Semaine 34

  • Choftim
Editorial
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Etincelles de Machiah
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Vivre avec la Paracha
Dans la Parchat Choftim, la Torah décrit ainsi la Mitsva d’oindre un roi: “Quand vous arriverez au pays que l’Eternel votre D.ieu vous donne, vous direz ‘nous voudrions oindre un roi...’” “Vous devrez désigner un roi parmi vos frères...” (Devarim 17: 14-15). Quand le Peuple Juif demanda au prophète Chmouel de désigner un roi, leur requête lui déplut (Chmouel I 8:5). Et D.ieu dit également:
“Ils M’ont rejeté...” (ibid: 6). Nos Sages s’interrogent: “Pourquoi D.ieu et Chmouel furent-ils déçus par leur requête, qui non seulement était légitime, mais même qui leur était commandée dans la Torah? Et plus encore, si leur requête était inappropriée, pourquoi D.ieu ordonna-t-Il à Chmouel d’y accéder et de désigner un roi?
La ‘Hassidout explique que deux raisons peuvent être à l’origine de l’onction d’un roi. La raison la plus simple donne au roi pour rôle de montrer à ses sujets la manière de se conduire. Car même lorsque quelqu’un sait, par sa propre logique comment agir, cela n’est point suffisant car “les yeux contemplent et le coeur désire” (Rachi - Chla’h 15:39). La crainte d’un roi garantit que le peuple se conduit bien. Et comme l’affirment nos Sages “Priez pour le bienêtre du roi, car sans la crainte qu’ils ressentent à son égard, les hommes s’avaleraient vivants les uns les autres” (Avot 3:2).
Quand, toutefois, les gens sont au niveau de pouvoir totalement maîtriser leurs émotions et de s’auto-policer, un roi n’a alors, à cet égard, plus aucun rôle. Mais le peuple manque néanmoins de discernement dans certains domaines. Seul un roi possédant “la tête et les épaules au-dessus du peuple” peut appréhender ces concepts. C’est pourquoi il édite divers décrets auxquels ses sujets loyaux s’empressent de se plier. A un niveau plus spirituel: oindre un roi pour les Juifs dont le véritable Roi est D.ieu, vise à ce que le roi “corporel” agisse de manière à révéler la royauté de D.ieu au sein du Peuple Juif. Les Juifs croient profondément, comprennent et ressentent qu’ils tirent leur force vitale de la royauté de D.ieu. Cela devrait naturellement aboutir à leur totale annulation devant Lui. Toutefois, quand ils ne parviennent pas à cette attitude, ils leur devient nécessaire d’avoir un roi de chair et d’os. Son respect et sa crainte les conduiront à la crainte et l’abnégation totale devant le Roi des Rois, D.ieu. Cependant quand les Juifs possèdent par eux-mêmes, comme ils le doivent, cette source d’annulation devant D.ieu, oindre un roi physique remplit alors un rôle bien plus élevé: cela les conduit à des niveaux de sainteté qu’ils ne pourraient atteindre seuls, des niveaux transcendant leur compréhension. Dans un tel cas, le roi fait descendre et confère au peuple Juif une mesure de son propre niveau. Ils sont alors aptes à atteindre un niveau de crainte et d’annulation devant D.ieu, plus élevé et plus profond.
Le prophète Chmouel aspirait à ce que le niveau spirituel des Juifs soit tel qu’ils atteignent par eux-mêmes cet état d’annulation totale devant D.ieu, sans avoir à utiliser les services d’un roi. Celui-ci leur aurait alors permis d’atteindre un niveau plus élevé de crainte de D.ieu. Mais les Juifs demandèrent “un roi qui nous régirait, comme toutes les autres nations” (Chmouel I 8: 5), un roi qui les empêcherait de “s’avaler vivants les uns les autres”.
Cela indiquait qu’ils ne craignaient pas D.ieu comme ils auraient dû le faire par eux-mêmes. C’est pourquoi D.ieu dit: “Ils M’ont rejeté”, ils manquent de crainte de D.ieu.
Malgré tout, D.ieu accéda à leur requête et ordonna de désigner un roi. Car lorsque les
Juifs ont une telle lacune, il est impératif qu’un roi soit immédiatement nommé pour les aider à parvenir à ce niveau de crainte de D.ieu qu’un roi peut aussi faire naître en eux.
Bien qu’en état d’exil, le Peuple Juif manque d’un monarque, nos Sages disent pourtant: “Qui sont les rois? Ce sont les Sages” (Traité Guitin). Tout comme antérieurement dans l’histoire, les Juifs avaient l’ordre de se soumettre à un roi, aujourd’hui il nous est commandé d’accepter sur nous “la royauté” de nos Sages et de nos Maîtres, ainsi qu’il est dit: “Prends pour toi un Maître” (Avot 1:16). Il existe toujours des Juifs qui éprouvent plus d’amour et de crainte de D.ieu que toimême.
Ce sont de parfaits candidats pour devenir tes Maîtres.
Le Coin de la Halacha
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De Recit de la Semaine
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