Pour un bel été
Début du mois de Tamouz : dans le calendrier juif, c’est ici que commence l’été. Et, bien sûr, cela ne peut que donner matière à réflexion tant il est vrai que l’avancée du temps est aussi un enseignement dans notre relation avec le spirituel, avec D.ieu. L’été est cette saison où le soleil est plus visible, plus éclatant, et cela n’a pas seulement valeur d’observation de l’évidence.
Un verset célèbre indique « car le soleil et son bouclier correspondent à l’Eternel, D.ieu ». Ces mots n’entendent pas établir une sorte d’équivalence impossible entre les premiers et les seconds. Il s’agit de nous dire que tout événement matériel est le pendant, et le signe, d’un événement similaire sur le plan spirituel, qui en est la source. Dans ce cas, si le soleil est comme plus révélé, c’est que nous entrons dans une période où la Divinité l’est également. En d’autres termes, l’univers matériel dans ses évolutions ne fait que refléter le désir du Créateur, origine de toutes choses. Cependant, force est de constater que cette révélation plus puissante ne nous apparaît pas de façon naturelle et, pour ainsi dire, automatique. A telle enseigne que nous pouvons traverser tout l’été sans y prendre garde ni jamais la ressentir. Pourtant, cette force est là, présente, à notre portée, attendant que l’on s’en saisisse et qu’on en tire tout le parti possible, car rien ne vient jamais limiter le libre-arbitre de l’homme. C’est à lui de choisir sa vie et les chemins qu’il va prendre.
Cette idée est si vraie que, dans la société où nous vivons, l’été n’est pas perçu comme le temps d’intense spiritualité qui vient d’être décrit mais plutôt comme celui d’un mode particulier de surconsommation, fait d’oubli de l’essentiel et de contentement matériel. Le Talmud nous décrit cette situation : « L’âne », dit-il, « a froid au mois de Tamouz. » Le mot « âne », en hébreu, a la même étymologie que le mot « matérialité ». Cette parenté est significative : au sens spirituel, la matérialité peut faire ressentir la froideur même alors que c’est la plus grande chaleur qui règne.
Voici donc arrivée l’heure d’un choix libre et conscient : quel été allons-nous vivre ? Il est clair que la démarche spirituelle n’exclut pas le rythme matériel des choses ni leur souci. Mais il est loisible à chacun de ne pas négliger la signification profonde des jours qui passent. Et d’y laisser une place à ce qui fait le meilleur de ce que nous sommes : l’étude de la Torah, les retrouvailles avec nos proches et peut-être avec nous-mêmes.
Sur le mont des Oliviers
Le prophète Zacharie (14 : 4), parlant de la venue de Machia’h, déclare : « Et Ses pieds se tiendront en ce jour sur le mont des Oliviers ». « L’huile », qui signifie généralement « huile d’olive », représente traditionnellement la sagesse. Cela fait référence au service de D.ieu fondé sur l’intellect et renforcé par le plaisir qui découle de la compréhension. Les « pieds », inversement, font allusion au service divin fondé sur la soumission à D.ieu. Ainsi le verset cité, « les pieds se tiendront… sur le mont des Oliviers », manifeste la supériorité du service de D.ieu fondé sur la soumission, le don de soi sur celui qui a la compréhension pour base. En effet, le premier est infini alors que le deuxième est limité à la portée de l’intellect humain, aussi grand soit-il. Au temps de Machia’h, l’infini montre sa grandeur.
(d’après Likoutei Si’hot, vol. I, p. 103) H.N.
Chela’h
Cette Paracha évoque l’épisode des douze explorateurs envoyés par Moché en Israël. Dix d’entre eux, à l’exception de Calev et Yehochoua font un compte-rendu qui décourage les Juifs de conquérir la terre. D.ieu décrète alors qu’ils resteront encore quarante ans dans le désert et que ce sera la génération suivante qui entrera en Israël.
Des lois pour les offrandes ainsi que la Mitsva de la ‘Halla sont détaillées.
Un homme est mis à mort pour avoir publiquement profané le Chabbat.
Enfin, la Mitsva des Tsitsit est donnée par D.ieu afin que nous nous souvenions d’accomplir Ses commandements.
