Semaine 49

  • Mikets
Editorial
Quand la lumière s’avance

Certains combats sont éternels. Peut-être même, malgré leur dureté récurrente, sont-ils nécessaires. Au moins afin que ceux qui les mènent gardent le sens des choses, la notion de l’humain et la conscience qu’un monde apaisé, d’harmonie et de bonheur, est possible. Parmi ces luttes sans fin, l’affrontement immémorial de la lumière et de l’obscurité est exemplaire à plus d’un titre. La simple observation nous en montre les conséquences lorsque la nuit succède au jour et que celui-ci revient ensuite. Dans la nuit, l’homme ne sait pas toujours trouver son chemin. Il avance inquiet, sachant que des pièges l’attendent peut-être. Vient la lumière et tout change : le monde réapparaît à ses yeux, dans sa stabilité rassurante. Ce phénomène quotidien a aussi sa place dans l’histoire. Lorsqu’Abraham brise les idoles de son père et enseigne à tous l’existence du Créateur, à la fois invisible et omniprésent, miséricordieux et tout puissant, n’est-il pas celui qui écarte l’obscurité des esprits et des âmes et ouvre la voie à une civilisation nouvelle ? Lorsque, au temps de ‘Hanouccah, les Maccabées engagent le combat, apparemment sans guère d’espoir de victoire, contre les puissantes armées grecques, ne sont-ils pas les porteurs d’une flamme qui, avec les siècles, finira par embraser tous les cœurs, celle du refus de l’oppression, celle aussi de l’ascension inexorable de la liberté ?
Justement, ‘Hanouccah commence cette semaine. Dans toutes nos maisons, les chandeliers de la fête vont faire monter la lumière. Sur les places publiques, alors que la froide nuit d’hiver tentera l’impossible pour imposer sa présence, l’obscurité n’aura plus sa place car des flammes - vaillantes, chaleureuses, lumineuses – l’auront chassée. Peut-on parler d’une sorte de miracle ? En tous cas, il est entre nos mains. Car cette illumination ne peut rester cantonnée à nos chandeliers, elle doit aussi éveiller notre cœur, notre esprit et notre âme. D’une certaine façon, en notre temps, le principal combat se déroule sur ce champ de bataille-là. L’obscurité semble parfois bien puissante. Le monde nous envoie, plus souvent qu’il ne faudrait, des messages de nature à pousser davantage à l’inquiétude qu’au progrès. Ici ou là, les forces de la nuit montrent une arrogance nouvelle. Et si tout dépendait de la capacité des hommes et des femmes de Lumière ? ‘Hanouccah est parmi nous. C’est le temps où, sereine, la lumière avance et où tout s’écarte sur son passage. Faisons-la briller à l’extérieur. Faisons-la entrer en nous. C’est ainsi que le jour se lève.
Etincelles de Machiah
Le profond du rire

Faisant référence au temps de Machia’h, les Psaumes (126:2) annoncent : «Alors, notre bouche s’emplira de rire». Outre la joie impliquée par l’avènement de cette nouvelle ère, il faut comprendre plus profondément le sens de ce «rire».
En hébreu, la valeur numérique du mot « rire » est de 414. C’est également celle du terme Or Ein Sof ou «lumière infinie». Cette correspondance indique que la signification profonde de ce «rire» n’est rien d’autre que la révélation du plaisir de D.ieu.
(d’après Likoutei Torah, Bamidbar, p.19d)
Vivre avec la Paracha
Mikets : De vains espoirs

Dans la Parachah Vayéchev, nous avons vu Yossef entamer son odyssée en Egypte. Nous l’avons suivi, vendu au boucher royal, promu à la position de régisseur en chef de la maisonnée de son maître, incarcéré sur des accusations mensongères et, par la suite, nommé administrateur en chef de la prison. Encore emprisonné, il interprète les rêves de ses compagnons prisonniers, prédisant que l’un d’entre eux serait prochainement libéré et lui demandant d’intercéder pour que lui-même soit élargi. La Paracha s’achève lorsque ce prisonnier choisit d’ignorer la requête de Yossef, le laissant languir en prison.
Le modèle qui émerge de ces événements est celui d’une descente suivie d’une ascension illusoire. A deux reprises, au moment où Yossef paraît être sur le point de sortir d’une situation difficile, il est à nouveau précipité plus bas. Quand il commence à ressentir de la sécurité, puisqu’il est alors le régisseur du boucher, il lui est montré combien cette sécurité est fragile. Lorsqu’il se sent à nouveau confiant, administrateur de la prison, il voit combien ses espoirs sont vains. Les deux exemples dans lesquels il est hissé à une certaine puissance servent à souligner le peu d’indépendance qu’il possède réellement, comment, même dans les circonstances les plus favorables, il ne reste qu’un prisonnier, un esclave. A la fin de la Paracha, son succès apparent, plutôt que de lui donner de l’espoir, lui montre à quel point sa situation est dérisoire et le laisse désespéré.

