Semaine 24

  • Nasso
Editorial
Le temps éternel
Les civilisations passées ont laissé, comme un souvenir de
leur grandeur et une marque tragique de leur mortalité, les
ruines de monuments grandioses. Sans doute ces derniers
ont-ils, en leur temps, marqué la conscience et l’imaginaire
des hommes. Avant de, peu à peu, disparaître. Pour sa part,
le peuple juif a construit un édifice sur lequel le temps ne
peut avoir de prise puisqu’il en est l’instrument de mesure: le
calendrier. Oeuvre d’équilibre et d’harmonie, il abrite nos
âmes avec plus de certitude qu’un palais accueille le corps.
Il n’est ainsi guère étonnant que, les jours passant, tous
emplis d’une impatience croissante, nous voyons apparaître,
avec une éternelle émotion, le rendez-vous majeur: la fête de
Chavouot, le Don de la Torah. Assemblés au pied du Mont
Sinaï, nous avons attendu, unis plus profondément qu’on
saurait le dire, “comme un seul homme avec un seul coeur”
dit le Texte. Et, en cet instant où D.ieu est “descendu” sur Sa
création, où le monde a suspendu sa rumeur, quelque chose
a radicalement changé pour toujours. En cet instant d’éternité,
la Parole Divine a pénétré la matière. La grande Voie des
Dix Commandements s’est élevée et, par elle, tout ce qui faisait
obstacle au lien avec D.ieu a disparu. A partir de ce
moment, tout acte accompli par l’homme peut être un élément
de Son service, tout concourt à porter l’univers à son
accomplissement. A partir de ce jour, plus rien ne sera jamais
pareil.
Depuis cet évènement, les siècles ont passé. Le temps historique
s’est écoulé sans jamais interrompre son cours, laissant
parfois croire que tout cela n’est jamais que le récit
d’une antiquité de plus en plus reculée. Mais le temps spirituel
ne s’efface jamais. D’année en année, lorsque la date de
l’événement revient, tous les éléments qui en ont constitué à
la fois la trame et le sens réapparaissent avec une puissance
nouvelle et une profondeur inégalée.
C’est ainsi que, lorsque, cette année, retentissent dans les
synagogues les Dix Commandements, il ne s’agit pas que
d’un rappel utile et nostalgique. Il s’agit d’un vécu ferme et
confiant. Tendus dans l’écoute et la mise en oeuvre de ces
mots, nous savons que c’est le Projet Divin qu’ils proclament
et que nous en sommes les acteurs.
Etincelles de Machiah
Le secret du secret

Les premiers ‘Hassidim, citant le troisième Rabbi de Loubavitch, le Tséma’h
Tsédek, ont enseigné:
La Torah comporte quatre niveaux d’interprétation : le “Pchat” ou “sens premier”,
le “Rémez” ou “sens allusif”, le “Drach ou “sens homilétique” et le “Sod”,
“sens ésotérique” ou littéralement “secret”. Chacun de ces quatre niveaux se
subdivise par les quatre autres. Ainsi, pour le “Sod”, on trouvera la partie
“Pchat”du “Sod”, la partie “Rémez”du “Sod” etc.
Le “Pchat” du “Sod” a été révélé par Rabbi Chimon bar Yo’haï. Le “Rémez” du
“Sod”l’a été par Rabbi Its’hak Louria, le Ari Zal.Le“Drouch”du “Sod”a été révélé
par le Baal Chem Tov.Quant au “Sod”du “Sod”, il le sera par le Machia’h.
(d’après la tradition ‘hassidique) H.N.
Vivre avec la Paracha
Des fêlures dans un mariage

La Parachah Nasso renferme les
lois concernant la Sota, une femme
soup ç onnée de condu ite immo deste.
Quand un homme donne à sa
femme un avertissement, lui interdisant
de s’isoler avec un certain
hom me et qu ’el le ne tient pas
compte de cet avertissement, elle
entre da ns la cat é gor ie de Sota.
