Semaine 47

  • Hayé Sarah
Editorial
Après l’effervescence

Que ressent-on lorsque les fêtes sont passées ? Comment reprend-on le chemin du monde après un mois de célébrations? Comment retrouver ses repères dans la matérialité de la vie alors que celle-ci n’a été que spiritualité pendant la période aujourd’hui écoulée ? Sans doute, ces questions affleurent, plus ou moins lancinantes, dans l’esprit de tous. Sans doute appartient-il à chacun d’y trouver sa propre réponse. Pourtant, il existe des idées indispensables qui nous éclairent la voie.
La métaphore est connue : dans les temps passés, de grandes foires régulières étaient organisées. Les commerçants s’y rendaient pour s’y approvisionner et c’était, pour eux, un rendez-vous essentiel. En effet, c’était là, et nulle part ailleurs, qu’ils pouvaient acheter ce dont ils allaient avoir besoin ensuite pendant l’année, jusqu’à la prochaine foire. Il est certainement inutile de décrire le sentiment d’urgence qui les animait. Ils achetaient tout ce qui pouvait leur paraître d’une quelconque utilité, amoncelaient les paquets sans même vraiment être conscients de ce qu’ils contenaient. Puis venait le temps du retour. Arrivés chez eux, le calme revenu, ils défaisaient leurs bagages et y rangeaient ce qu’ils avaient rapporté, sachant pouvoir le trouver quand la nécessité s’en ferait sentir.
Nous venons de vivre, de manière très similaire, une suite d’expériences spirituelles uniques : depuis la solennité de Roch Hachana et de Yom Kippour jusqu’à la confiance et l’allégresse de Souccot et de Sim’hat Torah. La période a été d’une telle richesse spirituelle que nous avons amassé plus que ce que nous imaginions. Nous voici de retour après l’effervescence. C’est le moment de “défaire nos paquets”. C’est le moment de prendre conscience que de nouvelles forces sont en nous et qu’elles nous permettront de vivre une année belle et intense, une année où le lien avec D.ieu sera d’une puissance incomparable et où ce fait seul assurera à tous le bonheur, la sérénité et la paix.
Il ne reste plus qu’à avancer sur le chemin.
Etincelles de Machiah
La connaissance pure

A la fin de son ouvrage, le Michné Torah (chap. 12, Hala’ha 5), Maïmonide enseigne que, lorsque le Machia’h sera venu, “l’occupation du monde ne sera que de connaître D.ieu seulement”. Le mot “seulement” qui pourrait sembler en trop dans cette phrase, apporte ici une précision importante.
Il précise que la connaissance de D.ieu de ce nouveau temps n’aura pas un autre sujet qu’elle-même. De fait, l’étude peut être motivée de manières très diverses. Ainsi, l’homme peut étudier pour savoir comment se conduire, ce qui est un but honorable. Toutefois, lorsque le Machia’h sera venu, la connaissance de D.ieu atteindra un niveau supérieur : elle ne sera que recherche de la connaissance pure et perfection du lien avec D.ieu.
`(d’après Likouteï Si’hot, vol. XXVII, p. 240)
Vivre avec la Paracha
‘Hayé Sarah : Partenaire


Et l’homme prit une bague en or, pesant un demi-chékel et deux bracelets en or de dix Chékel pour ses mains
Beréchit 24 :22

Un demi-chékel pour évoquer les Chékalim apportés en contribution par le Peuple d’Israël, un demi-chékel par personne
Rachi, ibid.

