Vers le nouveau monde
Fêtes de Tichri : deuxième versant. C’est ainsi que la période pourrait être perçue Après tout, n’avons-nous pas déjà traversé Roch Hachana et Yom Kippour ? Ne sommes-nous pas déjà passés par ces phases de solennité si caractéristiques des fêtes de Tichri. Cependant, Souccot a sa valeur essentielle, celle de la confiance en D.ieu qui s’exprime si bien dans le fait que nous abandonnions nos solides demeures pour d’humbles cabanes couvertes de branchages. Et cette confiance est telle que, brandissant un bouquet de plantes – le Loulav et l’Etrog – nous célébrons tout cela dans la plus sincère des joies. Peu importe les errements des uns ou des autres, peu importe même les soubresauts du monde, la joie est éternelle et, par nature, victorieuse.
Et s’écoule la semaine de Souccot, si courte et si longue à la fois. Sept jours seulement mais si chargés d’émotion et d’allégresse qu’ils semblent ne pas devoir se terminer. De fait, peut-on dire qu’ils se terminent vraiment ? Car les fêtes du mois ne constituent en réalité qu’une suite dont chaque célébration est un maillon. Roch Hachana puis Yom Kippour nous ont apporté successivement la soumission à D.ieu et sa crainte. Souccot nous gratifie, avec la joie, de la confiance en Lui et du sens de l’unité. Tout cela est décidément trop précieux pour le laisser disparaître avec l’avancée du calendrier. D’autant plus que, puisque que tout cela a constitué un unique ensemble, chaque étape a entrainé la suivante. Il nous appartient ainsi de tout recueillir.
C’est alors qu’arrive les derniers jours : Chemini Atsérèt et Sim’hat Torah. Deux jours pour se réjouir avec D.ieu. Deux jours pour retenir en nous tout ce que les fêtes nous ont apporté afin que ce trésor spirituel soit à notre disposition pendant l’année entière car, comme tout trésor, celui-ci est sans prix. C’est qu’au lendemain des fêtes, le monde reprend sans place. La quotidienneté redevient ainsi le lot de chacun. La perspective impressionne ? Alors souvenons-nous : nous venons de vivre un mois de rendez-vous avec D.ieu et cela nous a donné les plus grandes forces qui se puissent imaginer. Certes, nous nous engageons sur les routes de l’année qui s’ouvrent devant nous. C’est ainsi que l’homme vit. Mais rien ne sera plus pareil. A nous de révéler qu’à présent le monde brille plus fort.
Etre intègre
Rabbi Chalom Dov Ber, le cinquième Rabbi de Loubavitch, dit :
Dans notre génération, celle des «talons de Machia’h», il ne faut pas suivre la démarche intellectuelle et logique car elle pourrait tromper l’homme. Il faut accomplir la Torah avec intégrité et une foi parfaite.
(D’après Hayom Yom – 12 Tévèt)
La Souccah et l’insomnie
Le précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak, manifestait deux modes de comportement pour la résidence dans la Souccah. Il était, d’une part, scrupuleux quant au fait de manger et de boire exclusivement dans la Souccah, à tel point qu’il ne buvait pas même un verre d’eau à l’extérieur. Cependant, il dormait dans sa maison.
Il pourrait sembler que le comportement inverse eût été plus adéquat. L’obligation de dormir dans la Souccah est plus impérative que celle d’y manger et d’y boire. Car l’on peut prendre un repas léger (et a fortiori boire de l’eau) en dehors de la Souccah, alors que même une courte sieste est interdite à l’extérieur (Michnah, Souccah 25a; 26a; Rambam, Tour et Chou’han Arou’h, Ora’h ‘Hayim and Choul’han Arou’h, Admour HaZaken, para. 7).
Mais il est vrai que les difficultés résultant des conditions spatio-temporelles libèrent la personne de l’obligation de dormir dans la Souccah, comme nous pouvons le découvrir dans la loi qui statue que «lorsqu’il est difficile de dormir dans la Souccah à cause du froid… il n’est pas nécessaire de dormir dans la Souccah… car quiconque vit mal le fait de résider dans la Souccah est libéré de son obligation d’y résider » (Choul’han Arou’h Admour Hazaken, para. 8).
Cependant, cela ne résout pas la question de la conduite du Rabbi précédent, dans la mesure où les difficultés comme celles-là n’avaient aucune répercussion sur la façon dont il s’alimentait et buvait. Même quand il pleuvait, circonstance au cours de laquelle il ne fait aucun doute que l’on peut manger à l’intérieur de la maison, il ne s’alimentait pas en dehors de la Souccah.