Nous sommes tous des géants
Beaucoup de choses ont été dites à propos des espions que Moché avait envoyés pour explorer la Terre d’Israël, à la demande du Peuple juif. Moché leur avait enjoint d’observer la terre, ses forces et ses faiblesses. A leur retour, ils rendirent un rapport mitigé. Tout d’abord, ils décrivirent les vertus de la terre. Puis ils expliquèrent que les habitants étaient extrêmement puissants et les villes très bien fortifiées. Ces commentaires avaient clairement pour but d’effrayer le Peuple juif.
A ce moment, Calev, l’un des deux explorateurs restés fidèles à D.ieu et à Moché, déclara :
« Il est sûr que nous devons monter ! Nous en prendrons possession, car il est sûr que nous sommes capables de la conquérir ! »
Les autres explorateurs le contredirent alors :
« Nous sommes incapables de nous lever contre le peuple car ils sont plus forts que nous. »
Le mot hébreu pour « que nous » est « Miménou ». Rachi dit qu’on peut également le lire « Miméno », « que Lui », cela sous-entendant qu’ils estimaient que les habitants étaient plus forts que D.ieu !
La Torah énonce alors : « Et ils décrièrent le pays qu'ils avaient exploré, en disant aux Enfants d’Israël : ‘Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays qui dévore ses habitants ; tout le peuple que nous y avons vu, ce sont tous des gens de haute taille. Nous y avons même vu les « Nefilîm », d’immenses géants, descendants des Nefilîm : nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles, et ainsi étions-nous à leurs yeux.’ » (Chla’h 13 : 32-33)
Rachi explique que lorsqu’ils évoquèrent le fait que la terre dévore ses habitants, ils se référaient au spectacle des Cananéens enterrant constamment leurs morts. D.ieu avait prévu cette recrudescence pour que les Cananéens se détournent des Explorateurs. Si cela parvint au but, les explorateurs quant à eux l’interprétèrent négativement.
Où tout commença ?
Il est clair que les explorateurs décrièrent la Terre d’Israël. La Torah implique que leur médisance commença quand ils affirmèrent que la terre dévore ses habitants. Cependant, n’avaient-ils pas déjà commencé quand ils avaient parlé de la force de ses habitants et avaient déclaré que le Peuple juif ne pourrait la conquérir ?
Le « Keli Yakar » (commentateur de la Torah) pose une autre question : pourquoi leur description de la terre, comme consumant ses habitants, est-elle considérée comme de la médisance alors qu’ils ne faisaient que décrire ce qu’ils avaient vu ?
La vérité est que chacune de ces questions annule l’autre. Jusqu’à ce qu’ils déclarent clairement que la terre consumait ses habitants, ce qu’ils en avaient dit précédemment n’était pas diffamatoire. Ils ne faisaient que décrire l’état de la terre et de ses habitants, précisément ce que Moché leur avait commandé. En revanche, une fois qu’ils tirèrent leur conclusion rebelle, à savoir qu’il serait impossible de la conquérir, tout ce qu’ils affirmèrent par la suite devait être considéré comme de la médisance, leur intention étant claire.
Cependant et dès lors, cette question se renverse : s’ils avaient pour but de dire du mal de la terre, pourquoi attendirent-ils avant de dire qu’elle consume ses habitants ? Pourquoi ne le déclarer qu’après avoir statué que les Enfants d’Israël ne pourraient la conquérir ?
Une troisième question se soulève dont la réponse est la clé.
Au départ, ils ne dirent pas qu’il était impossible de conquérir la terre : ils indiquèrent simplement la force du peuple et des villes de la terre. Ce n’est qu’après que Calev eut déclaré que le peuple pourrait hériter de la terre qu’ils exprimèrent clairement que c’était impossible.
Pourquoi attendirent ce moment pour tirer leur conclusion ?
En fait, ils espéraient que le Peuple juif parviendrait lui-même à cette conclusion après avoir entendu leur rapport « objectif ». Ce n’est que lorsque Calev risqua de renverser leur plan qu’ils se sentirent obligés de dire que cela n’était pas possible.
Une fois qu’ils eurent exprimé à voix haute leur dissidence, le ton de leur opposition changea entièrement. Jusqu’alors, ils avaient veillé à ne pas dénigrer la terre. Bien au contraire, ils l’avaient louée pour ses fruits. La peur qu’ils tentaient de susciter concernait les habitants et les villes fortifiées, mais au début, pas la terre elle-même.
