Samedi, 15 mars 2025

  • Ki Tissa
Editorial

 Pourim, pour hier, aujourd’hui et demain !

Enfin, Pourim est au bout de la route. Quand la semaine va parvenir à sa conclusion, ou plutôt à son point culminant, la veille du Chabbat, nous entrerons dans ce moment privilégié qu’est Pourim. D’année en année, nous ne pouvons pas manquer de nous rendre compte à quel point, dans les méandres de l’histoire, nous sommes bien loin ici du rappel d’événements anciens. Nous ne pouvons que prendre une conscience accrue de l’actualité des faits qui nous sont rapportés alors. Certes, la fête de Pourim renvoie à l’exil du Peuple juif à Babylone après la destruction du premier Temple de Jérusalem mais, même si cela est vrai, ce qui se noue là, tel que rapporté par le Livre d’Esther, résonne d’une façon étonnamment contemporaine. Ne voyons-nous pas le Peuple juif dans un exil qui s’assombrit peu à peu, avec des ennemis qui n’ont d’autre désir que de le détruire et qui le revendiquent haut et fort ?

Ils affirment nettement le reproche essentiel qu’ils lui font : « Il y a un peuple du D.ieu Un, dispersé parmi les nations et ils n’accomplissent pas les volontés du Roi » de l’univers. Ces ennemis, Haman descendant d’Amalek en ce temps-là, mais aussi tous les Haman et les Amalek croisés sur les chemins de l’histoire, au fil des siècles, redisent toujours la même chose : les Juifs constituent un peuple différent, chargé d’une mission différente, et cette seule pensée leur est insupportable ! Alors, parfois au sein même du Peuple juif, certains penseront, voire diront, qu’il faut chercher à se concilier ces ennemis, qu’il est possible de trouver des solutions pour rétablir sinon la paix du moins une forme de tranquillité. L’histoire de Pourim nous indique le chemin à suivre.

Parce que les Juifs retrouvent l’unité, qu’ils décident d’assumer pleinement ce qu’ils sont et Celui qu’ils représentent, leurs ennemis s’effacent devant eux. Au moment où ceux-ci croyaient déjà avoir vaincu et s’enorgueillissaient de leur puissance apparente, ils rencontrèrent la plus cruelle défaite et, comme tant d’autres avant et après eux, ils disparurent du paysage enfin apaisé. Notre temps avance sur des lignes très similaires. Que la force qui conduisit nos ancêtres au temps de Pourim soit pleinement en nous. Acceptons de la faire surgir, alors les lendemains seront ceux du bonheur de la paix et de la vérité. Joyeuse fête à tous, pour hier, aujourd’hui et demain !

Etincelles de Machiah

 La valeur d’un homme simple

Dans la tradition juive, l’étude de la Torah est sans doute la valeur suprême, à telle enseigne que l’érudition est considérée comme une marque évidente d’élévation spirituelle. Cette idée, d’une légitimité incontournable, ne doit toutefois pas faire oublier la valeur de l’homme simple, de celui qui s’attache à D.ieu de tout son cœur avec la plus absolue sincérité.

A ce sujet, le Tséma’h Tsédek, le troisième Rabbi de Loubavitch, dit un jour que le Machia’h se réjouirait dans la compagnie de ces Juifs simples. Alors, précisa-t-il, une pièce leur sera réservée et les plus brillants érudits les envieront. Ainsi apparaîtra la vraie grandeur de ces Juifs qui servent D.ieu à l’infini.

(d’après une lettre du précédent Rabbi de Loubavitch,

Iguerot Kodech, vol. IV, p. 148)

Vivre avec la Paracha

 KI TISSA / POURIM

Chaque membre du Peuple juif reçoit l’injonction d’apporter la contribution précise d’un demi-Chékel d’argent pour le Sanctuaire. Des instructions sont également données concernant la fabrication du bassin d’eau du Sanctuaire, de l’huile d’onction et des encens. Les artisans « au cœur sage », Betsalel et Aholiav sont chargés de la construction du Sanctuaire et une fois encore le peuple reçoit le commandement d’observer le Chabbat.

