Semaine 48

  • Vayétsé
Editorial
Un regard de lumière

L’obscurité de l’époque paraît parfois si épaisse que rien ne parvient à la percer. C’est ainsi qu’elle peut régner sans partage sur les esprits et les cœurs au point de parvenir à refouler la réalité jusque dans les confins de la conscience. Nombreux sont ainsi les évènements qui, malgré la clarté de leurs enseignements, sont interprétés à l’inverse de l’évidence dont ils sont porteurs. Pour tous les hommes que la nuit des âmes et des intelligences s indispose, c’est là une expérience douloureuse.
Pourtant, comme un grand rythme qui dépasse les soubresauts du quotidien, voici revenu le mois de Kislev. Dès son ouverture, il a apporté ce qu’il recèle depuis toujours : une lumière sereine. C’est là, en effet, ce qui le caractérise. Mois de la fête de ‘Hanoucca, il est celui où, d’abord spirituellement, l’ombre recule. Alors que nous n’en sommes qu’à sa première moitié, son influence, déjà perceptible, redonne à la période les couleurs de l’espoir et de la vie. De fait, Kislev est ainsi un temps de ressourcement. Il est un mois où rien ne peut remettre en cause la puissance et la grandeur de la lueur qui monte.
Certes, en une époque de bouleversement, alors que le monde fait déferler toutes les formes du malheur des hommes et que la vérité et l’honnêteté semblent remisées pour longtemps au magasin des accessoires, ce n’est pas à une vision de lumière que nous sommes invités. Pourtant, elle est là présente, juste à la limite du regard. Elle grandit de jour en jour et laisse présager sa victoire éternelle. Car les choses sont ainsi faites : devant le jour qui se lève, la nuit ne peut que reculer. Plus encore, celle-ci n’a pour désir profond que de s’effacer peu à peu.
Nous sommes justement les acteurs de ce changement infini. Nous pouvons trouver la sérénité et l’harmonie reconquises. Nous pouvons être les hommes de la lumière qui font surgir, au cœur du monde, le bonheur de tous. Nous en possédons la clé. Vivre Kislev n’est-il pas aussi une affaire de regard ?
Etincelles de Machiah
Une nouvelle Torah ?

Il nous est enseigné (Vayikra Rabba 13 : 3 paraphrasant Isaïe 51 : 4) qu’au temps de Machia’h «une nouvelle Torah sortira de Moi». Il est pourtant clair que la Torah, Sagesse de D.ieu, ne changera jamais. Du reste, les textes soulignent : «Cette Torah-là ne sera jamais changée». Dès lors, que signifie cette «nouvelle Torah» ?
Aujourd’hui, la Torah nous apparaît sous la forme de récits comme ceux de Lavan ou de Bilam. Lorsque le Machia’h viendra, les secrets cachés dans ces récits se dévoileront. Il se révèlera alors comment ce qui semble être de simples histoires parle profondément de D.ieu. C’est ce que signifie les mots «sortira de Moi» : il apparaîtra comment toute la Torah est une manière de dire la Divinité.
(d’après Kéter Chem Tov, sec. 84, 242) H.N.
Vivre avec la Paracha
Vayétsé : le Juif et le monde

Garder l’équilibre
La relation entre les individus demande souvent un talent particulier, celui de garder l’équilibre. Sont face à face, nos besoins personnels et les besoins d’autrui. Sont face à face nos exigences personnelles et les impératifs universels. Cet aspect des choses est soulevé dans la discussion que mènent nos Sages à propos d’un aspect étonnant de la Paracha de cette semaine.
Nous sont relatés les mariages de Yaakov aux deux filles de son oncle Lavan. Yaakov proposa de travailler pour Lavan, sans rémunération, pendant sept années. Et puis il épouserait Ra’hel, la fille la plus jeune. Finalement, arriva le jour du mariage. Mais Lavan le trompa et lui donna sa fille aînée, Léa. Quand Yaakov découvrit ce qui s’était passé et s’en plaignit, Lavan avança comme excuse que la fille la plus âgée devait se marier avant sa jeune sœur.