Le Rabbi Dov Ber, troisième Rabbi de Loubavitch, demanda un jour à ses ‘hassidim : «Comment vous est-il possible de dormir dans Makifim de Binah ?». Cela signifie que la Souccah est illuminée par un niveau de sainteté extrêmement élevé. C’est pourquoi le Rabbi exprimait son étonnement devant le fait que ses ‘hassidim puissent y dormir, faisant référence au verset (Beréchit 28 :16) : «Voici, D.ieu se trouve dans ce lieu et je ne le savais pas», et Rachi de commenter : «Si j’avais su, je n’aurais pas dormi dans un lieu si sacré».
Ainsi, quand l’on est clairement conscient de la sainteté de la Souccah, la loi permet que l’on dorme chez soi. Car quand une personne sait qu’elle ne pourra pas s’endormir dans sa Souccah, elle peut dormir dans sa maison.
C’est la raison pour laquelle le Rabbi précédent ne dormait pas dans la Souccah : chaque fois qu’il se trouvait dans la Souccah, il ressentait l’extraordinaire révélation de sa sainteté, ce qui l’empêchait de dormir.
Cependant, cela n’explique que la conduite du Rabbi précédent et celle d’autres personnages exceptionnels, réellement capables de ressentir la sainteté manifeste dans la Souccah. Mais nous pouvons constater que même des ‘hassidim qui n’ont pas atteint ce niveau se conduisent de la même façon.
L’explication en est la suivante : les ‘hassidim, fervents adeptes des Rabbis, tentent d’imiter leur comportement. Plus encore, ils souffrent de leur inaptitude à se conduire comme leur Rabbi. Eux peuvent, par exemple, s’endormir dans la Souccah, contrairement à leurs Maîtres. Et donc, c’est cette souffrance qui les exempte de dormir dans la Souccah.
Cela est si vrai que le Rabbi Dov Ber demanda à ses ‘hassidim comment, eux, pouvaient-ils s’endormir dans la Souccah.
C’est pourquoi, un ‘hassid proche de son Rabbi trouve impossible de dormir dans la Souccah car il souffre du fait que la spiritualité de ce lieu ne trouble pas son sommeil.
Mais qu’en est-il de celui que cela n’affecte pas ?
Même un ‘hassid, qui reste insensible à l’idée qu’il ne ressent pas la spiritualité de la Souccah, se sent mal à l’aise si les mots du Rabbi Dov Ber ne le transpercent pas. De la même façon, le fait même d’être capable de dormir dans la Souccah, sans en souffrir, lui fait du mal. Et comme cela a été mentionné plus haut, celui qui souffre est libre de ne pas y dormir.
Le Juif «aravah»
Nos Sages statuent dans le Midrach que le étrog, le loulav, les hadassim et les aravot, utilisés pendant Souccot pour accomplir le commandement des «quatre espèces», symbolisent chacun un type de Juif particulier.
L’étrog, ou cédrat, possédant à la fois un goût acidulé et un parfum raffiné, symbolise le Juif qui possède tout à la fois l’étude de la Torah et la pratique des bonnes actions. Puisque l’étude de la Torah est une quête intellectuelle et doit être appréciée et savourée, elle est comparable au bon goût. L’accomplissement des mitsvot par l’acceptation du Joug Divin est semblable au parfum, quelque chose de moins tangible.
Le loulav, ou branche de palmier, évoque ces Juifs qui possèdent l’étude de la Torah mais ne pratiquent pas les mitsvot. Comme les dattes du palmier, ils ont un bon goût mais aucun parfum.
Les hadassim, ou feuilles de myrte, ont un arôme plaisant mais aucun goût. Elles représentent ceux qui pratiquent de bonnes actions mais n’étudient pas la Torah.
Et finalement les aravot, ou branches de saule, font référence à ces Juifs qui n’étudient pas la Torah et ne pratiquent pas les commandements.
Une lecture hâtive du Midrach pourrait nous conduire à conclure que seul un «Juif étrog» possède à la fois la Torah et les bonnes actions.
Mais le Rabbi précédent, évoquant «le Juif aravah» déclare clairement que «aravah fait allusion aux Juifs simples qui accomplissent les mitsvot, mus par une foi pure». Plus encore, il ajoute que «tous les Juifs sont semblables en ce qui concerne l’accomplissement de la Torah et des mitsvot». Ainsi donc, les quatre catégories de Juifs possèdent-elles les mitsvot et la connaissance de la Torah.