Le premier mariage dont nous lisons le récit dans la Torah est celui d’Adam et de ‘Hava. Bien sûr, ce mariage avait été entièrement conçu dans les Cieux: D.ieu Lui-Même avait créé la mariée, l’avait parfumée, couverte de bijoux et présentée au marié. Le premier exemple que nous offre la Torah du mariage engendré par des efforts humains est le chapitre qui décrit les efforts de recherche d’épouse pour Yits’hak. Ici sont détaillés les étapes d’un “Chiddou’h” conventionnel: un “marieur” (le serviteur d’Avraham, Eliézer), une enquête dans la famille et le caractère de la fiancée envisagée, une dot, la rencontre initiale entre le jeune homme et la jeune fille etc.
La Torah, qui apporte souvent des lois complexes au moyen d’un simple mot ou d’une seule lettre ne consacre ici pas moins de 67 versets au mariage d’Yits’hak et Rivka. Nombre de ces détails sont relatés deux fois, une première dans le récit de leur occurrence et une seconde fois lors du discours d’Eliézer aux parents de Rivka. Car ici nous est présenté le modèle qui doit nous guider dans notre approche au mariage, à la fois au sens propre, et au sens cosmique dans notre relation avec D.ieu.

La moitié de 20

L’un des détails contenu dans le récit de la Torah est le fait qu’une bague pesant un demi-chékel faisait partie des dons qu’Eliézer présenta à Rivka lors de leur rencontre au puits dans la ville de Aram Naharayim.

Nos Sages expliquent que c’était une allusion et une anticipation du demi-chékel qu’allait offrir chaque Juif comme contribution à la construction du Sanctuaire. Comme D.ieu instruisit Moché dans le trentième chapitre de Chemot:
Chaque homme donnera pour le rachat de son âme à D.ieu…Ils donneront:…un demi-chékel…Un Chékel équivaut à vingt Guéra, un demi-chékel [sera donné] comme offrande à D.ieu… Le riche ne donnera pas plus et le pauvre ne donnera pas moins qu’un demi-chékel…

Pourquoi un demi-chékel? Rambam écrit que, par principe, “tout ce qui est destiné à D.ieu doit être le meilleur et le plus beau. Quand on construit une maison de prières, elle doit être plus belle que sa propre résidence. Quand on nourrit ceux qui ont faim, on doit leur donner le meilleur et le plus doux de sa table…Pour tout ce qui est destiné à un but saint, on doit sanctifier ses possessions les meilleures comme il est écrit: “le meilleur choix pour D.ieu”.
C’est pourquoi dans de nombreuses circonstances, la Torah demande que l’objet utilisé pour une Mitsvah soit Tamim, parfait : un animal comportant une imperfection ne peut être offert à D.ieu, pas plus qu’un Etrog tâché ne peut être inclus dans les Quatre Espèces, utilisées pour la fête de Soukkot. Même si cela n’est pas une requête absolue, la loi requiert que chaque fois que c’est possible l’on doit aspirer à accomplir la Mitsvah sur un objet parfait. Il est, par exemple, préférable de réciter une bénédiction sur un fruit entier ou sur un pain entier que sur une tranche (d’où l’usage d’utiliser deux pains entiers lors de Chabbat et des jours de fêtes).
Pourquoi alors la Torah demande-t-elle que la contribution de chaque Juif soit d’un demi-chékel pour la construction d’une résidence pour D.ieu dans le camp d’Israël?
La référence répétitive de cette contribution d’un “demi-chékel” est d’autant plus étonnante à la lumière du fait que ce sont ces mêmes versets que la Torah trouve nécessaire de clarifier en apportant l’indication qu’un demi-chékel consiste en vingt Guéra. En d’autres termes, le montant de la contribution de chaque Juif au rachat de son âme était de dix Guéra. Dix est un nombre représente la perfection. La Torah toute entière est comprise dans les Dix Commandements; le monde fut créé par les Dix paroles; D.ieu se lie avec Sa création par l’intermédiaire des Dix Sephirot (Attributs Divins), et l’âme de l’homme, formée à l’image de D.ieu, comprend également dix forces. Mais au lieu d’instruire de donner dix Guéra, la Torah recommande de donner la moitié d’un Chékel de vingt Guéra, évitant volontairement la mention du chiffre dix et mettant l’accent sur l’élément “demi” de notre contribution divine en notre sein.