Que devait faire Yaakov ? Lavan suggéra qu’après la semaine de festivité à l’occasion du mariage de Léa, l’on organiserait une seconde cérémonie au cours de laquelle Yaakov épouserait Ra’hel. Puis il travaillerait sept nouvelles années pour s’acquitter de la seconde dot. Ce fut accepté.
Yaakov avait maintenant épousé ses célèbres femmes, Ra’hel et Léa, celles qui allaient être les Mères du Peuple Juif.
Cependant, nos Sages soulèvent un problème. La Torah interdit à un Juif d’épouser deux sœurs. Comment fut-il possible que Yaakov se prêtât à un acte interdit par la Torah ? L’on peut répondre, bien sûr, que la Torah n’avait pas encore été donnée. La loi particulière interdisant à un homme d’épouser deux sœurs n’avait pas encore été révélée au Mont Sinaï et ne s’appliquait donc pas à Yaakov.
Le problème que pose cette explication, selon nos Sages, est que Avraham, Its’hak et Yaakov observaient bel et bien toutes les lois de la Torah qu’ils connaissaient grâce à une intuition spirituelle. Dans ce cas, notre question rejaillit : comment Yaakov put-il se marier avec deux sœurs ?
La réponse qu’y apporte le Rabbi nous aide à comprendre la question de l’équilibre dans la vie. Le Rabbi explique que Yaakov gardait les lois de la Torah en tant que choix d’exigences personnelles, comme expression personnelle de sa proximité avec D.ieu. Par contre, sa promesse d’épouser Ra’hel, en ce qui la concernait, était une promesse personnelle, l’expression d’un engagement universellement valide et significatif.
Quand Yaakov découvrit qu’il avait été berné et avait épousé Léa, il avait l’option de garder ses choix personnels de rigueur, aux dépens d’un principe universel. Il aurait pu dire à Ra’hel : «je suis désolé, je ne peux garder ma promesse parce que maintenant, il m’est interdit de t’épouser…» Mais il décida de faire abstraction de sa rigueur pour pouvoir tenir sa promesse.
Le Rabbi nous explique que de cette décision, nous devons tirer des enseignements sur la manière d’agir, aujourd’hui. Dans certains cas, nos exigences personnelles peuvent prendre le pas sur le principe universel selon lequel nous devons faire le bien pour autrui. L’on peut, par exemple, préférer étudier le Talmud avec un disciple érudit plutôt que d’enseigner le Aleph Beth à un Juif analphabète. Qu’est-ce qui est le plus important ? Le plus essentiel ?
Il est des circonstances où une action courageuse est nécessaire pour garder l’équilibre dans nos responsabilités et répondre aux besoins profonds d’autrui. Et c’est par ce sens d’équilibre et de priorité que nous suivons réellement l’exemple de Yaakov.
Un autre défi qui se présente devant chaque individu et l’ensemble du Peuple Juif est le fait de savoir comment garder l’équilibre entre la dimension spirituelle de la vie et les activités mondaines, matérielles. D’une part, il y a la prière, l’étude de la Torah, les Mitsvot spirituelles, comme celle d’allumer les lumières de Chabbat et une approche contemplative de la vie. D’autre part, se rencontrent les aspects pratiques routiniers de la vie, les quêtes matérielles et les aspects les plus concrets de la vie dans la quotidienneté du monde.
Une autre version de cette division se retrouve entre le peuple Juif et les nations du monde. Et cela représente également un équilibre délicat à atteindre. D’une part, nous avons le besoin de préserver notre identité juive et la nature particulière de nos valeurs et de notre culture, mais nous avons également l’espoir de jouer un rôle important dans la société en tant qu’entité.
Un passage de la Paracha de cette semaine nous aide à comprendre la subtilité de ces relations. Nous l’avons vu, Yaakov vivait dans la maison de son oncle idolâtre, Lavan. Il avait épousé ses deux filles et travaillait pour lui en tant que berger. Et pourtant, à chaque étape, Lavan essayait de le tromper. C’est ainsi que Yaakov et ses femmes décidèrent de s’enfuir.