Le commencement de la mission
La Paracha Mikets le montre une nouvelle fois promu, au rang de vice-roi d’Egypte. Contrairement à ses promotions précédentes, cette fois-ci, il va rester à son poste prééminent jusqu’à la fin de sa vie et va lui être attribué non seulement le contrôle sur sa propre vie mais également sur celle de tout le monde.
De ce point de vue, la vie de Yossef, comme elle est évoquée dans cette Paracha, commence à refléter celle de son père, Yaakov. Yaakov lui aussi avait été précipité dans des circonstances difficiles et avait du découvrir comment commencer à prospérer en dépit de ces difficultés. En montrant son aptitude à s’épanouir dans un environnement hostile, Yossef commença à manifester les qualités essentielles que son père avait vues en lui dès sa naissance, qualités qui allaient lui permettre de continuer l’œuvre que Yaakov avait amorcée : surmonter le défi le plus difficile pour accomplir la mission divine : l’exil.

L’exil
L’essence de l’exil est qu’il nous fait vivre sous le contrôle d’une puissance qui nous prive de la liberté de vivre comme D.ieu voudrait que nous le fassions. Peu importe si cette force est politique, sociale ou psychologique. Peu importe si nous nous y soumettons volontairement ou si nous y sommes contraints. Peu importe si nous nous trouvons dans notre pays natal ou non. Quel que soit le cas, l’exil est la mentalité qui nous pousse à rechercher constamment l’approbation d’une autorité dont les valeurs sont contraires aux nôtres, ou à nous y soumettre. Etre en exil est donc l’obstacle le plus difficile pour être à la hauteur de notre potentiel divin, pour accomplir la volonté de D.ieu et pour suivre notre véritable vocation dans la vie.
Comme nous l’avons vu, quand Yaakov vit qu’Essav n’était pas prêt à joindre ses forces aux siennes dans la mission de faire du monde la Résidence Divine, il réalisa que raffiner l’énergie et la passion d’Essav serait un processus long et graduel. Au cours de ce processus, il y aurait des moments où les descendants d’Essav prendraient le dessus et où les descendants de Yaakov, individuellement ou collectivement, se trouveraient dans un exil spirituel ou physique. Mais dans ces moments, il serait pour eux crucial de suivre l’exemple de Yossef, d’être capables de se développer dans des circonstances adverses et finalement d’en triompher.

Le triomphe dans l’adversité
Cette faculté à triompher dans la plus grande des adversités, dont Yossef montre l’exemple, apparaît dans le nom de cette Paracha : Mikets : «à la fin». Le mot hébreu ici utilisé signifie en réalité «extrême» et fait donc allusion à la façon dont le mal, l’extrême inférieur dans les valeurs morales, doit provoquer nos forces intérieures à faire le bien, l’extrême supérieur. De la même façon que les deux «extrêmes» de chaque processus sont son commencement et sa fin, le mot Mikets ne fait pas seulement allusion à la fin de l’exil, que ce soit celui de Yossef en prison ou notre propre exil personnel ou collectif, mais aussi à la façon dont cette situation d’exil elle-même est le début de la Rédemption.

S’oublier soi-même
Comme nous le verrons dans la suite des événements, Yossef put transformer sa vie, se dégager de l’abîme et se hisser aux plus grandes hauteurs, en apprenant à faire abstraction de sa personne. Dès qu’il reconnut la présence de D.ieu et de Sa providence dans sa vie, abandonnant l’illusion que ses accomplissements étaient le fruit de ses propres efforts, le véritable succès cessa de lui échapper.
Telles sont les leçons de la Paracha Mikets. Chaque descente que nous subissons a pour but de nous conduire vers une ascension encore plus grande. La clé pour permettre cette transformation est de ne pas écouter notre égo. Et le défi de l’exil est de retourner la situation, de s’emparer des forces de la passion et de l’ambition et de les transformer en bien et en forces saintes.
En fin de compte, Yossef tira de la Torah qu’il avait étudiée avec son père, durant son enfance, la force de faire taire son égo et de se hisser face à l’adversité. Nous aussi devons regarder dans la Torah pour y trouver l’inspiration et les instructions sur la manière de survivre dans notre exil et l’exploiter positivement. Aujourd’hui, nous devons nous tourner en particulier vers la dimension profonde de la Torah qui nous sensibilise à la dimension profonde de la réalité et nous permet de voir ce que sont réellement les défis de la vie : le moyen utilisé par D.ieu pour nous élever à des niveaux supérieurs de maturité spirituelle.
Et comme le prédit Yaakov, la rectification ultime d’Essav amènera la Rédemption finale. Ainsi, transformer l’essence du mal extrême en bien extrême, en neutralisant notre moi et en restant indéfectiblement loyaux à notre mission divine, transformera-t-il également l’extrême de l’exil et amènera son opposé : la rédemption extrême. Le nom de cette Paracha, Mikets, fait donc référence non seulement à la dynamique de la transformation qui mène à la Rédemption mais aussi à la Rédemption elle-même, la fin du long exil et le commencement de l’Ere Messianique.
Le Coin de la Halacha
Quels sont les usages de ‘Hanouccah ?