En fait, l’on peut comprendre cela à partir du Midrach cité plus haut. Car celui qui étudie convenablement la Torah pratique également les mitsvot dans la mesure où l’étude conduit nécessairement aux actes. En outre, celui qui possède de bonnes actions doit également posséder la connaissance en Torah sinon comment saurait-il comment pratiquer les mitsvot ?
Il en écoule donc que «le Juif aravah» possède également l’accomplissement de la Torah et des mitsvot. La différence entre ces trois catégories reflète simplement la qualité de leur accomplissement.
La Torah est liée à l’intellect et les mitsvot à l’émotion. C’est là que réside toute la différence.
L’etrog fait référence à ces Juifs dont l’accomplissement de la Torah et des mitsvot est imprégné à la fois par l’intellect et par les émotions. Le loulav évoque ceux chez qui dominent les forces intellectuelles et le hadas ces Juifs essentiellement dominés par les émotions.
Mais «le Juif aravah» possède également une qualité liée aux trois autres catégories dans la mesure où, comme le déclare le Baal Chem Tov, la simplicité du Juif simple est une avec l’absolue simplicité de D.ieu.
En fait, les qualités révélées des trois premières espèces : l’intellect, les émotions ou leur combinaison peuvent travailler contre elles. Car étant révélées, elles ont tendance à cacher l’essence. Le «Juif aravah», qui accomplit les mitsvot par simple foi, est plus en relation avec l’essence de son âme, «une réelle partie de D.ieu En-Haut», que les Juifs dont les qualités se révèlent au grand jour.
Souccot
«Dans des Souccot, vous habiterez durant sept jours... afin que vos générations sachent que c’est dans des Souccot que j’ai fait habiter les enfants d’Israël lorsque Je les ai fait sortir du pays d’Egypte».
Chaque Juif prend ses repas dans une Souccah, une cabane recouverte de branchages depuis dimanche soir 27 septembre 2015 jusqu’à Chémini Atséret inclus, c’est-à-dire lundi après-midi 5 octobre. On essaiera d’habituer les petits garçons à prendre aussi leur repas dans la Souccah. Les femmes ne sont pas astreintes à ce commandement. Il est recommandé d’avoir des invités dans la Souccah.
Avant de manger 57g de pain ou du gâteau, on dira la bénédiction adéquate suivie de la bénédiction : «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Léchève Bassouccah» .
Dimanche soir 27 septembre, avant 19h 20 (horaire de Paris), après avoir allumé une bougie de 48 heures et mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), les femmes mariées allument au moins deux bougies, les jeunes filles et petites filles allument une bougie et récitent les bénédictions suivantes :
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» .
2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé».
Lundi soir 28 septembre, après 20h 21 (horaire de Paris), elles allument les bougies, à partir d’une flamme déjà existante, et récitent les mêmes bénédictions.
Mardi soir 29 septembre, la fête se termine à 20h 22 et on récite la Havdala.
A partir de lundi matin 28 septembre et jusqu’au dimanche 4 octobre inclus (excepté Chabbat), on récite chaque jour la bénédiction sur les «quatre espèces» (cédrat, branche de palmier, feuilles de myrte et feuilles de saule) :
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Netilat Loulav».
La première fois, on ajoute : 2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé».
Chabbat ‘Hol Hamoed
Vendredi soir 2 octobre, après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), avant 19h 10 (horaire de Paris), les femmes mariées allument au moins deux bougies, les jeunes filles et petites filles allument une bougie et récitent la bénédiction:
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodech».
Hochaana Rabba
Samedi soir 3 octobre, on récite la Havdala. C’est Hochaana Rabba – les hommes restent éveillés toute la nuit, lisent le livre de Devarim (Deutéronome) puis le livre de Tehilim (Psaumes). Dans certaines communautés, on mange des pommes rouges trempées dans le miel.
Dimanche matin 4 octobre, la prière est particulièrement longue.
On tourne sept fois autour de la «Bimah» au centre de la synagogue puis on frappe cinq fois le bouquet de 5 «Hochaanot» (branches de saule) par-terre, comme l’ont enseigné les Prophètes.
Chemini Atséret - Sim’hat Torah
Dimanche soir 4 octobre, Chemini Atseret, avant 19h 06 (horaire de Paris), après avoir allumé une bougie de 48 heures et avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), les femmes mariées allument au moins deux bougies, les jeunes filles et petites filles allument une bougie et récitent les bénédictions suivantes :
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov».
2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» .
On mange dans la Souccah, mais sans bénédiction.
Lundi matin 5 octobre, on récite la prière de Yizkor à la mémoire des parents disparus. On mange dans la Souccah sans bénédiction.