Lavan et ses hommes poursuivirent Yaakov. Quand ils les rattrapèrent, ils tombèrent d’accord pour instituer des frontières nettes entre eux et construisirent un tas de pierres pour marquer la frontière. Le territoire de Lavan s’étendrait à l’est de ce monticule et celui de Yaakov, à l’ouest. Ils déclarèrent qu’aucun d’entre eux ni de leurs descendants ne traverseraient cette frontière pour faire la guerre. Rachi commente : mais ils peuvent le traverser pour des affaires commerciales.
Dans les enseignements de la ‘Hassidout, la frontière entre Lavan et Yaakov est perçue comme la division entre le sacré et le profane. La distinction est importante. Il faut savoir clairement ce qui représente la dimension juive de la sainteté et ce qui ne l’est pas.
Et pourtant vient ici une subtilité. Le mot hébreu pour «monticule de pierres» est gal. Mais ce mot signifie également «révéler». Il y a une frontière mais parfois, précautionneusement, on traverse la frontière. Le but en est de révéler et établir la sainteté dans un royaume qui jusque là était resté ordinaire, profane, sans sainteté.
Comment est-ce possible ? Par le biais des Mitsvot de la Torah qui impliquent le monde concret mais le relie avec la Divinité infinie. Certes, on gagne de l’argent, ce qui est une activité purement mondaine, matérielle. Mais de cet argent gagné, l’on consacre une partie à la charité. C’est une Mitsva qui appartient au plus grand niveau de sainteté. Par son intermédiaire, tout l’argent que l’on gagne s’élève et nous lie avec D.ieu.
Les lois de la Torah nous aident à comprendre de quel côté de la pile de pierres nous devons être. Et les enseignements de la Torah agissent de même et tout particulièrement ceux qui en expriment la dimension spirituelle, intérieure. Ainsi le mot gal, «un monticule de pierres» possède également la valeur numérique de 33, et fait allusion au 33ème jour du Omer, l’anniversaire de la disparition de Rabbi Chimon bar Yo’haï, le fameux auteur du Zohar, le livre qui est la source de l’aspect kabbaliste du Judaïsme.
La connaissance des enseignements de la Torah et tout particulièrement de leurs aspects les plus profonds, nous aide dans notre cheminement dans la vie, nous apportant un sens de l’équilibre. L’on sait quand il faut aller de l’avant et quand il faut reculer, quand Yaakov doit rester dans son propre territoire et il doit avancer vers celui de Lavan et révéler ainsi la sainteté et le bien latents et cachés dans toute existence.
Car c’est là la véritable tâche de chaque Juif.
Le Coin de la Halacha
Quelques lois sur le prêt :

Il est recommandé de prêter - sans intérêt - plutôt que de donner. Voici quelques lois :
- Quand on décide qu’on prêtera de l’argent, on donnera priorité aux membres de sa propre famille, puis aux habitants de sa ville, puis aux Juifs d’Israël et finalement aux Juifs du reste du monde.
- C’est une Mitsva de prêter de l’argent également à un riche s’il en a besoin pour une raison valable mais on donnera préférence à un pauvre.
- Celui à qui est demandé un prêt et qui a de l’argent disponible a l’obligation d’accorder le prêt mais seulement jusqu’à un 1/5ème de son patrimoine. Il n’est pas obligé de prêter plus que cette somme.
- Cependant cette obligation ne s’applique pas si le prêteur n’a pas confiance que l’argent lui sera rendu.
- Il est préférable de ne pas accorder un prêt à celui qui ne pourra pas le rembourser car cela obligerait à exiger le remboursement à celui qui ne peut l’honorer, ce qui est interdit par la Hala’ha.
- C’est aussi une Mitsva de prêter des objets à ceux qui en ont besoin : bien que ce ne soit pas techniquement inclus dans la Mitsva de prêter l’argent, c’est inclus dans la Mitsva générale de Ahavat Israël, l’amour du prochain Juif.
- Il est recommandé d’établir des documents écrits, même entre amis et entre érudits en Torah : ainsi on évitera toute contestation ou oubli.