Quand bien même elle n’aurait pas
été jusqu’à commettre d’adultère,
le fait même de s’être isolée avec
cet homme après en avoir été dissuad
é e, l’obl ige à subir l’exa men
que décrit cette section de la Torah.
La relation entre un mari humain et
son épouse reflète l’alliance entre
D.ieu et le Peuple Juif. Il s’en suit
donc que les lois concernant la Sota
ont leur parallèle dans les lois régissant
les rapports entre D.ieu et les
Juifs.
Le commandement “tu n’auras pas
d ’ au tr es dieux en Ma pr é sen ce ”
peut s’ i nterpr é ter com me l’avertissement
de D.ieu au peuple juif de
ne pas rechercher l’inti m ité avec
d’autr es. Néanmoi ns, lor sque l’on
observe notre relation avec D.ieu, il
est difficile de concevoir quelque
chose de comparable au fait de se
trou ver seu le avec un au tr e
homme. En effet, com ment est- il
possible de se cacher de D.ieu, “il
n’existe pas de lieu où Il ne se trouve
pas”? Nous som mes tou jou r s
surveillés par D.ieu, “si un individu
se cache dans des lieux secrets, ne
le ver ra i - Je pas?”, s’excla me en
effet D.ieu.
Comment donc les Juifs peuvent-ils
se dissimuler comme si D.ieu ne
pouvait les voir?
La réponse à cette question dépend du concept qui suit: nos Sages déclarent
qu ’en ce qui con cerne une per son ne
orgueilleuse, D.ieu dit: “Lui et Moi ne pouvons
résider dans le même endroit”. Ainsi
l’orgueil a pour conséquence un voilement
de D.ieu. D.ieu ne peut se trouver là où se
tient un orgueilleux, c’est comme si D.ieu ne
le voit pas. Il y est fait allusion dans l’interprétation
qu’offre le Baal Chem Tov sur le verset
cité plus haut: “Si une personne se cache
dans des lieux secrets, à cause de son “Moi”,
Je ne le verrai pas”.
Quand un époux peut-il retirer son avertissement?
Nos Sages enseig nent: “qua nd un épou x
r e tire son averti ssement [à sa fem me],
l’avertissement est retiré”. Cela signifie que
c’est com me s’il n’av a it ja mais émis cet
avertissement.
Ils expliquent néanmoins qu’un mari n’a le
d roit de le faire qu ’ av a nt que sa fem me
s’isole avec l’homme dont il est question.
Une fois qu’elle est seule avec lui, l’averti
ssement ne peut pl us être retiré et la
femme doit boire les eaux amères [processus
par lequel elle doit passer si elle a été
découverte avec cet homme].
La raison en est que tant qu’elle ne s’est pas
isolée, l’avertissement de son mari ne s’est
pas trouvé sou tenu par sa condu ite. De
même qu’il a l’autorité sur son avertissement,
il peut le retirer. Mais une fois qu’elle
s’est isolée, c’est la Torah qui requiert qu’elle
boive les eaux amères. Et son mari n’a alors
plus aucune autorité sur les injonctions de
la Torah.
Le Ta l mud de Jérusa lem sem ble diff é r er
dans son approche, statuant que le mari
peut reti r er son averti ssement jusqu ’ au
moment où les écritures du parchemin de la
Torah requis dans l’enquête sur la Sota est
dissout dans l’eau.
Le Gaon de Ragatchov explique qu’en fait il
n’existe aucune différence entre l’opinion du
Talmud de Jérusalem et celui de Babylone.
Le Talmud de Jérusalem parle d’une rencontre
qui ne serait pas interdite par la Torah,
malgré l’interdiction du mari, comme celle
de s’ i soler avec son père ou avec cent
hom mes en même temps. Pu i sque ce tte
i nterd iction n’ é ma ne que du ma r i, s’il la
retire, il n’y a plus aucune raison pour que la
rencontre n’ait pas lieu.
