Samedi, 18 juillet 2020

  • Mattot - Massé
Editorial

 Pour un chemin de joie !

Temps de commémoration, temps où l’on se souvient que des événements dramatiques se produisirent… Entre le 17 Tamouz et 9 Av, les jours s’écoulent comme autant d’étapes d’une chute annoncée : de la première brèche dans la muraille de Jérusalem à la destruction du Temple. Certes, voilà qui n’incite guère à la gaîté. Comment, après le début de notre trop long exil, peut-il y avoir encore une place pour le bonheur ? Et pourtant, la tristesse n’est jamais une solution. Elle n’est généralement qu’abandon. Parce qu’elle conduit au désespoir, même si elle est légitime et compréhensible, les Sages l’ont toujours rejetée avec la plus grande fermeté. Ordre n’est-il pas donné : « Servez D.ieu dans la joie » ? Les commentaires n’indiquent-ils pas que D.ieu «ne réside que sur l’homme joyeux » ? Mais où sont donc les sources du bonheur retrouvé ? En cette période où l’histoire même parle de destruction, comment faire vivre l’espoir ?

Le judaïsme nous livre parfois de ces intuitions fulgurantes : « Celui qui étudie la structure du Temple, Je le considérerai comme s’il l’avait construit ». Ainsi le Talmud fait-il s’exprimer D.ieu. C’est dire qu’en ce temps de toutes les destructions, il est possible de vivre la reconstruction. En cette période de début d’exil, chacun a le pouvoir immense de la plus vraie des libérations, celle qui passe par l’étude et par la pensée, formes premières de l’action. Bien sûr, il est loisible de s’interroger : l’étude peut-elle vraiment être cet instrument libérateur ? Est-elle autre chose qu’une démarche intellectuelle, évidemment précieuse mais limitée par sa propre nature ? C’est précisément le sens de l’affirmation talmudique citée. L’étude d’un texte ne vaut pas que par la recherche de connaissance qu’elle incarne. Elle est littéralement créatrice. Lorsque l’homme s’y consacre, qu’il y investit ses facultés intellectuelles, sa pensée fait aussi œuvre de création. Dès lors, il n’est plus un simple spectateur de cette architecture prodigieuse qui fut celle du Temple, il est le bâtisseur.

Il est difficile de décrire le sentiment de plénitude qui pénètre alors celui qui, élevé par l’étude, en ressent tout l’apport, pour lui et pour le monde qui l’entoure. Sans doute est-ce quelque chose qu’il faut vivre… Aujourd’hui, les textes sont accessibles à tous, y compris, souvent, en traduction française. Traités talmudiques Midot ou Tamid, prophétie d’Ezechiel etc., à lire comme on vit : avec joie. Et disons-le : nous avons un urgent besoin de cette joie, en particulier aujourd’hui. Qu’elle nous conduise donc à la joie absolue du temps de Machia’h !

Etincelles de Machiah

 Le voyage

La Délivrance approche chaque jour davantage. Mais, pendant ce voyage dont nous vivons la prochaine fin, on se complait de sottises et de futilités. Il faut donc, dès à présent, se laver et changer de vêtements.

(D’après Likoutei Dibourim vol. 3 p. 1034)

Vivre avec la Paracha

 Matot-Massé

Matot

Moché transmet les lois concernant l’annulation des vœux.

Une guerre est engagée contre Midian pour son rôle dans la dégradation morale d’Israël.

La Torah procède au compte-rendu du butin et de son partage.

Les tribus de Réouven, Gad et plus tard la moitié de celle de Menaché demandent des terres à l’est du Jourdain. Moché finit par accepter cette requête à condition qu’ils se joignent d’abord au reste du peuple dans sa conquête d’Israël.

Massé

Sont listés les quarante-deux étapes et campements du Peuple juif, depuis son départ d’Egypte.

Sont données les limites de la Terre Promise et sont désignées des villes de refuge.