On peut faire appel à des témoins mais le document écrit est préférable car les témoins peuvent quitter la ville et il sera alors difficile de les contacter.
(à suivre).

F. L. (d’après Rav Arie Citron – www.chabad.org/Reeh)
De Recit de la Semaine
Qu’est devenu le Gourou ?

Les voitures foncent, les gens se pressent, les sirènes de police hurlent… la folie d’une journée typique à Manhattan, du bruit et de l’agitation…
Et au milieu de cette capitale mondiale des affaires et de l’argent… un îlot de calme ! Les gens se rassemblent autour d’un homme jeune, maigre, barbu, enveloppé d’une nappe bordée de franges, assis dans la position du lotus et qui inspire la sérénité. C’est pour cela qu’on le recherche, qu’on l’admire. Le Gourou Souami se trouve ici dans la Grosse Pomme, au cœur de New York, la ville pourtant blasée.
Il est interviewé par les médias mais… répond dans la langue des signes afin de ne pas briser le silence méditatif qu’il s’est imposé : c’est une des techniques qu’il a rapportée de son séjour en Extrême-Orient.
Ce Souami n’a pas grandi dans les montagnes de l’Himalaya mais dans une maison juive américaine typique. Son vrai nom n’est pas exotique, il s’appelle tout simplement Gil Luks, c’est un brave garçon sympathique.
La première brèche dans son train-train occidental se produisit lors d’un séjour au Japon avec son commando de marines. Il fut subjugué par les techniques de combat et le détachement de la vie inspiré par le boudhisme : cependant, à son retour aux Etats-Unis après le service militaire, il s’inscrivit à l’université, en route vers la réussite dans les affaires !
Bien vite, Gil se trouva plongé dans le rêve américain : une maison aménagée exactement à son goût, une voiture de luxe et un salaire de PDG. Mais, à l’intérieur de lui, c’était le vide : «Quand j’aurai gagné davantage d’argent, devrais-je acheter une maison plus grande ? Est-ce pour cela que je vis ?»
Les Hippies aux pieds-nus attirèrent son regard. Il prit congé du monde des affaires et se joignit à ceux qui cherchaient un sens à leur vie dans les années soixante, ceux qui recherchaient une autre vérité. En stop, il visita le nord de la Californie, se mit à manger bio au Mexique et remit en cause toutes les normes de la société. Au cours de ses aventures, il rencontra une vieille dame adepte du yoga qui lui montra «un film stupéfiant de son gourou en Inde».
Sans plus tarder, Gil prit l’avion pour l’ashram du sud de l’Inde, en quête de la vérité absolue. Il s’imprégna de la pensée indienne et poursuivit ses efforts pour parvenir à la sérénité. De longues années de méditation profonde avec toutes sortes de rites plus ou moins fanatiques ne lui apportèrent aucune joie, seulement une aspiration toujours plus intense de recherche de la vérité.
Au fur et à mesure de son initiation, Gil observa les tromperies et les techniques d’envoûtement du gourou et comprit que ce n’était pas chez lui qu’il découvrirait la vérité. Il retourna aux Etats-Unis : «Là, je parle la langue du pays et je pourrai aider les gens».
Tout au long de ses pérégrinations, Gil s’aperçut que des gens le prenaient comme modèle ; des gens comme lui, des âmes errantes à la recherche du vrai : «Ils affirmaient ressentir auprès de moi des forces spéciales. Quelques chose émanait de moi, quelque chose qui les aidait à s’élever et à penser à D.ieu».
D’autres s’imprégnèrent de l’énergie noble qui se dégageait de lui et le New York Times consacra un reportage au «Gourou de Central Park».
Dix ans plus tard. Notre idéaliste a complètement changé de personnalité et est devenu un Juif enthousiaste. Il habite maintenant dans la vieille ville de Jérusalem, à quelques mètres du Kotel, le Mur Occidental. Comment le Gourou s’est-il acclimaté au gefilte-fish et à l’étude de la Torah ?