Moché ne redescend pas du Mont Sinaï quand le Peuple l’attend et celui-ci fabrique un veau d’or et l’adore. D.ieu propose alors de détruire cette nation pécheresse mais Moché intercède en sa faveur. Il descend de la montagne, portant les Tables de la Loi sur lesquelles sont gravés les Dix Commandements. Quand il voit le peuple danser autour de son idole, il brise les Tables, détruit le veau d’or et fait mettre à mort les principaux instigateurs. Il retourne alors vers D.ieu pour Lui dire : « Si Tu ne leur pardonnes pas, efface-moi du livre que Tu as écrit ».

D.ieu pardonne mais dit que le résultat de ce péché sera ressenti pendant de nombreuses générations. Au début, D.ieu propose de leur envoyer Son ange mais Moché insiste pour que D.ieu Lui-même accompagne Son peuple vers la Terre Promise.

Moché prépare de nouvelles Tables et une fois de plus, monte sur la montagne où D.ieu écrit de nouvelles Tables de l’Alliance. Sur la montagne, Moché perçoit également une vision des « treize attribut de miséricorde ». A son retour, le visage de Moché irradie d’une telle lumière qu’il doit le cacher derrière un voile qu’il n’enlève que pour parler à D.ieu et enseigner Ses lois au peuple.

Pourim : la joie, les enfants

Le jour de Pourim souligne le concept de la joie avec une intensité supérieure à celle des fêtes de pèlerinage. Bien que ces dernières soient qualifiées de « fêtes de réjouissance », il était d'usage pour le tribunal rabbinique d'envoyer des agents afin de s'assurer que les célébrations se déroulaient dans des limites appropriées. En revanche, la réjouissance liée à Pourim est illimitée, comme l'ont affirmé nos Sages : « à Pourim, une personne est tenue de boire jusqu'à ne plus savoir faire la distinction entre 'Maudit soit Haman' et 'Béni soit Morde’haï' ».

Ainsi, la fête de Pourim met en exergue le service envers D.ieu et l'acceptation du « joug du Ciel » avec joie. Étant donné que « la joie abolit toutes les barrières », cette joie permettra un succès illimité dans tous les aspects du service divin, en particulier en ce qui concerne la Tsedaka. Par conséquent, même si nous sommes en exil - tous les délais fixés pour la venue du Machia'h sont expirés et nous n'avons toujours pas été délivrés - nous demeurons une nation unie dans notre service envers D.ieu, par le biais de la joie. Cette joie transcende les limites et l'intellect, ouvrant ainsi la voie à un succès inégalé dans toutes les questions relatives à la Torah et aux Mitsvot, non seulement dans le domaine de la prière et de l'étude, mais également dans l'ensemble de notre engagement, incluant le principe selon lequel « toutes vos actions doivent être accomplies pour l'amour du Ciel » et « connaissez-Le dans toutes vos voies ». De plus, la célébration de Pourim aura une influence durable sur tous les jours à venir.

Un autre thème indissociablement lié à la fête de Pourim est celui de l’éducation des enfants. En effet, la Méguila enseigne que le souvenir de la célébration de Pourim « ne s'éloignera pas de leur descendance », signifiant ainsi que les enfants juifs seront perpétuellement instruits au sujet du miracle de Pourim.

Dans le récit de Pourim, la reine Esther occupe une place prépondérante. Ses efforts ont en effet été déterminants pour l'annulation du décret de Haman, ce qui explique que la Méguila soit désignée sous le nom de Méguilat Esther.

Parallèlement, les femmes juives jouent un rôle prépondérant dans l'éducation des enfants juifs. Le Chaloh met en évidence l’obligation des femmes d'éduquer leurs enfants avec une intensité comparable, voire supérieure à celle des hommes, en raison de leur disponibilité accrue et de leur présence fréquente au foyer.