Pourquoi ne parlèrent-ils pas franchement ?
On pourrait suggérer que cela tenait au fait qu’ils voulaient éviter qu’on leur reproche de semer les graines de la rébellion. Ils voulaient que le peuple comprenne de lui-même. Décrier la terre aurait été une confrontation directe contre la description que D.ieu avait faite de la terre : une bonne terre.
Néanmoins, quand ils virent que leur plan risquait d’être entravé par Calev, ils n’eurent d’autre choix que de dénigrer la terre. C’était donc une déclaration de guerre contre D.ieu, Moché et la Terre d’Israël.
Une terre de contradictions
Mais en quoi leur description de la terre, comme consumant ses habitants, constituait-t-elle une preuve que les Enfants d’Israël ne pourraient pas la conquérir ?
D’autre part, comment des hommes si droits, choisis par Moché en personne, purent-ils dévier au point de dire que les habitants étaient plus forts que D.ieu Lui-même ?
En fait, quand ils juxtaposèrent les deux informations essentielles (la terre consume ses habitants et c’est une terre de géants), ils désiraient peindre Israël comme une terre de contradictions, avec un mauvais impact sur la vie, tout en étant peuplée de gens robustes.
La survie des plus compétents
Pour résoudre cette contradiction, les explorateurs suggéraient que seuls des géants pouvaient conquérir cette terre mais pas des « sauterelles » comme le Peuple Juif.
C’était une métaphore pour indiquer que tout comme seuls les plus forts pourraient supporter cette terre, spirituellement également, seuls des géants pourraient réussir à faire d’Israël la terre voulue par D.ieu.
Telle était leur tentative pour tempérer leur rébellion contre la promesse de D.ieu qu’ils parviendraient à prendre possession de la terre. Certes, D.ieu avait raison quand le peuple se comportait comme des géants spirituels. Mais le fait qu’ils aient demandé qu’on envoie des explorateurs, sans se satisfaire de la promesse de D.ieu, prouvait qu’ils étaient vraiment de « petites » gens, des « sauterelles » dont la foi était faible.
Ces hommes n’étaient pas inconscients au point de penser que D.ieu ne pourrait conquérir la terre mais ils sous-entendaient que la terre était plus puissante que la puissance de D.ieu à l’intérieur des Juifs eux-mêmes où ils ne la ressentaient pas. Comment donc espérer conquérir la terre dans un tel état d’esprit ?
Mais ils étaient complètement dans l’erreur.
Le Peuple juif était réellement constitué de géants. Comme le souligne Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi dans le Tanya, les Juifs ressentirent un retournement dans leur cœur dès qu’ils furent semoncés par D.ieu. Ils voulurent se précipiter et conquérir la terre. C’est une preuve qu’ils avaient toujours eu foi en D.ieu mais ce n’était que la force du mal qui les avait entravés. La foi en D.ieu refit surface.
Ce que les explorateurs manquèrent de voir était la grandeur de D.ieu contenue en eux-mêmes et dans leurs prochains. Ils sous-estimèrent la véritable nature de l’âme juive : nous sommes tous des géants !
Des Yaacov ou des géants ?
Le Peuple juif possède deux noms : Yaakov et Israël. Le premier nous décrit dans la Galout, l’exil, et le second dans la Guéoula, la Rédemption. Yaakov est évoqué comme « le petit » alors qu’Israël exprime la grandeur (les Géants). Alors que nous nous tenons sur le pont entre l’exil (Yaakov) et la Rédemption (Israël), nous ressentons également une crise d’identité. Comment pouvons-nous, nous les petits Yaakov, mériter la Rédemption ? Les forces de l’exil ne sont-elles pas plus puissantes que l’esprit de D.ieu à l’intérieur de nous-mêmes ?
La Paracha de cette semaine est une puissante répudiation de cet état d’esprit pernicieux de la Galout. Il est vrai qu’elle a insinué en nous une certaine dose de doute. Quand nous regardons autour de nous et observons la perte de tant de valeurs, même dans notre propre communauté, nous pouvons en venir à ressentir de l’appréhension quant à nos propres capacités à « conquérir » la Terre et entrer dans l’Ère du Machia’h.