Lundi soir 5 octobre, Sim’hat Torah. Après 20h 06 (horaire de Paris), les femmes mariées allument, à partir d’une flamme existante, au moins deux bougies, les jeunes filles et petites filles allument une bougie et récitent les bénédictions suivantes:
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov».
2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé».
On danse joyeusement avec la Torah autour de la Bimah dans la synagogue.
Tous les soirs de Souccot, on organise, si possible dans la rue, une fête joyeuse, Sim’hat Beth Hachoéva.
Mardi soir 6 octobre, après 20h 07 (horaire de Paris), Sim’hat Torah se termine et on récite la Havdala.
Une si petite Souccah
En 1936, le NKVD, la police secrète soviétique avait malheureusement réussi à éradiquer en grande partie le judaïsme en Russie. Même les quelques ‘Hassidim qui restaient fidèles aux lois de la Torah se cachaient et vivaient dans une terreur perpétuelle : être découvert ou dénoncé, puis arrêté, torturé et envoyé en esclavage en Sibérie pour y mourir de faim et de froid. Certains trouvaient le moyen d’enseigner secrètement la Torah à leurs enfants, de cuire des Matsot pour Pessa’h ou de prier avec un Minyane (quorum de dix hommes). Mais la fête de Souccot n’était vraiment pas simple à respecter : comment peut-on construire une cabane à ciel ouvert, au plafond recouvert de branchages sans éveiller les soupçons du KGB ?
Mais Rav Yits’hak Elchanan Shagalov était résolu à accomplir cette Mitsva sans compromis, comme d’ailleurs toutes les autres Mitsvot : «La Torah est plus précieuse que la vie elle-même» répétait-il à ses enfants ; ou encore : «Une vie sans Torah n’a aucun sens ! Les Soviétiques ne pourront jamais réduire nos âmes en esclavage !»
A l’arrière de la synagogue des ouvriers, dans la cour, se dressait une petite cabane en ruines. Elle était remplie d’un incroyable fourbis : des planches usées, des vieux journaux, des outils rouillés, des chiffons déchirés, des piles d’objets hétéroclites. Rav Yits’hak Elchanan Shagalov décida d’utiliser cette cabane. Quelques jours avant la fête, il enleva exactement deux planches du plafond et les remplaça par du feuillage.
La première nuit de Souccot, il réveilla ses six enfants – le plus petit n’avait que quelques mois – qui étaient blottis dans la synagogue, là où la famille avait dû trouver refuge après avoir été expulsée de sa maison. Il serra les enfants les uns contre les autres pour qu’ils se trouvent exactement sous le feuillage : ainsi chacun d’entre eux accomplissait la Mitsva.
Durant le «repas» - qui consistait en quelques croûtons de pain - Rav Yits’hak Elchanan enseigna à ses enfants la célèbre chanson yiddish : «A Soukelé A Kleine» («Une si petite Souccah»). Ce chant évoque des vents violents qui menacent d’abattre la frêle Souccah ; une petite fille angoissée s’écrie que la Souccah va s’effondrer et que les bougies vont s’éteindre ! Mais son père la console : cela fait des milliers d’années que la Souccah résiste et aucun vent ne peut la déraciner ! De fait, telle était l’éducation ‘hassidique qu’il désirait inculquer à ses enfants : «Les vents violents, ce sont les Soviétiques et leur police secrète. Ils tentent de toutes leurs forces de détruire notre Souccah. Les bougies, ce sont les enfants juifs que les communistes souhaitent assimiler à leur culture. C’est pourquoi ils interdisent toute pratique religieuse. Mais nos enfants resteront fidèles à l’enseignement de la Torah et le judaïsme ne s’éteindra jamais !»
Puis Rav Yits’hak Elchanan changea légèrement les mots : au lieu de chanter : «Les bougies vont s’éteindre», il affirma de sa voix mélodieuse : «Regardez ce miracle ! Nos bougies ne s’éteignent pas !» Il répéta le chant encore et encore, jusqu’à ce que les enfants le connaissent par cœur et s’imprègnent profondément de son message.
Actuellement, les enfants de Rav Yits’hak Elchanan et Maryasha Shagalov sont eux-mêmes arrières-grands-parents d’environ cinq cents descendants qui sont tous responsables communautaires, émissaires du Rabbi, Rabbanim, enseignants et abatteurs rituels dispersés sur les cinq continents, assumant fièrement la continuation de l’éducation juive : les vents violents n’ont pas réussi à déraciner la fragile Souccah du peuple juif. Les bougies allumées par ces ‘Hassidim dans une cabane abandonnée au fond d’une cour éclairent encore le monde d’une lumière pure et éternelle.
E. Lesches
traduite par Feiga Lubecki