De manière similaire, le Rabbi Rachab (Rabbi Chalom Dov Ber, cinquième Rabbi de Loubavitch) a adressé à son épouse une correspondance soulignant l'importance de son rôle dans l'éducation de leur fils unique. Et il est indéniable que dans de nombreux contextes contemporains, c'est la femme qui exerce une influence déterminante sur l'éducation des enfants et elle se voit attribuer le pouvoir de prendre des décisions cruciales dans ce domaine.

La Meguila affirme : « les déclarations de Morde’haï, Esther les a mises en œuvre », c’est-à-dire qu’Esther a concrétisé les instructions de Morde’haï, le leader spirituel de la nation. Dès que sa volonté lui fut révélée, elle ne chercha ni à la contester ni à débattre avec Morde’haï - bien qu’il soit légitime qu’elle ait par la suite souhaité saisir la logique sous-jacente à ses instructions - elle s’empressa immédiatement de les mettre en pratique. Elle était pleinement consciente que la responsabilité d'annuler le décret, au niveau des actions, lui incombait. De manière analogue, les femmes juives contemporaines portent la charge d'assurer l'éducation religieuse de leurs enfants. En outre, cette action, tout comme celle d'Esther, doit être immédiate et sans hésitation, car qui peut prédire quel préjudice pourrait découler du fait qu'un enfant soit éduqué dans une école où le Nom de D.ieu ne peut être mentionné ?

L'influence exercée par la femme dépasse le cadre de ses enfants et elle possède également le pouvoir d’inspirer son époux. En effet, les commentaires ont éclairé ce point dans leur interprétation de l'énoncé de nos Sages : « Qui est la femme vertueuse ? Celle qui accomplit la volonté de son mari ». Ils ont souligné que le terme hébreu pour accomplir « ossé » peut également être traduit par « créer » ou « faire ». Ainsi, l'affirmation des Sages peut également se formuler ainsi : « Qui est la femme vertueuse ? Celle qui crée la volonté de son mari ». Il existe des circonstances où une femme doit effectivement accéder à la volonté de son époux et d'autres où elle constate que celle-ci ne s’aligne pas avec les comportements prescrits par la Torah ; dans ces situations, elle façonne pour lui une nouvelle volonté.

Par exemple, il est courant de nos jours qu'un époux manifeste une anxiété excessive concernant les questions financières, au point de ne pas pouvoir trouver le sommeil la nuit, en raison de ses préoccupations monétaires. En réalité, il devrait bénéficier d'un sommeil réparateur. Nous louons D.ieu dans la bénédiction qui suit le repas pour sa capacité à soutenir le monde, « par Sa bonté, Sa grâce, Sa bienveillance et Sa miséricorde ». Perdre le sommeil à cause de soucis financiers peut-il apporter une quelconque assistance à D.ieu dans l’entretien du monde ? Néanmoins, il arrive souvent qu'un individu néglige ce facteur. Son âme animale prend le dessus et l'amène à oublier de faire confiance à D.ieu, s’engageant ainsi dans un cycle incessant d'inquiétude. C’est ici que le rôle de la femme entre en jeu : inciter son mari à s'éloigner de son Yetser Hara (mauvaise inclination) et à retrouver son état naturel. Elle doit agir avec délicatesse. Il serait inapproprié pour elle de s'approcher de lui en déclarant : « Tu fais une erreur. Je vais t’aider ». Au contraire, elle doit trouver un moyen discret de modifier le comportement de son mari. De plus, comme l'explique avec justesse le Rambam, chaque Juif désire réellement observer la loi de la Torah ; c'est uniquement son Yetser Hara qui constitue un obstacle, facilitant ainsi la tâche de la femme. Elle n'a pas besoin d’instaurer une nouvelle volonté, mais simplement de révéler la volonté intérieure de son mari. Nos Sages ont enseigné : « Grâce au mérite des femmes justes, nos ancêtres furent libérés d'Égypte ». Cela illustre que le comportement d'une femme peut exercer un impact plus vaste et significatif - celui de la rédemption de notre peuple. L'activité principale des femmes à cette époque, comme l'ont formulé nos Sages, consistait à donner naissance et à élever des enfants juifs. Malgré les décrets du Pharaon, ces femmes ont donné vie à une nouvelle génération d'enfants juifs. De manière analogue, à l'époque actuelle, la responsabilité des femmes juives est de donner naissance et d'élever une génération de Tsivot Hachem : l'armée de Dieu, un contingent d'enfants juifs qui marcheront avec joie et bonheur pour accueillir le Machia’h, rapidement et de nos jours.

