II (11. 17 pour les Séfaradim ou 12. 1 à 17 pour les Achkenazim).
• La seconde s'appelle «Za'hor». Elle rappelle la nécessité de se souvenir du mal que nous a fait Amalek dont le descendant, Hamane, chercha lui aussi à anéantir le peuple juif à l'époque d’Esther et de Morde'haï. Cette Paracha (Deutéronome 25. 17 à 19) sera lue le Chabbat Vayikra avant Pourim (cette année le 19 mars 2005). On lira la Haftarah dans Samuel (I. 15. 1 à 34).
• La troisième s'appelle « Para ». Elle rappelle la nécessité de se purifier avec l'eau lustrale mélangée aux cendres de la vache rousse avant la fête de Pessa’h pour pouvoir se présenter au Temple et offrir le sacrifice de la fête. Cette Paracha (Nombres 19. 1 à 22) sera lue le Chabbat « Chemini », avant Roch ‘Hodech Nissane (cette année le 2 avril 2005). On lira la Haftarah dans Ezékiel 36. 16 à 38.
• La quatrième s’appelle « Ha’hodech ». Elle rappelle l'importance du premier jour (« Roch 'Hodech ») du mois de Nissane et la préparation du sacrifice pascal. Cette Paracha (Exode 12. 1 à 20) sera lue après la Sidra « Tazria », le 9 avril 2005. On lira la Haftarah dans Ezékiel 45. 16 à 46-18.
C’est une obligation de la Torah d'écouter encore plus attentivement que d'habitude la lecture de la Paracha Za'hor, avant Pourim. Dans de nombreuses communautés, les femmes font l'effort de se rendre à la synagogue pour écouter cette Paracha.

F. L.

De Recit de la Semaine

Un sauvetage en entraîne un autre…

Quand Yaakov Hoffman, élève d’une Yechiva « lithuanienne » se fiança à Cheina Bracha Zonnenfeld, issue d’une famille Loubavitch, il fut très étonné quand le directeur de sa Yechiva Rav Grinbaum lui demanda toutes sortes de détails sur sa belle-famille et promit de lui raconter une histoire les concernant, lors du repas des Cheva Bra’hot, après le mariage…

Il y a un peu plus de huit ans, Rav Grinbaum décida d’avoir une Yechiva en étage, tandis qu’il habitait avec sa famille au rez-de-chaussée. En 1996, il emménagea dans un bâtiment plus grand car il ne voulait pas refuser tous les étudiants qui voulaient s’inscrire dans sa Yechiva qui rencontrait un succès grandissant.
Mais son épouse avait du mal à supporter cette situation : « Nous n’avons plus de vie de famille, nous sommes constamment en contact avec la Yechiva et je n’en peux plus ! »
Rav Grinbaum tenta de lui expliquer l’importance de l’éducation, combien sa tâche était vitale et permettait de sauver des vies, physiquement et spirituellement, mais elle ne voulait plus continuer à vivre ainsi.
Ils décidèrent de prendre une journée de repos et de se promener dans le Parc Hayarden pour prendre leur décision dans le calme. Ils s’assirent au bord du fleuve, non loin d’une famille nombreuse qui avait, comme eux, voulu profiter de quelques moments de loisir.
Tandis qu’ils discutaient à tête reposée, Rav Grinbaum remarqua soudain des mouvements inhabituels dans le fleuve : un enfant – de fait presque un bébé – se débattait dans l’eau. Sans hésiter, il plongea tout habillé et parvint à rattraper la fillette de deux ans qu’il ramena sur la berge, vraiment de justesse. Il lui fit rejeter toute l’eau qu’elle avait avalée et c’est alors que la famille auprès de lui comprit ce qui s’était passé : un des enfants qui avait été confié à la garde d’une grande sœur avait échappé à sa surveillance et, sans l’intervention de Rav Grinbaum, le pire serait arrivé !
Affolés, les parents récupèrent leur fillette et réalisèrent que Rav Grinbaum lui avait sauvé la vie. Comment le remercier ? Quant à lui, il était maintenant obligé d’attendre que ses vêtements sèchent sur un arbre.
Ne sachant comment le remercier, Mme Zonnenfeld eut une idée et lui dit : « Vous avez sauvé la vie de ma fille et je voudrais vous offrir ce que j’ai de plus précieux ! » Elle sortit de son portefeuille une coupure d’un dollar, le dernier dollar qu’elle avait reçu du Rabbi le 12 Chevat 1991.
Rav Grinbaum n’était pas un ‘Hassid de Loubavitch et ne comprenait pas ce que cela signifiait. Elle lui expliqua : « C’est ma façon à moi de vous remercier ! » Il réfléchit et remarqua : « Vous savez très bien que vous ne recevrez plus un autre dollar du Rabbi ! Vous devriez le garder ! » Mais elle insista : « Malgré cela, je veux vous le donner ! »
Emu, Rav Grinbaum comprit alors que ce qui venait de se passer prouvait la justesse de la mission qu’il avait entreprise : en se rendant au parc, il avait regretté de ne pas avoir un Rabbi auquel il pourrait demander un avis, un conseil, une directive quant au dilemme qui se posait à lui : continuer à diriger la Yechiva ou prendre un travail moins envahissant ? Il avait imploré D.ieu de lui donner un signe pour prendre une décision que ni lui ni sa femme ne regretteraient… « Bref, après cet incident mouvementé, je demandai à mon épouse : « As-tu encore un doute quant à l’importance de notre mission ? Là, j’ai sauvé un enfant de la mort physique ! » Elle répondit : « Non, bien sûr ! Après un tel signe du ciel, il est évident que tu dois continuer à t’occuper de sauver des enfants spirituellement ! »

* * *

Une fois qu’il eut terminé son histoire, Rav Grinbaum sortit de son porte-monnaie le dollar qu’entre-temps il avait fait plastifier. Il le montra à tous les convives et annonça : « C’est l’objet le plus précieux que je possède – et qu’en fait nous possédons ! Grâce au sauvetage de cette petite fille et au dollar que m’a donné sa mère, notre Yechiva a pu continuer et s’est développée…
« Et le jeune marié Yaakov Hoffman que nous fêtons aujourd’hui a étudié dans notre Yechiva. Et il a épousé une fille de cette famille Zonnenfeld ! Je sais qu’il s’agit de cette famille puisque, sur le dollar, elle avait écrit son nom : « Hanna Zonnenfeld – 12 Chevat 1991 ! »
« C’est pourquoi j’avais demandé à Yaakov Hoffman de nombreux détails sur sa future belle-famille et maintenant toutes les pièces du puzzle sont réunies : il a de fait étudié dans notre Yechiva grâce au mérite de sa belle-mère qui m’avait donné le dollar qui nous a encouragé à poursuivre notre œuvre éducative ! Mazal Tov ! »

Ytshak Yehuda
Kfar Chabad
Traduit par Feiga Lubecki