Les filles de Tsélof’had se marient dans leur propre tribu pour préserver l’héritage paternel.

Combattre Midian

Les deux lectures de la Torah de cette semaine sont connectées. L’élément central de Matot est la guerre que mena notre peuple contre Midian alors que l’élément central de Massé est le récit des voyages du Peuple juif, depuis l’exil en Égypte jusqu’au moment où il atteignit les rives du Jourdain, se préparant à entrer en Erets Israël.

Quel est ce lien ? Midian représente la contrepartie spirituelle de la querelle et du conflit, un individu tellement centré sur lui-même qu’il ne considère les autres que par rapport à ce qu’ils peuvent lui apporter plutôt que de les apprécier pour ce qu’ils sont et de voir ce dont ils ont besoin. Il est tellement obsédé par sa propre personne qu’il est incapable d’analyser objectivement la situation dans laquelle il se trouve. La seule chose qui lui est importante est de recevoir de l’attention et l’admiration d’autrui. Si ce n’est pas le cas, il se laisse déborder par la colère ou passe à l’attaque. Car il manque tant de sécurité quant à son espace personnel qu’il redoute toute intrusion.

Avant d’entrer en Israël, il fallait qu’il y ait une guerre contre Midian. Erets Israël est un lieu où la présence de D.ieu est ouvertement révélée. Et d’un homme porté par l’orgueil et centré sur lui-même, D.ieu dit : « Lui et Moi ne pouvons résider dans le même endroit. » Car, étant exclusivement obsédé par sa propre personne, il n’a aucun moyen d’apprécier D.ieu. Il ne peut ressentir la Divinité qui réside chez autrui et existe dans chaque élément du monde qui l’entoure.

Avant que les Juifs n’entrent en Israël, où la Divinité occuperait la centralité de leur vie, ils devaient se débarrasser de ce type d’égocentrisme.

Cela a également un rapport avec le message spirituel de leur voyage depuis l’Égypte jusqu’en Erets Israël. L’Égypte est appelée Mitsrayim en hébreu, un terme en relation avec Métsarim, « les limites » et les « frontières » qui enferment le potentiel divin que nous possédons tous. Les quarante années d’errance dans le désert furent une période d’entraînement et de pratique durant laquelle les Juifs apprirent comment établir une relation avec leur potentiel spirituel, l’exprimer et le libérer de toutes limites, pour pouvoir être prêts à entrer en Israël.

Par essence, l’essentiel de tout ce voyage était de combattre Midian, d’apprendre à se maîtriser et à établir une relation ouverte et sincère avec autrui.

Ces lectures de la Torah sont également liées à la période au cours de laquelle elles sont lues : les trois semaines qui se concentrent sur le deuil pour la destruction du Temple. Le but de cette période de deuil n’est pas simplement de verser des larmes sur le passé mais avant tout de se projeter dans le futur, de prendre conscience des fautes spirituelles qui ont conduit à l’exil et de les corriger pour que la Rédemption ait lieu.

Nos Sages enseignent que le Temple fut détruit à cause de la haine gratuite, le genre de querelles et frictions liées à Midian. Il s’ensuit qu’en nous débarrassant de ces désaccords et de ces conflits en faisant preuve d’un amour altruiste, nous pouvons éradiquer la cause de l’exil. Quand la cause n’existera plus, ses effets cesseront également.

L’accent sur l’amour et l’unité durant ces trois semaines ne doit pas exclusivement se centrer sur la réparation des torts commis dans le passé. Bien au contraire, nous devons regarder vers l’avenir. L’Ère de la Rédemption sera caractérisée par la paix, l’amour et en exprimant ces émotions dans le présent, nous anticipons et précipitons l’Ère Future.