Le Coin de la Halacha

 Que fait-on à Pourim ?

(cette année jeudi soir 13 mars et vendredi 14 mars 2025)

Jeudi 13 mars, c’est le jeûne d’Esther qui débute à 5h 34 et s’achève à 19h 32 (en Ile-de-France). Dans l’après-midi, avant la prière de Min’ha, on donne le Ma’hatsit Hachékel, trois pièces de 50 centimes à la Tsedaka ; on ajoute le passage « Anénou » dans la Amida.

Jeudi soir 13 mars, on écoute attentivement la lecture de la Méguila. On n’est pas quitte avec une lecture entendue partiellement, par téléphone, Internet ou à travers un poste de radio.

Vendredi 14 mars, dans la journée, on écoute encore une fois la lecture de la Méguila. Quand celui qui lit la Meguila prononce les bénédictions, on pense à se rendre quitte également des autres Mitsvot du jour.

Michloa’h Manot : on distribue à au moins une personne deux mets comestibles cachères, si possible en passant par un intermédiaire.

Matanot Laévionim : on distribue à au moins deux pauvres une pièce (ou un billet ou plusieurs billets…).

Michté : on prend un bon repas : le festin de Pourim.

Les enfants se déguisent dans l’esprit de la fête. Les adultes mettent les vêtements de Chabbat pour écouter la Méguila.

On ajoute le passage « Véal Hanissim » dans la Amida et le Birkat Hamazone.

 (d’après Cheva’h Hamoadim)

Le Recit de la Semaine

 Scud et miracles

- Coucou Maman ! J’ai reçu mon ordre de combat aujourd’hui ! Je pars pour l’Arabie Saoudite demain matin !

- Oh non mon David !

- Je ferai partie du 101ème bataillon. J’avoue que moi aussi j’ai presque pleuré quand j’ai entendu cela. Ce bataillon s’est toujours battu en première ligne, aussi bien pendant les deux guerres mondiales que pendant la guerre de Corée et du Vietnam. On chuchote que nous resterons sur le champ de bataille au moins un an. Maman, je ne sais pas quand je te reverrai, je t’aime Maman… ».

Autour de lui, la nature étalait sa splendeur : quand reverrait-il ces grandioses paysages américains ? Le bruit circulait dans le campement que quelqu’un avait prédit que la guerre s’arrêterait à Pourim, c’est-à-dire dans un mois : ridicule, pensa David.

Saddam Hussein, le dictateur d’Irak correspondait bien sûr au personnage de l’histoire de Pourim : comme Haman, il était prêt à dépenser tout son argent pour faire brûler la moitié d’Israël avec ses Scuds (des missiles énormes, chargés de gaz et autres produits chimiques effrayants) ou même exterminer tous les Juifs. Une fois qu’il aurait réussi, pensait-il, lui Saddam Hussein pourrait gouverner le monde. Dans le monde libre, ce scenario semblait une simple fanfaronnade jusqu’à ce que Saddam entreprit de conquérir le Koweït… L’affaire devenait très sérieuse.