L’on peut faire un parallèle avec le lien qui
unit D.ieu et le Peuple Juif. Puisqu’ aucun
lieu n’est privé de la présence de D.ieu, il n’y
a en fait aucune possibilité pour une relation
privée en dehors de Lui. Quand D.ieu considè
r e- t- Il que la per son ne est “seu le” sa ns
Lui? Quand son orgueil bannit la présence
Divine: “tous ceux qui ont un coeur hautain
sont une abomination pour D.ieu”.
Puisque la possibilité d’être séparé de D.ieu
dépend donc exclusivement de Sa volonté,
D.ieu peut toujours “retirer Son avertissement”
même quand il a été ignoré.
Faire de la Torah une partie de son être
Jusqu’à quand l’avertissement peut-il être
retiré? Jusqu’à ce que le texte du parchemin
soit dissout.
Dissoudre les lettres du parchemin implique
qu’avant d’être effacées les lettres et le parchemin
ne forment pas un tout unique. Car
dans le cas inverse, il aurait été impossible
de les effacer. Pour donner une analogie,
qua nd des lettr es sont grav é es da ns la
pierre, il est impossible de détruire les lettres
sans détruire la pierre elle-même.
Il existe une similitude avec notre service
divin. Certains Juifs étudient la Torah d’une
manière ressemblant à la gravure, c'est-àdire
qu’il est impossible d’effacer les lettres
de la Torah de leur être; eux et la Torah forment
un tout unique et indissociable.
Dans un tel cas, même si le Juif se sépare de
D. ieu pa rce que son orgueil a pour conséquence
que D.ieu Se cache de lui, cette
autosatisfaction n’a affecté que les dimensions
extérieures de sa personne. Le pardon
de D.ieu peut l’effacer ainsi que tous les
obstacles qui se sont dressés et D.ieu est
“généreux dans le pardon”
Mais qua nd les le ttr es “sont gom m é es”,
c'est-à-dire qu’il devient apparent que l’indiv
idu et la Torah for ment deux entités
séparées, il est possible que son égocentrisme
ait pénétré son être même et les lois
de la Sota vont dès lors s’appliquer à lui.
Qu’est-il exigé de la Sota? Qu’elle apporte
une offrande d’orge, ce à quoi nos Sages se
r é f è r ent com me à “un aliment animal”.
Cette offrande est un dixième d’un éphah,
autrement dit la taille de l’offrande apportée
par les plus indigents. Dans le contexte spirituel,
cela signifie que la personne réalise
qu’ “elle s’est appauvrie dans le domaine de
la connaissance” comme un animal qui n’en
possède aucune.
Quand l’homme annihile son égocentrisme
à ce point, il se purifie et peut renouer son
lien avec D.ieu. En réalité, il atteint alors une
élévation supérieure à celle qu’il détenait
pr é c é demment, c’est ce qu ’ i mpl ique la
promesse: “et elle sera acquittée et donnera
une descendance”. Nos Sages interprètent
ce verset comme signifiant que “si elle avait
des difficultés à donner naissance, elle le
fera désormais facilement”.
Dans le domaine spirituel, “la descendance
des justes” et “Ton peuple n’est constitué
que de justes” “sont les mits vot et les
bonnes actions”.
En fait, la personne parviendra aux niveaux
les plus élevés car “là où se tient un Baal
Techou v a h [ celui qui fa it un retour ver s
D.ieu]même un juste parfait ne peut pas se
tenir”.
Le Coin de la Halacha
Que fait-on à Chavouot?

La veille de Chavouot tombe cette année le dimanche soir 12 juin
2005. Il conviendra de préparer un nombre suffisant de bougies et de
bougeoirs pour les deux jours de fête. Dimanche soir 12 juin (à Paris
avant 21h34), les femmes allumeront les 2 bougies de la fête (les jeunes
filles et les petites filles n'allumeront qu'une bougie), avec les bénédictions:
1) “Barou'h Ata Ado-nay Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère
Kidéchanou Bemitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chèl Yom Tov”.