La joie du mois d’Av

On lit toujours la Paracha Massé à proximité du Chabbat qui bénit le mois d’Av, voire lors de ce même Chabbat. (Cette année, le Chabbat Mevare’him Av est lié avec la double Paracha de Matot et Massé). Une relation étroite existe entre la Paracha Massé et le mois d’Av. Elle mentionne explicitement ce mois lorsqu’y est décrit la façon dont Aharon décéda au « cinquième mois, le premier du mois. » (Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares occurrences où la Torah mentionne explicitement la date de la disparition de quelqu’un.)

En tant que Prêtre, l’aspect fondamental du service d’Aharon consistait en faire descendre la Divinité dans le monde. Le jour où un Tsaddik quitte ce monde, la source spirituelle de son âme se manifeste ici-bas et suscite de puissantes révélations de la Divinité. Ces manifestations Divines ont de si intenses répercussions, dans les niveaux les plus bas de notre monde, qu’elles dépassent même celles des sacrifices offerts à D.ieu.

Le même concept peut se déduire de la position du mois d’Av dans le calendrier hébraïque. Il s’agit du cinquième mois de l’année (à partir de Nissan). La Cabbale explique que le monde entier est structuré en séquences de 4. Il y a 4 mondes spirituels, 4 moyens d’interpréter la Torah, 4 lettres dans le Nom de D.ieu. Le chiffre 5 est considéré comme au-dessus ou au-dessous de cet ordre. Ces deux extrêmes sont liées. Les abîmes les plus bas ont leur source dans les sommets les plus élevés. Et c’est justement à cause de la hauteur suprême que la chute se fait au plus bas. De la même façon, ce n’est qu’au moyen des niveaux les plus élevés que les profondeurs les plus grandes peuvent être raffinées.

Ce concept se reflète ainsi dans les événements du mois d’Av. D’une part Av est connecté à Ticha béAv (le 9 Av), la destruction ultime (celle des deux Saints Temples de Jérusalem) mais par ailleurs, le 15 Av était une fête à propos de laquelle la Michna déclare : « le Peuple juif ne célébra jamais une fête aussi grande que le 15 Av et Yom Kippour. »

Tout ce qui précède suggère une application concrète. Quand vient le mois d’Av, le Yetser Hara (penchant négatif) tente d’attrister le Juif, voire de le désespérer. Malgré le service immense des Tsaddikim, au fil du temps, le mois d’Av s’approche et la Guéoula (la Rédemption ultime) n’est pas encore là.

La Torah apporte sa réponse en nous enseignant qu’Av est lié à la Hiloula d’Aharon, le Grand Prêtre, jour où toutes ses bonnes actions sont menées à leur accomplissement ultime. En prendre conscience nous permet de servir D.ieu avec joie et de bénir le mois en priant pour qu’il soit un mois de vie, de paix, de joie et de bonheur, de délivrance et de consolation.

Le Coin de la Halacha

 Comment se souvient-on du Temple de Jérusalem ?

Depuis la destruction du Temple (en l’an 69 de l’ère commune), les Sages ont décrété plusieurs mesures afin que, lors de chaque circonstance joyeuse, on se souvienne de cet événement tragique comme il est écrit (Tehilim – Psaumes 137) : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie ! Que ma langue se colle à mon palais si je ne te mentionne pas, si je ne fais pas monter Jérusalem au sommet de ma joie ! »

- Un Juif ne se fera pas construire un palais à l’image du Temple

- S’il construit une maison, il laissera sur un mur face à l’entrée un carré d’environ 35 centimètres carrés (une Ama sur une Ama) sans peinture.

- Une femme ne mettra pas tous ses bijoux à la fois.

- Le voile de la mariée ne portera pas des fils d’or ou d’argent.

- On brise une assiette après avoir écrit le document du mariage et le marié brise un verre après la cérémonie en le piétinant avec le pied droit.

Le Rabbi de Loubavitch a demandé qu’on intensifie l’étude du plan du Beth Hamikdach, le saint Temple de Jérusalem pendant la période des trois Semaines qui en rappellent la destruction ; ainsi, par l’étude, on acquiert le mérite d’en préparer la reconstruction.