Avant de s’endormir, David pria avec une ferveur spéciale, réfléchissant combien il était ironique que ce soit lui, un soldat juif américain, qui devrait défendre le Koweït et l’Arabie Saoudite… Déjà des Scuds avaient été tirés sur Israël : l’explosion d’un de ces engins (soviétiques) créait une pression capable d’aplatir des immeubles entiers. A Tel-Aviv, les hôpitaux se préparaient à soigner des centaines de blessés. Les ambulances arrivaient : un jeune homme souffrait d’égratignures causées par le bris d’une fenêtre, une femme était en état de choc, les blessures étaient absolument bénignes ! Les blessés auraient pu se soigner tous seuls, estimèrent les infirmières et même les non-religieux déclarèrent que c’était un miracle.

Durant les deux premières semaines de la guerre, l’Irak lança deux douzaines de Scuds contre Israël et détruisit des milliers d’appartements et de bâtiments. Le premier Chabbat, un Scud atteignit une synagogue bondée rassemblant plus de 200 fidèles. Seul le mur sur lequel était posée l’arche sainte fut épargné ainsi que les rouleaux de la Torah. Mais il n’y eut aucun blessé !!!

David récita silencieusement le Chema Israël, conscient que seul le Protecteur d’Israël pouvait agir ainsi et s’endormit paisiblement.

Le lendemain, il embarqua à bord d’un 747 et atterrit à Dhahran. La chaleur était insupportable. Un Scud fut lancé contre eux mais il fut intercepté par un missile Patriot. Puis les hommes durent affronter le sable du désert, le rationnement de l’eau, les brusques changements de température, le découragement. Les Scuds continuaient de s’abattre sur Israël causant des dégâts considérables mais, curieusement, que des blessés très légers, surtout à cause des crises de panique et des masques à gaz enfilés trop vite… Les Scuds n’étaient-ils que des gadgets ? Au matin du 25 février, David et 100 autres soldats américains reçurent l’ordre de s’envoler vers Al-Khobar, dans une grande base. A l’heure du dîner, on apprit qu’un fragment de Scud avait percé le toit en acier, provoquant une gigantesque explosion qui fut entendue à des kilomètres à la ronde. Il ne restait rien du bâtiment si ce n’est un énorme cratère. 28 soldats furent tués, 89 autres blessés… C’était l’endroit où David aurait dû se trouver si son avion n’avait pas subi justement un retard, un retard béni finalement…

Maintenant, les soldats américains étaient en rage contre l’Irak et Saddam. David fut encore transporté à droite et à gauche, en particulier près de Our Kassdim, l’endroit d’où était parti notre ancêtre Avraham après avoir refusé de s’incliner devant les idoles du roi Nimrod et, la nuit, il contemplait les étoiles, innombrables, comme l’avait fait Avraham…

Et le 27 février, la BBC annonça la fin de la guerre du Golfe. Les soldats n’en croyaient pas leurs oreilles ! Deux semaines plus tard, le 11 mars, l’hebdomadaire Newsweek titrait : « Un triomphe de proportions presque bibliques ! ».

Ce n’est qu’en retournant - avec tous ses camarades indemnes - aux États-Unis que David apprit qu’en fait, la guerre avait pris fin le jour de Pourim.

Treize mois plus tard, David passa Chabbat chez Rav Zalman Pozner à Nashville, Tennessee et celui-ci lui montra une brochure éditée deux ans plus tôt : le Rabbi de Loubavitch prédisait, seul contre tous, qu’on assisterait à des merveilles et des miracles pendant la crise du Golfe et il ajoutait que la terre d’Israël était l’endroit le plus sûr du globe, qu’on n’aurait pas besoin de masques à gaz et que la guerre serait terminée d’ici Pourim.

David acheva sa période dans l’armée et s’inscrivit dans une Yechiva…

Tzvi Jacobs - Truths Revealed

Traduit par Feiga Lubecki