La saga des explorateurs vient nous détromper de la notion que nous ne sommes pas des géants. Certes, nous devons rester réalistes et reconnaître nos défauts, mais pour autant nous ne devons pas sous-estimer le géant qui réside en nous. Notre génération, tout en se tenant sur « les talons des talons » de toutes les générations passées, est, de manière très significative, une génération unique de notre histoire. C’est précisément par notre dévotion à la Torah et aux Mitsvot, en faisant abstraction de toute l’obscurité et de la dégradation environnantes, que nous sommes la génération la plus forte et la plus robuste de l’histoire. Nous sommes la génération la plus méritante et la plus réceptive pour recevoir le Machia’h !
Il suffit d’oter le voile extérieur et révéler que nous sommes tous des géants !
Coutumes liées au jour de la Hilloula du Rabbi 3 Tamouz
(cette année jeudi 22 juin 2023)
Le Rabbi avait fixé un certain nombre de coutumes à respecter à l’occasion de la Hilloula du Rabbi précédent. Ce sont ces mêmes coutumes qui ont été reprises pour le 3 Tamouz. En voici quelques-unes :
- On allumera une bougie de vingt-quatre heures depuis mercredi soir 21 juin.
- Pendant chacune des trois prières du jour, cinq bougies resteront allumées devant l’officiant.
- On donnera de la Tsedaka (charité), au nom de chacun des membres de sa famille, pour une institution du Rabbi.
- On consacrera un moment dans la journée pour parler du Rabbi et de sa grande Ahavat Israël (amour du prochain) à sa famille et son entourage.
- On étudiera les chapitres de Michnayot correspondant aux lettres qui constituent le nom du Rabbi.
- On étudiera les enseignements du Rabbi.
- On rédigera la veille un « Pane », « Pidyone Néfech », une lettre de demande de bénédictions (en y précisant les prénoms et les prénoms des mamans de chacun) qui sera lue sur le Ohel du Rabbi.
N° de fax du Ohel : 00 1718 723 44 44
N° de fax du Beth Loubavitch : 01 45 26 24 37
Adresse du Ohel : 226-20 Francis Lewis Blvd – Cambria Heights, New York 11411
E-Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
De Johannesburg à Toronto
Je suis arrivé dans le quartier de Lyndhurst à Johannesburg en 1984 ; petit à petit, mes efforts portèrent leurs fruits et nous avons envisagé d’ouvrir une synagogue. Les voisins n’étaient vraiment pas enchantés et prétendirent que personne n’était intéressé par ce projet. (Une vieille blague rapporte comment un commerçant non-juif se montra jaloux de la réussite de son voisin juif ; celui-ci lui confia que celle-ci dépendait de la Mezouza qu’il avait clouée à la porte de son magasin. Le concurrent s’empressa de se procurer une Mezouza et de la poser à sa porte. Quelques jours plus tard, il la décrocha rageusement. Pourquoi ? « Depuis que j’ai la Mezouza, la situation s’est empirée : les collecteurs de fonds de toute la ville ne cessent de me déranger… »). D’une manière ou d’une autre, les voisins finirent par comprendre que nous n’étions pas venus nous installer ici pour prendre mais pour donner, pour nous donner corps et âme à cette communauté naissante. Je fus donc contraint de me lancer dans une opération « porte à porte » pour récolter des signatures de Juifs prêts à appuyer notre projet.
Je sonnai à la première porte, celle de la famille Nafi. Le maître de maison ouvrit et me fit entrer. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’aperçus, en bonne place, le portrait du Rabbi ! Il me demanda la raison de ma venue et, quand je lui expliquai combien j’étais ennuyé par ces tracasseries, il m’assura : « Vous avez confiance dans la bénédiction du Rabbi ? Moi oui et je vais vous raconter pourquoi. Par ailleurs, ne vous inquiétez pas, je suis à la tête de la commission de l’urbanisme de la ville et vous n’aurez pas de problème pour cette construction ! ». Effectivement, il tint parole et la synagogue put être édifiée, bien vite elle devint trop petite et nous avons dû l’agrandir mais ceci est une autre histoire… Mme Nafi nous raconta alors la raison de ce grand portrait du Rabbi dans leur salon : « Notre seule fille, Cyndie, 13 ans, revint un jour plus tôt de l’école à cause d’un violent mal de tête. Toute la nuit, elle pleura, incapable de s’endormir tant la douleur était insupportable. Au matin, je l’ai amenée chez le médecin de famille qui prescrivit des radios et autres examens. Le diagnostic était sombre : une tumeur du cerveau ! D’autres examens plus poussés confirmèrent la situation et les médecins proposèrent des séances de chimiothérapie mais sans vraiment y croire. On nous mit en relation avec un très grand professeur spécialiste des cas désespérés mais lui aussi avoua qu’il n’y avait plus rien à faire.
