Lundi 3 & mardi 4 octobre 2016

  • Roch Hachana
Editorial

 Pour le meilleur des temps

Il faut commencer par le souhait que chacun s’échange du plus profond du cœur et le dire dans sa traduction littérale : « une bonne écriture et signature pour une année bonne et douce ! » Il y a, dans cette structure de phrase ancienne, une puissance que l’ont peut presque ressentir matériellement. C’est ainsi que les hommes ont toujours vécu. Dans de nombreuses communautés, on a ainsi coutume de proclamer : « se termine une année et ce qu’elle a eu de négatif, commence une année avec ses bénédictions ! » Peut-être dira-t-on que cela fait beaucoup de souhaits pour des résultats incertains, beaucoup d’espérances en des temps troublés. Mais, justement, Roch Hachana est une clé et celle-ci nous est confiée.

Car finalement, qu’est-ce vraiment que Roch Hachana ? Un « jour de l’an » version juive ? Ou mieux, une période dédiée à la réflexion sur soi-même, à l’analyse et à la réparation des actions passées ainsi qu’à l’amélioration des actes futurs ? A des titres et des degrés divers, ces définitions détiennent une part de légitimité. Mais peut-être la grandeur du jour se trouve-t-elle ailleurs. Ce jour-là, est-il enseigné, ce sont toutes les âmes qui s’élèvent à un degré plus haut. Quel que soit leur niveau spirituel, qu’elles appartiennent aux degrés les plus hauts ou les plus bas, toutes se présentent en ce jour devant D.ieu.

Le texte de la Torah nous l’indique : « Vous vous tenez tous aujourd’hui devant l’Eternel, votre D.ieu... » « Aujourd’hui », relèvent les commentaires, fait spécifiquement référence à Roch Hachana. De fait, en cette double journée, c’est une union particulière entre le Créateur et Ses créatures qui apparaît. C’est comme une alliance indissoluble qui se noue ici. Et c’est cela qui ouvre, plus qu’à l’année nouvelle, à un temps nouveau. Quand on a l’impression de vivre une époque plus difficile, si pleine d’interrogations inédites, quand semble cruellement manquer une vision d’avenir rayonnante, faisons pénétrer en nous cette lumière. Le son du Choffar est un appel en même temps qu’une sonnerie de victoire du Bien sur tout ce qui s’y oppose. Soyons en sûrs : il retentit cette année pour le meilleur. 

Etincelles de Machiah

 Le sens profond de la Délivrance

Les sens de la Délivrance ne se limite pas à une libération spirituelle élémentaire dans laquelle chacun serait délivré du mauvais penchant. C’est certes là une idée importante mais la Délivrance va bien au delà. Elle implique la révélation absolue du Nom de D.ieu, HaVaYé.

Cette révélation aura pour conséquence que l’existence matérielle de la terre ne se verra plus car elle sera totalement absorbée par la puissance de ce dévoilement, au point qu’elle sera couverte par « la connaissance de D.ieu comme l’eau recouvre les mers. »

(D’après Likoutei Si’hot vol. 31 Vaéra 1) 

Vivre avec la Paracha

 Nitsavim

Nitsavim comporte certains des principes fondamentaux de la foi juive.

L’unité d’Israël : « Vous vous tenez en ce jour, vous tous, devant l’Eternel votre D.ieu : vos dirigeants, vos tribus, vos anciens, vos officiers et chaque homme Israélite ; vos jeunes, vos épouses, l’étranger qui est dans ton camp, depuis le fendeur de bois jusqu’au puiseur d’eau. »

La Rédemption Future : Moché avertit de l’exil et de la désolation de la terre qui résultera si Israël abandonne les lois de D.ieu. Mais ensuite, il prophétise que, finalement, « vous retournerez à l’Eternel votre D.ieu… Quand bien même vos marginaux seraient aux confins des cieux, de là, l’Eternel votre D.ieu vous rassemblera… et vous ramènera sur la Terre qu’ont possédée vos pères. »