 (d’après le Kitsour Choul’hane Arou’h)

Le Recit de la Semaine

 Meilleur que l’original…

Artiste de renom, Raphaël Nouril avait eu l’occasion de peindre un portrait du Shah d’Iran, le souverain iranien dans les années 60 - 70. Auparavant, son père avait été l’orfèvre attitré du souverain et avait même confectionné la couronne et les bijoux de l’impératrice. Lors d’une discussion avec un ministre, Raphaël comprit que, bien que les Juifs aient séjourné en Perse puis en Iran depuis plus de deux mille cinq cents ans, c’était sa « religion » (le judaïsme) et non sa nationalité (iranienne) qui le définissait et que la révolte islamique qui s’annonçait ne lui laisserait que peu de chance.

Sentant le vent tourner, il s’était échappé d’Iran quelques années plus tard, avant la révolution. Heureusement pour lui et sa famille car, même si les débuts furent difficiles aussi bien à Paris qu’à Londres, Raphaël parvint à exposer ses œuvres à l’hôtel Hilton puis dans différentes galeries d’art. Petit à petit, il réalisa qu’il voulait que ses enfants connaissent un peu le judaïsme et il les amenait de temps en temps à la synagogue : lui-même ne savait pas lire l’hébreu et regardait par-dessus l’épaule de son voisin pour savoir quand tourner la page du livre de prières…

En 1983, Raphaël s’inquiéta énormément pour sa fille : au lieu de parler normalement, celle-ci criait et s’agitait violemment. Médecins et psychologues avouaient leur incompétence pour traiter son problème. A l’âge de quatre ans et demi, elle était en proie à des crises de plus en plus insupportables au point qu’elle subit une fracture et que les médecins décidèrent de l’opérer. Mais comment allait-elle supporter l’atmosphère de l’hôpital ? N’allait-elle pas souffrir encore davantage ? Hésitant, Raphaël se confia à son voisin, Rav Rotman qui venait souvent lui proposer d’accomplir les Mitsvot comme le Loulav et la Souccah… C’était surtout le fait que Rav Rotman et son épouse avaient de nombreux enfants et cela lui semblait une garantie de bon conseil. Effectivement, le Rav l’écouta attentivement et, quand Raphaël lui demanda ce qu’il aurait fait à sa place, il répondit immédiatement : « Je demanderais la bénédiction du Rabbi ! ».

Comment la bénédiction d’un Tsadik à New York pouvait-elle aider quelqu’un qui se trouvait à Londres ? Rav Rotman ne tenta même pas de répondre à la question et téléphona à Brooklyn. Ce n’est qu’à 2 heures et demi du matin qu’il réussit à contacter le bureau du Rabbi et, à peine quelques instants plus tard, le Rabbi avait donné son accord pour opérer la fracture : « Bénédiction et succès ; guérison complète aussi pour les autres sujets, au-delà de ce qu’on peut espérer. Je le mentionnerai sur le tombeau (de mon beau-père le Rabbi précédent) ».

Etonnés de cette réponse mais rassurés, Raphaël et son épouse amenèrent l’enfant à l’hôpital. Celle-ci se débattait tellement que ses parents avaient déjà oublié les paroles d’encouragement du Rabbi et qu’on fut obligé de la calmer avec une piqûre pour l’amener dans la salle d’opération. Ce fut une heure éprouvante pour les parents épuisés mais la maman fut autorisée à entrer dans la chambre de réveil et fut heureuse de constater que sa petite Ruth dormait paisiblement, souriait dans son sommeil et ne gémissait même pas.

Au bout de quelques heures, le miracle se produisit : la fillette s’éveilla, saisit le livre de prières qu’on avait posé sous son oreiller, l’ouvrit, l’embrassa puis se mit à lire à voix haute le chant Adone Olam !