Un de mes frères habite au Canada et y découvrit un centre médical consacré à ce genre de problèmes. Nous n’avions plus rien à perdre et avons donc commencé à préparer notre voyage. En apprenant cela, Rav Mendel Lipsker de Johannesburg que nous connaissions bien suggéra qu’en cours de route, nous effectuions une étape à New York pour demander une bénédiction au Rabbi. David mon mari resta à la maison tandis que je pris l’avion avec Cyndie.
A notre arrivée au 770 Eastern Parkway - Brooklyn, un ami de Rav Lipsker nous indiqua comment écrire une lettre au Rabbi. Nous y avons joint les radios et les commentaires des médecins. J’ai terminé ainsi ma lettre : « Si effectivement, la sainteté du Rabbi est avérée, nous demandons à être dignes de recevoir une très grande bénédiction pour Cyndie ». J’ai transmis la lettre au secrétaire et nous sommes parties nous reposer dans l’appartement que l’on nous avait prêté. Quelques heures plus tard, nous avons reçu un appel du secrétaire qui nous transmit les directives du Rabbi : « Vérification des Mezouzot. Cacherout des aliments et des boissons ». Je téléphonai immédiatement à mon mari resté à Johannesburg pour qu’il fasse vérifier notre Mezouza car, je l’avoue, nous n’avions fixé qu’une seule Mezouza, à l’entrée de notre maison mais pas à toutes les portes comme l’exige la loi juive. Le scribe ouvrit la Mezouza et découvrit que le mot Bené’hem (« vos fils ») était pratiquement effacé. Bien entendu, mon mari a immédiatement procédé à l’achat et à la pose de nouvelles Mezouzot de très bonne qualité.
Le lendemain, j’écrivis à nouveau au Rabbi pour rapporter le défaut qu’on avait trouvé dans l’ancienne Mezouza, pour annoncer qu’on avait fixé des Mezouzot à toutes les portes et que nous nous engagions à nous montrer plus vigilants dans l’observance de la cacherout. Je demandai encore une fois que « la bénédiction se concrétise ». Une heure avant de partir prendre l’avion pour Toronto, nous avons encore reçu un appel du secrétaire : « Guérison proche et complète. Je le mentionnerai sur le tombeau de mon beau-père le Rabbi (précédent) ». Mes amis Loubavitch étaient enchantés : selon eux, on ne pouvait pas rêver mieux et nous pouvions nous attendre à un miracle ! J’avoue que j’étais sceptique : les radios dans mon sac étaient formelles !
A Toronto, le médecin examina les radios apportées d’Afrique du sud et s’exclama qu’elles ne correspondaient pas à la situation de Cyndie. Il tint à procéder à nouveau à tous les examens puis nous convoqua. Il arborait un sourire timide que je ne savais comment interpréter : « Nous ne pouvons pas vous aider dans le cas de Cyndie car nous n’avons trouvé sur elle aucun signe de maladie. Nous ne disposons pas ici d’appareils pour soigner les gens en bonne santé ! Cyndie ne souffre que d’une petite infection que votre médecin de famille à Johannesburg saura facilement traiter avec des antibiotiques !».
J’étais stupéfaite, absolument pas préparée pour une telle tournure des événements. Heureusement que personne ne m’a prise en photo à ce moment car j’étais complètement hystérique !
Bien entendu, ni ce médecin ni ceux d’Afrique du sud ne proposèrent d’explication logique à ce retournement de situation ! En entendant cette histoire, nombreux sont ceux qui se sont rapprochés d’une vie juive plus exigeante.
Quant à Cyndie, depuis, elle s’est mariée et s’occupe maintenant de ses adorables bébés.
Mme Nafi - Rav Alexander Carlebach - Arie Samit - « Abba »
Traduit par Feiga Lubecki