L’accessibilité de la Torah : « Car la Mitsva que Je vous ordonne en ce jour ne vous est ni inaccessible ni lointaine. Elle n’est pas dans les cieux… Elle n’est pas au-delà de la mer… Mais elle est très proche de vous, dans votre bouche et dans votre cœur, pour que vous puissiez l’accomplir. »

Le libre-arbitre : « J’ai placé devant vous la vie et le bien, la mort et le mal. Dans cela, Je vous ordonne en ce jour d’aimer D.ieu, de vous engager dans Ses voies et d’observer Ses commandements… La vie et la mort J’ai placées devant vous, la bénédiction et la malédiction. Et vous choisirez la vie. »

Roch Hachana

Dans la Torah, l’on se réfère à Roch Hachana comme au « jour de la sonnerie (du Choffar) ». C’est donc que le Choffar y joue une part essentielle.

Que pouvons-nous en apprendre ?

Nous utilisons le Choffar, à Roch Hachana, pour produire une série de trois sons. Cette séquence est répétée à de très nombreuses reprises durant les prières du jour. Elle consiste en un son long et ininterrompu : la Tekiah puis vient la Terouah, une série de courts sons saccadés. Enfin le troisième son reprend la Tekiah initiale, un son long et continu.

Les premier et le troisième sons représentent la perfection puisqu’ils résonnent sans entrave et gagnent même de la puissance avec le temps. Mais le second son, est, quant à lui, différent.

Il s’agit du chant de l’imperfection, des obstacles, des défis et des inconsistances.

Il s’agit d’un chant de petits soubresauts d’énergie parce que c’est tout ce que le Choffar peut produire alors.

Ce chant parle de ressources limitées, de frustration, de pertes, de reculs, de séparations et de fins brutales. Tout cela déchire le cœur comme les sanglots désespérés d’un enfant.

Mais il raconte également l’histoire d’une détermination infaillible, de triomphes (petits mais nombreux), de la force d’aller de l’avant et de commencements, de tout ce qui inspire l’espoir et la foi dans le cœur de ceux qui écoutent attentivement, incapables de rester insensibles.

Selon la mystique, le premier son de la Tekiah, pur et ininterrompu, reflète la perfection du Gan Eden, avant le péché originel.

Le second son de la Terouah est le son endeuillé de l’exil, que nous entonnons, nous Juifs exilés de la Diaspora. Il sanglote sur le service de D.ieu interrompu et inconsistant. Il crie notre amour, notre crainte et notre foi qui se taisent aussi souvent que le Choffar.

C’est le porte-parole de ceux qui éprouvent trop de douleur, les laissant sans énergie, voire sans volonté, pour continuer à souffler. Ils sont entravés par les obstacles de la vie, émanant de l’intérieur ou de l’extérieur.

Ils ont perdu leur souffle.

Mais le monde parfait du premier son de la Tekiah n’est pas perdu à tout jamais. Machia’h est en route. Le troisième son, qui gagne en force et se conclut avec puissance est encore plus parfait que le premier. Il prophétise les temps messianiques et le retour à la perfection originelle.

« Et en ce jour (de Rédemption) une Tekiah retentira d’un grand Choffar » (Isaïe 27 :13).

La Terouah s’éteindra pour ne plus jamais se faire entendre

Et pourtant le Psalmiste déclare : Achré haam yodé terouah, « heureux soit le peuple qui connaît, c’est-à-dire apprécie à sa juste mesure, le son unique de la Terouah ! »

Au sein de l’obscurité et de la difficulté, entendons la Terouah !

Tirons tout le profit possible de cette occasion unique au monde !

Que nous puissions tous avoir une année de Tekiah, avec l’arrivée de Machia’h.

Le Coin de la Halacha

 Que fait-on la veille de Roch Hachana (cette année dimanche 2 octobre 2016) ?

On ne récite ni le Ta’hanoune ni les Psaumes 20 et 86 durant la prière du matin. On ne sonne pas le Choffar, afin de marquer la différence entre la coutume (du mois d’Elloul) et l’obligation (de Roch Hachana).