Il faut raconter à ses proches les miracles que D.ieu a accomplis pour nos ancêtres.
On mange des plats à base de lait ou de fromage en souvenir du plat de fromage cuit par Yehoudit pour le général syrien. On prépare également des aliments frits à l’huile, comme les beignets ou les latkess aux pommes de terre.
Les femmes ont l’habitude de ne pas effectuer de travail tant que brûlent les lumières de ‘Hanouccah.
Les parents et grands-parents, et en général les adultes, distribuent aux enfants de l’argent («Dmeï ‘Hanouccah»), même à ceux qui sont déjà mariés. On apprend aux enfants à donner le «Maasser», au moins le dixième de leurs gains, à la Tsedaka (charité) et à utiliser leur argent pour de bonnes causes.
Les enfants ont l’habitude de jouer à la toupie.
A partir de samedi soir 4 décembre 2010, on dit dans la prière de la Amida : «Tal Oumatar Livrakha».

F. L.


Comment allume-t-on les lumières de ‘Hanouccah le vendredi après-midi 3 décembre 2010 ?

Il convient, avant l’allumage, de faire d’abord la prière de Min’ha.
Le maître de maison, et éventuellement tous les garçons de la maison, prononceront d’abord les deux bénédictions :
(1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner ‘Hanouccah».
Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer les lumières de ‘Hanouccah.
(2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéassa Nissim Laavoténou Bayamine Hahème, Bizmane Hazé».
Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci.
On allumera d’abord la mèche ou la bougie située le plus à gauche puis celle qui la précède, etc… à l’aide de la bougie appelée «Chamach».
On aura pris soin de mettre assez d’huile dans les 3 godets (ou d’avoir prévu 3 bougies assez grandes) pour durer jusqu’à une demi-heure après la nuit, c’est-à-dire jusqu’à environ 18h 25 (heure de Paris). Après l’allumage, on récite «Hanérot Halalou».
Ensuite, les jeunes filles et les petites filles allumeront leurs bougies de Chabbat (après avoir mis quelques pièces dans la boîte de Tsédaka (charité) ; les femmes mariées allumeront au moins deux bougies.
Tout ceci devra être terminé avant 16h 37 (heure de Paris) le vendredi 3 décembre.
Une jeune fille (ou une femme) qui habite seule devra elle aussi procéder d’abord à l’allumage des lumières de ‘Hanouccah puis des bougies de Chabbat, avec les bénédictions appropriées.

