Devarim
Devant l’assemblée des Enfants d’Israël, Moché répète la Torah ainsi que les événements qui se sont produits au cours du voyage de quarante années. Il leur adresse des reproches pour leurs iniquités et les enjoint de rester fidèles à leur héritage éternel. Moché rappelle qu’il a nommé des juges et des magistrats pour le seconder, le voyage depuis Sinaï dans le désert, l’épisode des Explorateurs, le décret de D.ieu Qui attendra quarante ans avant de permettre au peuple d’entrer en Israël.
Moché évoque également quelques événements plus récents : les querelles avec Moav et Amone, les guerres contre les rois Emoréens, l’installation des tribus de Réouven, Gad et une partie de Ménaché, le message qu’il a adressé à son successeur Yehochoua, pour ses futures batailles dans la reconquête d’Israël : « Ne les crains pas car l’Eternel ton D.ieu combattra pour toi ».
Le bénéfice du doute
Dans les premières lignes du Livre de Devarim, la Torah nous dit : «Voici les mots que Moché adressa à tout Israël…» La Torah raconte alors la façon dont Moché, (d’une manière très subtile et non agressive) rappela au Peuple juif les différentes erreurs qu’ils avaient commises durant les années passées dans le désert. La Torah relate en particulier qu’il évoqua ces manquements à tout Israël. Cependant, quand Moché parlait à D.ieu, il n’évoquait que les traits positifs et les qualités du Peuple juif. Il argumentait en leur faveur quelques mauvaises actions qu’ils aient commises. Il cherchait toujours à justifier leurs actions, quand bien même ce fût extrêmement difficile.
Ces événements nous éclairent sur ce que sont les qualités que nous devons développer en nous. Souvent, nous nous trouvons dans une situation où nous entendons parler d’autrui et sommes dans une position où nos paroles pourraient améliorer les choses. Cependant, il est très facile, beaucoup plus facile de se taire. Moché nous enseigne qu’il n’en va pas ainsi. Si c’est absolument nécessaire, nous pouvons trouver le moment adéquat pour nous adresser à un ami proche ou à une connaissance et attirer son attention sur un élément qui le demande dans son caractère ou son comportement. Cela ne s’applique que dans le cadre d’une relation personnelle et privée. Mais lorsqu’il s’agit de parler à quelqu’un d’autre de cette personne ou d’en entendre parler, il nous faut tout le temps chercher à lui accorder le bénéfice du doute, à prendre sa défense même si le scénario le rend difficile.
Pour aller encore plus loin, l’idéal serait que nous soyons l’avocat de cette personne dans notre propre esprit et pas seulement avec autrui. De la même façon que nous trouvons toujours une bonne excuse et une justification quand il s’agit de nos propres actions et de nos erreurs, si nous chérissons et respectons véritablement l’autre, nous ferons preuve de la même générosité quand il s’agit de ses défauts apparents.
La ‘Hassidout pousse cette idée encore plus loin et nous enseigne que lorsqu’il s’agit de nous-mêmes, nous devrions être très critiques et toujours chercher à améliorer notre comportement et de jamais nous satisfaire de faibles excuses. Mais quand il s’agit d’autrui, il faut aller à l’extrême inverse et chercher à trouver des justifications valables et des raisons positives à ses actions, même si cela paraît irréaliste.
Nous sommes actuellement dans une période de notre calendrier où nous pleurons la destruction du second Temple. Or, c’est la haine gratuite qui fut la cause de ce malheur. Le seul antidote à cette haine sans motif est un amour inconditionnel. Un bon début consisterait à toujours accorder le bénéfice du doute et toujours juger favorablement.