(“Béni sois-Tu Eternel, Roi du monde, Qui nous as sanctifiés par Ses commandements
et nous as ordonné d’allumer les bougies du jour de fête”) et
2) “Barou'h Ata Ado-nay Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéhé'héyanou
Vekiyemanou Véhigianou Lizmane Hazé” - (“Béni sois-Tu Eternel, Roi
du monde, Qui nous as fait vivre exister et nous as fait parvenir à ce
moment”).
Lundi soir 13 juin, elles allumeront les bougies de la fête (à Paris après
23h00), à partir d'une flamme allumée avant dimanche soir (par
exemple la veilleuse d'un chauffe-eau ou d'une cuisinière, ou une bougie
spéciale de vingt-quatre heures) et diront les mêmes bénédictions.
La fête se termine mardi soir 14 juin après 23h00 (heure de Paris).
Il est de coutume d'étudier toute la première nuit de Chavouot (cette
année de dimanche à lundi).
Tous, hommes, femmes et enfants, même les nourrissons, se rendront
à la synagogue lundi matin 13 juin pour écouter la lecture des Dix
Commandements. On marque ainsi l'unité du peuple juif autour de la
Torah, et on renouvelle l'engagement d'observer ses préceptes.
On a l'habitude de prendre un repas lacté avant le vrai repas de viande
lundi midi.
Mardi 14 juin, on récite à la synagogue, pendant l'office du matin, la
prière de Yzkor pour le souvenir des disparus: on donnera, avant ou
après la fête, de l'argent à la Tsédaka pour leur mérite.
De Recit de la Semaine
Deux siècles plus tard

Il y a environ 125 ans, un de mes ancêtres a
acquis un volume de Michnayot publié à Zürich
en Suisse en 1814. Entouré d’une reliure en cuir,
il avait dû être impressionnant à sa sortie de l’imprimerie
Gutenberg Press.
Ce qui est arrivé à ce livre pendant ses premières
années restera sans doute à jamais un
mystère. Ce que nous savons pourtant, c’est qu’à
un moment donné il a été acheté par mon grandoncle
Ben. Durant sa longue vie, mon grand-oncle
exerça des centaines de métiers, y compris éleveur
de vola i l les, mécanicien et négo ciant.
Malheureusement la vie était dure et oncle Ben
n’eut jamais l’occasion d’étudier le judaïsme. Ce
volume qui avait sans doute été utilisé par d’innombrables
individus dans sa vie finit par être
déposé dans un placard sombre et poussiéreux,
chez oncle Ben.
Des guerres fauchèrent des millions de victimes,
des présidents furent élus, l’état d’Israël
fut créé, des enfants naqu i r ent, des ga r ç ons
célébrèrent leur Bar Mitsva et, durant tout ce
temps, le livre patienta, sous une couche de
poussière de plus en plus épaisse.
A l’âge de 89 ans, oncle Ben décéda, laissant
derrière lui sa femme âgée de 69 ans et une
modeste maison. Mon oncle Mel et mon père
a id è r ent admirablement ma tante à affronter
cette épreuve et, par la suite, à déménager dans
un appartement situé dans une résidence pour
personnes âgées. Quand ils l’assistèrent pour
emballer ses affaires, ils trouvèrent le magnifique
livre trônant majestueusement dans le placard
sombre et poussiéreux. Tout en soufflant littéralement
sur la poussière, Papa examina soigneusement
les pages. Mais tout était écrit en
hébreu, il était incapable de le déchiffrer.
Comme ma grand-tante était souffrante, mon
père ne pouvait lui poser beaucoup de questions
au sujet du livre qu’il m’envoya, en me demandant
d’en parler à mon rabbin.
Quand je le reçus, je pensai d’abord qu’il s’agissait
d’un ‘Houmach, un des cinq livres de la Torah.
Mais après un examen plus approfondi, je réalisai
qu’il ressemblait plutôt au texte que nous utilisons
à la synagogue de Reno (Nev ada nord )
quand nous étudions la Guemara (le Talmud).