Séparés à la naissance

Car telle est l’essence du mariage. Si chaque partenaire envisage le mariage avec le sentiment qu’il ou qu’elle constitue une entité complète, ils ne parviendront, dans le meilleur des cas, qu’à une “relation” entre deux vies distinctes, auto-suffisantes. Mais le mariage est beaucoup plus que cela. Les Cabalistes expliquent que mari et femme sont les aspects masculin et féminin d’une âme unique, née dans deux corps différents; pendant de nombreuses années ils vivent des vies séparées, souvent éloignés l’un de l’autre par une grande distance et complètement inconscients de l’existence de l’autre. Mais la Providence divine contribue à les réunir sous le dais nuptial et leur accorde l’occasion de redevenir un: non seulement un en essence mais un à tous les niveaux, dans leurs pensées et sentiments conscients et dans leurs vies physiques.
Le mariage est ainsi beaucoup plus que l’union de deux individus. C’est la réunion de deux demi-âmes, la fusion de deux vies originellement et intrinsèquement une.

Pour vivre cette réunion, chacun doit aborder sa vie commune non comme dix mais comme une moitié. Ce demi-chékel consiste en dix Guéra, chacun doit donner son “tout” au mariage, y dévouant toutes ses ressources et tous ses potentiels. Mais chacun doit se considérer non comme un être complet mais comme un partenaire, une partie cherchant sa contrepartie pour former à nouveau un.

Le sanctuaire
La bague d’un demi-chékel donnée à Rivka pour son mariage à Yits’hak annonçait le demi-chékel de contribution de chaque Juif pour la construction du Sanctuaire, la maison nuptiale dans le mariage entre D.ieu et l’homme.
L’âme de l’homme est “une part de D.ieu En Haut”, une part qui transcende un monde dont la matérialité conspire pour le séparer de sa source céleste. Ainsi même une âme qui est en pleine possession de ses dix attributs n’en constitue-t-elle qu’une partie. Et même lorsque D.ieu manifeste pleinement Ses dix attributs dans Son implication dans la Création, Il n’est que partiellement présent dans notre monde. Ce n’est que lorsque ces deux parties s’unissent dans le mariage que leur intégralité originelle se trouve restaurée.
Ainsi pour pouvoir construire sur terre une demeure divine, devons-nous donner la contribution de la moitié d’un Chékel de vingt Guéra. Nous devons nous donner entièrement à Lui, dévouant le spectre entier de nos dix facultés et potentiels à notre mariage avec Lui. Mais même lorsque nous parvenons au summum de la réalisation de nous-mêmes dans notre relation avec D.ieu, nous devons être imprégnés du sens que nous ne formons qu’une moitié, avec la conscience que nous, comme Lui, sommes incomplets sans l’autre.
Le Coin de la Halacha
Qu’est-ce que le “Chema” ?

Le “Chema” est une des prières centrales du judaïsme. Elle est, de fait, composée de trois paragraphes de la Torah: Deutéronome 6, 4-9; puis Deutéronome 11, 13-21; puis Nombres 15, 37-41. Ces trois paragraphes sont récités avec une grande concentration puisqu’ils exposent des principes essentiels: la croyance en l’Unité absolue de D.ieu qui amène à l’amour et à la crainte du Créateur; le principe du libre choix et de la récompense (et de la punition); l’importance du rappel de la sortie d’Egypte.
Chacun, (homme, femme ou enfant) est tenu de réciter le Chema, une fois le matin et une fois le soir. On répétera également le Chema le soir avant de se coucher. Quand on entend l’assemblée des fidèles réciter le Chema, on le récitera en même temps, même si on n’est pas parvenu encore à ce passage de la prière afin de rester solidaire de la communauté. On récite également le Chema au chevet d’un mourant.
On fait très attention de bien articuler tous les mots du Chema afin qu’ils ne soient pas détournés de leur sens original.
Après la première phrase (Chema Israël, Ado-nay Elo-hénou Ado-nay E’had – Ecoute Israël l’Eternel est notre D.ieu, l’Eternel est Un), on intercale la phrase “Barou’h Chem Kevod Mal’houto LeOlam Vaèd” (Béni soit le Nom de la Gloire de Sa royauté à tout jamais) qu’on prononce à voix basse car elle a été prononcée par des anges (sauf à Yom Kippour où nous “ ressemblons à des anges ” puisque nous ne mangeons pas).
On habituera les enfants, dès leur plus jeune âge, à réciter le Chema. On récite la première phrase en mettant la main droite sur les yeux afin de mieux se concentrer et, également, afin de réaliser que rien n’existe véritablement sans la Présence de D.ieu.