« Je crus que je rêvais, se souvint Raphaël : ma fille parlait ! Comment une opération pour une fracture avait-elle pu avoir un impact sur sa parole ? Elle se rendormit puis se réveilla complètement, se retourna et… posa le pied par terre. Effrayés, nous avons tenté de l’en empêcher mais, sans aucun effort, elle avait déjà posé les deux pieds par terre et commençait à marcher ! Une infirmière accourut, poussa un cri et nous adressa de sévères reproches, pensant que c’était nous qui l’avions incitée à se lever. D’autres infirmières et médecins furent appelés en renfort et n’en crurent pas leurs yeux. Ils remirent doucement Ruth au lit et celle-ci ne manifesta aucune crainte en apercevant ce personnel en blouses blanches qui, peu avant, la terrorisait ! Même le chef de l’hôpital dut reconnaître qu’il s’agissait là vraiment d’un double miracle !

La fillette se remit à marcher et se précipita même vers un gros jouet, une voiture qu’elle s’amusa à « conduire » avec délectation. Puis elle se laissa ramener dans son lit sans protester, sans pousser les cris stridents et sans s’agiter dans tous les sens comme auparavant. « Guérison complète aussi pour les autres sujets » avait écrit le Rabbi et ces miracles se déroulaient devant nos yeux ! Dès le lendemain, nous l’avons ramenée à la maison : elle marchait encore mieux qu’avant et, surtout, elle parlait ! De jour en jour, son vocabulaire s’enrichissait…

Pour remercier le Rabbi, je décidai d’utiliser mon don naturel et de peindre son portrait. Ce fut très dur. J’avais pourtant l’habitude des portraits, j’avais peint des gens célèbres comme le Shah et, Lehavdil, Henri Kissinger mais j’eus d’énormes difficultés cette fois-ci. Il n’est pas difficile de peindre un roi non-juif : il est soit bon soit méchant mais cela n’a rien à voir avec le spirituel. On peut lui parler, cerner sa personnalité. Mais pour qu’un portrait soit vrai, il doit dégager l’intériorité de la personne et je n’y parvenais pas pour le Rabbi. J’ai alors compris que je n’avais pas le choix : je devais me rapprocher de sa façon de penser et d’agir. Je demandais à un jeune Loubavitch qui m’avait souvent demandé de mettre les Téfilines (et à qui j’avais toujours refusé) de m’apprendre maintenant à les mettre. J’ai aussi progressé dans le respect du Chabbat.

Un jour, j’ai senti que j’étais prêt, je me suis assis devant un grand canevas en me demandant comment commencer (je n’avais jamais vu le Rabbi, je n’avais que des photos à ma disposition) mais, alors que d’habitude je peins puis j’efface et je continue : cette fois-ci, je n’ai pas effacé un seul trait !

En apprenant mon projet, le regretté Rav Na’hman Sudak (émissaire principal du Rabbi à Londres) demanda à voir le portrait puis m’encouragea à l’apporter moi-même. Je pris l’avion pour New York et, quand le Rabbi passa devant moi, j’enlevai brusquement le papier dans lequel j’avais enveloppé le portrait : le Rabbi remarqua que la position des mains n’était pas conforme car, selon la Hala’ha, un Juif ne croise pas les mains et me demanda de corriger cela : de peindre sa main droite posée sur sa main gauche. (Avec ce détail, je compris aussi que le Rabbi avait un sens artistique prononcé : en effet, les mains croisées font apparaitre toutes les veines saillantes et donnent un aspect un peu angoissant qui n’est pas en phase avec le visage par ailleurs souriant). Puis je m’enhardis et demandais si, à part cela, le portrait lui plaisait et il remarqua : « C’est très bien, encore meilleur que l’original ! ».

Yits’hak Yehouda

Kfar Chabad N° 1863

Traduit par Feiga Lubecki

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