F. L.
De Recit de la Semaine
Le chant de ‘Hanouccah

C’est l’histoire d’une petite fiole d’huile qui est restée pure bien que dissimulée dans les cœurs juifs, dans l’ancienne Union Soviétique, malgré soixante-dix ans de communisme et d’oppression.
Notre famille était typiquement russe. Mes grands-parents avaient quitté la Pologne pour la Russie du sud en 1953. C’était de fervents communistes et ils élevèrent ma mère dans cette perspective. Ce fut ma grand-mère, Larissa Michaelovna qui m’éduqua de fait puisque ma mère, Olga, décéda quand je n’avais qu’un an.
Ma grand-mère ne permettait pas qu’on parle une autre langue que le russe à la maison. Elle était d’ailleurs le meilleur professeur de russe dans notre ville. Jamais elle n’avait évoqué le passé. Nous savions juste qu’elle était originaire de Pologne. La seule fois que je l’entendais parler polonais, c’était quand elle saisissait son violon pour chanter de vieilles mélodies de son pays natal. Alors elle pleurait et riait en même temps. Elle regardait dans le vague comme si elle se trouvait transportée très loin de là et les larmes coulaient sur ses joues.
- Babouchka, Babouchka ! répétais-je alors, pourquoi pleures-tu ?
Elle souriait et m’embrassait comme seule une Babouchka peut le faire.
Mon anniversaire tombait à la mi-décembre et ma grand-mère marquait toujours l’occasion en chantant une mélodie polonaise qui, disait-elle, lui rappelait ma naissance : «Oye ‘Hanouke, Oye ‘Hanouke, a yonteuf, a Sheine…» Je ne comprenais pas ces mots «polonais» mais grand-mère me regardait intensément en s’accompagnant de son violon : je comprenais que les paroles devaient être très émouvantes.
Aux alentours de mon anniversaire, en décembre 2001, il arriva quelque chose qui changea nos vies pour toujours.
Elle revint un soir à la maison, avec un visage rajeuni. Bien qu’elle ait déjà eu soixante-dix huit ans, elle en faisait vingt de moins. Je me souviendrai toujours de la satisfaction, l’extase même qu’on voyait dans ses yeux quand elle me montra son panier de courses rempli à ras bord : quelque chose comme douze kilos de farine, de l’huile, des conserves de légumes et de fruits ainsi que des friandises comme je n’en avais jamais aperçues dans les magasins.
J’étais stupéfaite. Je savais qu’avec sa maigre pension, elle n’avait pas pu acheter tout cela en une fois. Elle m’expliqua : «Svetochka, ma petite, nous sommes juifs ! Ton véritable prénom est Sheina. J’avais demandé à ta mère de te donner ce prénom en mémoire de ma mère, Sheina qui a été massacrée avec toute ma famille à Auschwitz en 1944. Moi je ne m’appelle pas Larissa mais Léa. Je ne suis pas polonaise, je suis juive. Tu vois ce numéro tatoué sur mon bras ? Ce n’est pas un numéro de téléphone, c’est mon identité, celle que les Nazis m’ont imposée dans le camp.
Après la guerre, je m’étais promis d’oublier le passé et de commencer une vie nouvelle, sans rappel de l’oppression. Je ne voulais pas que ta mère et les générations suivantes souffrent à nouveau. J’étais en colère contre D.ieu et je ne voulais plus qu’Il fasse partie de ma vie. Ma «religion» devint le communisme.
Mais tout cela a changé la semaine dernière, quand je me suis promenée dans le parc. J’ai entendu de la musique : c’était la mélodie que j’ai l’habitude de jouer sur mon violon pour ton anniversaire ! Mes pieds se sont dirigés d’eux-mêmes vers la musique ; juste ici, dans le parc de Krasnodar, je les ai aperçus : des jeunes gens comme je n’en avais pas vus depuis soixante ans ! Ils m’ont rappelé mes frères et mes cousins. Ils dansaient au son de la musique qui sortait de leur voiture et ils arrêtaient les gens qui les regardaient, ils leur posaient des questions et distribuaient quelque chose.
L’un d’entre eux s’est dirigé vers moi et m’a demandé : «Izvinti Vi Evreika ?» («Excusez-moi, êtes-vous juive ?»). Je ne pouvais pas répondre, je ne pouvais plus parler ! Les larmes coulaient le long de mes joues et je ne pouvais que hocher la tête pour dire : oui ! Il m’a donné une boîte de bougies avec un petit chandelier en métal. Regarde, cela s’appelle une Menorah. Il m’a même donné une toupie et un prospectus avec les instructions pour allumer les bougies et comment les contacter. Cela m’a pris quelques jours de réflexion avant que je leur téléphone : j’ai été invitée par Rav Chneour Segal, le directeur du centre juif communautaire de Krasnodar ; il m’a parlé en yiddish : cela fait soixante ans que je n’avais plus parlé dans cette langue ! Il m’a offert ce sac plein de victuailles : j’ai refusé, j’ai pensé que d’autres gens plus nécessiteux pouvaient en faire bon usage mais il a insisté. Je veux que tu le rencontres, Sheina, il nous invite pour une fête de ‘Hanouccah dans son centre communautaire ! Je veux que tu m’y accompagnes ma Sheina !»
Comme on dit, la suite était prévisible : après la fête de ‘Hanouccah, nous sommes retournées le Chabbat, puis les soirs de semaine pour des cours de Torah. Le plus difficile pour Babouchka fut quand je partis étudier la Torah au Ma’hone ‘Hamech de Moscou, le séminaire de jeunes filles fondée par le mouvement Loubavitch. Mais elle m’a encouragé : «Tu dois être le témoignage vivant de notre famille ! Va et apprends vraiment ce qu’est la vie juive !»
Durant toutes les années que j’ai passées à Moscou, j’ai tenu à retourner chez ma Babouchka pour mon anniversaire. A chaque fois, elle prenait son violon et chantait notre chant si spécial. Mais depuis ce fameux ‘Hanouccah, je sais que ce ne sont pas des mots polonais, je sais ce que ces mots signifient : «Oye ‘Hanouka, a Yonteuf, a Sheine - Oh ‘Hanouccah, une fête, une si belle fête… ! »

Sheine Weisman (qui habite maintenant en Israël avec son mari Meir et sa fille)
L’Chaim n°1147
traduite par Feiga Lubecki