F. L. (d’après Rav Nissan Mangel)
De Recit de la Semaine
MARIAGE, MARIAGE…

Juste au moment où je sortais de la synagogue pour une pause dans mon étude de la Guemara (le Talmud), le Rabbi sortait de son bureau et se dirigeait vers sa voiture. Mais sur son chemin, se tenait un jeune homme, dont l’apparence extérieure jurait avec celle des ‘Hassidim. Il devait avoir vingt-cinq ans. De grande taille, il portait une minuscule Kippa au sommet de ses boucles blondes qui descendaient jusque sur ses épaules.
Au début, il avait hésité, mais il s’était approché et avait parlé au Rabbi. Je n’ai entendu ni la question ni la réponse, mais j’ai vu le Rabbi pointer le doigt vers le ciel et faire un rond dans l’air avec son doigt. Le jeune homme semblait ne pas apprécier la réponse et dit encore quelques mots. Là, le Rabbi sourit et indiqua du doigt le cœur du jeune homme pendant sa réponse. La conversation s’arrêta là et le jeune homme, comme paralysé, regarda le Rabbi entrer dans sa voiture qui disparut rapidement.
Puis il reprit ses esprits et entra dans la synagogue. Je le suivis. Il s’était assis sur un des bancs, avait mis sa tête entre ses mains et pleurait. Pendant dix minutes. Puis il se reprit, lut quelques Psaumes dans un livre de prières, embrassa le rideau de l’Arche sainte et sortit. Je le suivis dans le métro et m’assis en face de lui. Au bout de quelques stations, je pris mon courage à deux mains: “Qu’est-ce que le Rabbi vous a dit?”
- J’ai demandé au Rabbi où était D.ieu. Il a répondu: partout. J’ai insisté: “Je suis sérieux!”
- Vous avez dit cela?
- Enfin, je ne l’ai pas vraiment dit. Cela m’a échappé, si vous voulez. Bien que je ne connaisse pas grand-chose aux Rabbis ‘hassidiques, je sentais que cela ne se dit pas. J’ai donc été surpris que le Rabbi me sourit. J’ai l’impression qu’il a apprécié ma réaction. Ma sincérité, peut-être. C’est alors qu’il a dit: “D.ieu est en vous, exactement là”. Et il a montré du doigt mon cœur”.
J’ai alors réalisé que nous ne nous étions pas présentés l’un à l’autre. Il me tendit justement la main et me dit: “Je suis Dany, Dany Cohen”.
- Moi c’est Israël, Israël Lipkind. Donc vous êtes un Cohen.
- Exact. Un descendant de Aharon, le Grand-Prêtre, qui aimait la paix et la poursuivait. Je viens de Long Beach, en Californie. Et je suis fiancé!
- Mazal Tov!
- Euh… gardez vos félicitations, s’il vous plait. Elle n’est pas juive.
Je repris mes félicitations. Et je repris mon souffle. Je vivais dans un monde relativement protégé et n’avais pas souvent l’occasion de rencontrer ce genre de situations. Dany reprit son récit: “Au début, le fait qu’elle ne soit pas juive n’avait aucune importance pour moi. Le judaïsme ne tenait pas une grande place chez mes parents: nous faisions le Séder de Pessa’h avec du vin Manischevitz et la Haggada de Maxwell. Ma sœur avait une fois lu un livre de Buber et il y avait dans notre salon une lithographie qui représentait trois rabbins engagés dans une discussion talmudique.
“La réaction de mes parents me surprit. Ma mère pleurait jour et nuit. Mon père ne voulait plus me parler. Mais je n’en avais cure.