Etant donné l’âge du livre et sa valeur certaine,
j’avais hâte de le montrer à notre rabbin.
Un jour plus tard, je reçus un e-mail du rabbin,
informant notre communauté - petite mais en
pleine expansion - qu’un des fidèles avait perdu
sa mère et que nous devions nous réunir pour lui
permettre de réciter le Kaddich en présence de
dix hommes. Je profitai de l’occasion pour apporter
le livre au Beth ‘Habad et le montrer à Rav
Mendel Cunin avant le début de l’office du soir.
Rav Cunin sa i s it le livre avec beaucoup
d’égards et, après avoir scruté la page de garde
décla ra que c’éta it un vol u me de Mich nayot
publié il y a au moins 191 ans. Il remarqua que les
pages étaient d’ailleurs faites en tissu et non en
papier et que, vu son âge, ce livre était très bien
conservé.
Quelques minutes plus tard, l’office commença
et on aida notre ami en deuil à accomplir le devoir
d’un fils envers un parent disparu. A la fin de l’office,
Rav Cunin nous apprit qu’il est de tradition
d’étudier la Michna quand un membre de la communauté
doit réciter le Kaddich de l’orphelin.
“Nous allons utiliser le livre que Steve vient
d’apporter ce soir, un livre qui a plus de 191 ans!”
Il prit le livre qui avait été écrit juste quelques
années après la signature de la Déclaration de
l’Indépendance américaine et étudia un passage
évoquant la recherche du ‘Hamets avant la fête
de Pessa’h.
Après ce discours, il ferma lentement le livre,
l’embrassa comme le veut la coutume et me le
rendit.
Le lendemain matin, nous nous sommes de
nouveau réunis pour que notre ami puisse encore
réciter le Kaddich. Avant l’office, nous avons
bavardé ensemble en remarquant comme il était
extraordinaire qu’après toutes ces années passées
dans l’ombre, ce livre avait de nouveau été
utilisé pour être une source d’étude et d’inspiration.
Rav Cunin ex pl iqua que les le ttr es
hébra ï ques for mant le mot “Mich na” sont les
mêmes que celles du mot ““Nechama”, l’âme. Il
ajouta que les deux, c’est-à-dire la Torah et l’âme
sont éternelles.
Ses mots agirent en moi comme une décharge
é lectr ique: chaque chapitr e, chaque ph rase,
chaque mot, chaque lettre de la Torah sont véritablement
éternel s. Les mots que nous lisons
maintenant sont les mêmes que ceux que nos
ancêtres étudièrent avec Moïse dans le désert
du Sinaï. Transmis de génération en génération,
ces mots qui apportent lumière et réconfort aux
Juifs n’ont ja mais cha ngé et ne cha ngeront
jamais. C’est le fil d’Ariane qui a uni le peuple juif
durant des siècles. Et maintenant, des dizaines
d’années après son édition et, en tout cas, pour
la première fois après trente ans de mise au placard,
ces mots de sagesse ont de nouveau eu
l’o ccas ion d’illuminer les espr its et les âmes
d’une communauté naissante dans “la plus grande
des petites villes du monde” Reno, dans le
Nevada.
Ce livre inestimable avait certainement inspiré
de nombreuses personnes. Il avait été transmis
de main à main, de parent en connaissance, il
av a it été tra nsporté sur des milliers de kilomètres,
il avait résidé dans de nombreuses villes
entre Zürich et Reno. Et pourtant, plus de 191 ans
après que l’encre ait caressé les pages en tissu
de ce livre si spécial, il était arrivé juste à temps
pour réconforter un orphelin en peine et ses
amis dans la petite synagogue de Reno comme
s’il y avait été prédestiné près de deux siècles
auparavant.
Coïncidence? Je ne le pense pas!
Steve Hyatt – Le’haim
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Traduit par Feiga Lubecki
Allumages 5774