En présence de dix hommes, chacun récite le texte de « Hatarat Nedarim », l’annulation des vœux, afin de ne pas commencer la nouvelle année tant qu’on n’aurait pas accompli tout ce qu’on a promis l’année précédente : en effet, à Roch Hachana, chacun promet de mieux faire. Mais quelle serait la valeur d’une telle promesse si on n’a pas tenu les promesses de l’année précédente ?

Les hommes se coupent les cheveux, s’immergent dans le Mikvé. On revêt les vêtements de fête car on est confiant que D.ieu jugera chacun avec miséricorde.

On augmente les dons à la Tsedaka (charité) en s’assurant que chacun a de quoi faire face aux dépenses de la fête.

Nombreux sont ceux qui se rendent au cimetière sur les tombes des êtres chers disparus et des Tsadikim (Justes) afin qu’ils intercèdent en faveur de leurs descendants et de leurs fidèles.

De nos jours, on évite de jeûner et on préfère donner à la Tsedaka (charité) l’argent équivalent aux repas consommés (en général une somme multiple de 18).

Que fait-on à Roch Hachana ?

Dimanche 2 octobre 2016, après avoir mis des pièces à la Tsedaka (charité), les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de Roch Hachana ainsi qu’une bougie qui dure au moins 48 heures (avant 19 h 08, horaire de Paris) avec les bénédictions suivantes :

  1. 1)   : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bemitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Yom Hazikarone » ;
  2. 2)   et (2) : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé ».

(« Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du jour du souvenir. Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous as fait vivre, exister et arriver à cet instant »).

Après la prière du soir, on se souhaite mutuellement : « Lechana Tova Tikatev Veté’hatème » - « Sois inscrit(e) et scellé(e) pour une bonne année ». Après le Kiddouch, on se lave les mains rituellement et on trempe la ‘Hallah dans le miel et non dans le sel (et ce, jusqu’à Hochana Rabba, dimanche 23 octobre inclus).

Ensuite on trempe un morceau de pomme douce dans le miel, on dit la bénédiction : « Haètz » et on ajoute : « Yehi Ratsone Milfané’ha Chete’hadèche Alénou Chana Tova Oumetouka » (« Que ce soit Ta volonté de renouveler pour nous une année bonne et douce »). Durant le repas, on s’efforce de manger de la tête d’un poisson, des carottes sucrées ou du gâteau au miel, une grenade et, en général, des aliments doux, pas trop épicés, comme signes d’une bonne et douce année.

Lundi soir 3 octobre, les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de la fête (après 20 h 09, horaire de Paris) à partir de la flamme allumée avant la fête, avec les mêmes bénédictions que la veille.

On aura auparavant placé sur la table un fruit nouveau, qu’on mangera après le Kiddouch, avant le repas.

Lundi 3 et mardi 4 octobre, on écoute la sonnerie du Choffar. Si on n’a pas pu l’entendre à la synagogue, on peut encore l’écouter toute la journée.

Lundi après-midi, après la prière de Min’ha, on se rend près d’un cours d’eau et on récite la prière de Tachli’h.

Durant les deux jours de Roch Hachana, on évite les paroles inutiles et on s’efforce de lire de nombreux Tehilim (Psaumes).

Il est permis de porter des objets dans la rue les deux jours de Roch Hachana.

Jusqu’à Yom Kippour inclus, on ajoute dans la prière du matin le Psaume 130 et on récite matin et après-midi (sauf Chabbat) la prière « Avinou Malkénou » (« Notre Père, notre Roi »). On ajoute certains passages de supplication dans la prière de la « Amida ». On multiplie les actes de charité et, en général, on s’efforce d’être davantage scrupuleux dans l’accomplissement des Mitsvot.

Mercredi 5 octobre, c’est le jeûne de Guedalia (qui commence, à Paris, à 6h 23 et s’achève à 19 h 59).