«Je pratiquai la méditation 23 heures sur 24. Les rares moments d’élévation m’apportaient une réelle extase mais les moments de dépression étaient douloureux et bien plus nombreux. Pourquoi suis-je resté tant d’années sur ce banc ? Pour le peu de bien que j’ai cru apporter à d’autres ? J’ai essayé le christianisme mais en fis vite le tour. Alors j’ai décidé de tenter le tout pour le tout : le judaïsme.
Hum… Un des commandements écrits dans la Bible est de mettre de franges aux coins des vêtements. Les commentateurs traditionnels expliquent comment confectionner ces «franges» et où les placer. Mais Gil ne connaissait que la traduction de la Bible en anglais et se mit donc à placer des franges aux bords de ses vêtements. Il acheta de la laine épaisse et, le plus sérieusement du monde, accrocha des franges à tous les bords de ses vêtements, y compris le col de sa chemise, ses manches, sa ceinture : il ressemblait aux plaids qui recouvrent les vieux canapés défraîchis. Petit à petit, il adopta encore d’autres commandements et se rendit à Jérusalem. Les années suivantes furent remplies d’aventures de toutes sortes, d’investissement mental et concret sérieux, avec une sincérité frisant la naïveté. C’est ainsi que Gil devint, au fur et à mesure qu’il étudiait et discutait avec les personnes compétentes, une personnalité reconnue pour la profondeur de sa pensée et le sérieux de son engagement religieux.
Actuellement, le dévouement de Gil ainsi que son aspiration à trouver l’unité dans tout ont trouvé un terrain fertile. Ses racines sont si profondes qu’il est capable d’affronter n’importe quelle situation. De sa demeure située dans la vieille ville de Jérusalem, il se hâte le matin d’aller prier devant le Kotel dès le lever du soleil. Et son charisme, il en fait profiter ses élèves repartis dans le monde entier grâce à ses écrits diffusés sur Internet. Pour lui, l’excellence graphique de son site permet de refléter l’excellence divine qui aboutit à la création d’une nature aux teintes si nombreuses et si différentes. Il dirige également un cours de méditation juive dans un centre juif du Michigan.
Après avoir bataillé tant d’années pour trouver l’unité dans l’univers qui l’entoure, depuis l’extrême Orient en passant par le christianisme, Gil trouve dans les sources profondes de la ‘Hassidout de quoi étancher sa soif de connaissances.
Vous pouvez le rencontrer très souvent devant le stand des Téfilines sur l’esplanade du Kotel. Avec humour et amour, il aide les milliers de touristes, de soldats, d’hommes politiques, d’habitants de Kibboutzim à accomplir cette importante Mitsva, pour certains la première fois de leur vie. Avant d’enrouler les lanières au bras de celui qui accepte – et qui refuserait devant ce dernier vestige de la splendeur du Temple ? – il lui demande : pensez à tous les membres de votre famille ! Imaginez-les, chacun d’entre eux, quand ils sont heureux et sereins. Priez pour leur intégrité physique et mentale, ainsi que pour tous les gens que vous connaissez ! Priez pour nous tous ! N’oubliez pas nos soldats, nos prisonniers et nos malades !
En partageant avec d’autres ses propres difficultés passées, Gil dispense de l’espoir mais guide aussi les âmes errantes. «Pourquoi ai-je dû passer par toutes ces épreuves avant d’arriver à la maison ? De fait, reconnaît-il, ce n’était pas très malin de rester assis sur un banc, revêtu d’une couverture à franges, avec des cheveux longs comme l’exil retenus par un élastique. Et les périodes de dépression que j’ai traversées n’étaient certainement pas heureuses. Mais quand un jeune, tenté par la méditation, me téléphone car le message boudhiste résonne dans ses oreilles, je suis capable de le raisonner parce que je suis passé par là et je connais le terrain.
Au lieu de renier son passé, Gil s’en sert pour aider les autres. Pour cela, il aime répéter le message de Rabbi Chmouel de Loubavitch : «Il est bon de connaitre le chemin vers les hauteurs spirituelles. Mais ce n’est pas obligatoire. Par contre aider l’autre de tout ton cœur, c’est cela qui est fondamental !»

COL
Traduit par Feiga Lubecki