“Il y a quelques mois, Lisa, - c’est ma fiancée - m’a emmené à l’église où nous étions supposés nous marier. C’est là que quelque chose m’a - disons - dérangé. Au début, je me suis dit: ce n’est qu’un bâtiment. Peu importe si le gars porte une longue robe et que son collier ne représente pas vraiment une étoile de David. Nous sommes sortis, mon cœur était vide. Je n’ai rien dit.
“Le lendemain, nous nous sommes promenés; il y avait une librairie juive : j’ai proposé à Lisa que nous y entrions. Le commerçant avait une longue barbe blanche et le dos voûté. Il s’est approché de moi avec des espèces de boîtes de cuir reliées à des lanières et, avec un fort accent d’Europe, m’a demandé: “Chalom! Voulez-vous mettre les Téfilines?” Je ne savais pas trop ce que cela signifiait mais comment pouvais-je refuser quoi que ce soit à ce saint homme? J’ai dit: d’accord et j’ai attendu ses instructions. Il a relevé ma manche gauche, a entouré mon bras avec ses lanières et m’a dit de répéter le Chema – ce dont je me souvenais depuis une colonie de vacances juive – et m’a dit de parler à D.ieu.
“Cela m’a retourné. Bien que je fus déjà entré plusieurs fois à la synagogue, je n’avais jamais compris qu’il s’agissait de parler à D.ieu. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que je ne pensais pas qu’Il m’écouterait ou même qu’Il n’existait pas du tout.
“L’homme déroula les lanières de mon bras et de ma tête. Il se tourna vers Lisa: “Alors, vous allez vous marier?” J’ai dit: “Oui, bientôt”. Il a dit Mazal Tov. Je n’ai pas voulu lui faire de peine et je n’ai rien dit.
“Cette nuit, je n’ai pas fermé l’œil. Le lendemain je suis retourné dans la boutique. L’homme faisait réciter le Chema à un autre client. J’ai attendu mon tour puis j’ai mis à nouveau les Téfilines. Après, je lui ai posé des questions, il m’a répondu et nous avons commencé à étudier ensemble: j’ai plus appris avec lui en une heure que je n’avais appris de toute ma vie.
“Mais ce n’était pas suffisant. Mon cerveau captait, mais je ne parvenais pas à traduire dans l’action. Quand je signalais au commerçant que j’allais me rendre à New York, il me dit que je devais partir voir le Rabbi à Brooklyn. C’est ce que j’ai fait. C’était la première fois que je le voyais mais je savais que c’était lui. Je sentais que c’était le moment ou jamais de lui parler. Et je lui ai demandé où se trouvait D.ieu. Il a répondu: partout. Mais je n’étais pas satisfait, j’ai dit: je suis sérieux ! J’ai vraiment besoin de savoir. C’est personnel. Je n’en ai pas besoin pour écrire une thèse mais pour moi, c’est vital. Je suis sérieux!
“Et il a souri, comme s’il connaissait par avance ma réaction et qu’il espérait que je dise cela. C’est là qu’il a montré mon cœur du doigt et a ajouté: ici, D.ieu est en vous!
“Des mots simples. N’importe qui aurait pu les prononcer. Mais le Rabbi en était sincèrement persuadé. Et parce qu’il y croyait, j’y ai cru moi aussi. Je me suis dit: “C’est sans doute cela, regarder dans les yeux de Moïse et obtenir un reflet de ma véritable personnalité dans ces yeux. Je me sentais comme une petite flamme qui danse et qui rejoint un feu bien plus grand.
“A ce moment, le fossé n’exista plus. Mon cerveau avait rejoint mon cœur et j’ai pris la décision qui s’imposait…”

Raconté par Yossi Marcus
traduit par Feiga Lubecki