Le Recit de la Semaine

 Une âme qui erre…

Une histoire qui n’est pas encore terminée et qui laisse un arrière-goût un peu amer, un jour en haut et un jour en bas… entre ciel et terre pourrait-on dire…

Un après-midi habituel, dans mon Beth Habad de Manali en Inde. Il est entré, avec un regard parfois malicieux parfois rêveur… « Mes » touristes israéliens le regardèrent avec étonnement : il ne correspondait pas à leurs critères, par son âge tout d’abord puisqu’il semblait bien plus mûr que la plupart d’entre eux qui venaient d’achever leur service militaire.

Il me regarde et s’étonne (lui aussi…) :

- Ah bon ? Vous êtes même arrivés jusqu’ici ?

Le « vous » indique qu’il sait très bien qui nous sommes, mon épouse et moi-même, émissaires du Rabbi de Loubavitch pour apporter le judaïsme aux Juifs en tout endroit - même en Inde.

Comme tous les autres visiteurs de notre Beth Habad, il se sent à l’aise, s’assoit et s’étire comme il l’a appris dans les différentes sectes qu’il a fréquentées dans ce pays. Y a-t-il un groupe de méditation qu’il n’a pas connu ? N’a-t-il pas vénéré toutes sortes d’idoles (D.ieu nous en préserve !) ? Il a erré de monastère en ashram, d’un lieu de culte à l’autre… Sa conversation s’avère intéressante : il est cultivé et s’adapte facilement à son interlocuteur, il a l’esprit ouvert et comprend vite…

Je lui parle de judaïsme et il hoche la tête :

- Parfois, avant d’aller dormir, poursuit-il, j’écoute des chants « de circonstance »…

Bizarre… Qu’est-ce que cela signifie ?

- De circonstance ? Que voulez-vous dire par là ?

Il me regarde, comme étonné que je ne comprenne pas :

- Comment ? Toi ? Toi tu ne sais pas ce que sont des « chants de circonstance » ? Par exemple « Le chant des Quatre Mouvements » de Rabbi Chnéour Zalman et d’autres…

J’avoue que je suis de plus en plus déconcerté :

- D’où connais-tu ce chant ?

- Peu importe ! répond-il avec désinvolture, savourant sans doute son effet. Venons-en au fait : que fais-tu ici, Shimi ? Depuis quand t’es-tu installé ici ? Le mouvement Loubavitch veut donc vraiment s’implanter ici ?

J’explique alors que j’offre aux touristes juifs, israéliens surtout, tous les services d’un Beth Habad, l’adresse indispensable quand on est loin de tout, matériellement et spirituellement.

- Tu sais, continue-t-il, je suis né un jour très spécial. Je suis né ‘Hay Elloul, le 18 Elloul…

- Ah bon ? Je vois que vous connaissez pas mal de détails sur le ‘hassidisme.

- Oh oui ! D’ailleurs je m’appelle Eytane et tu vas certainement me faire remarquer que ce sont les mêmes lettres que le mot Tanya.

D’où venait-il ? Ses connaissances m’étonnaient. Avait-il reçu une éducation ‘hassidique et avait-il tout laissé tomber ? Ou avait-il appris quelques bribes de ‘hassidout au cours de ses séjours en Inde ? Tout était possible. Je lui proposai donc :

- Alors viens mettre les Téfilines !

- Ah non ! protesta-t-il. Je ne l’ai jamais fait et je ne le ferai jamais !

- Mais alors raconte-moi d’où connais-tu tout cela : le chant des Quatre Mouvements, ‘Hay Elloul, Eytane, Tanya…

- Ah, c’est une longue histoire. Je suis un ancien élève de Rav Shabtai Slavaticki d’Anvers !

C’est ainsi que commença ma relation avec Eytane. Plus je lui parlais, plus je comprenais que j’avais devant moi un personnage peu commun. Chaque jour, il entrait au Beth Habad, feuilletait les livres et écoutait mes cours tout en commentant d’un ton méprisant : « Des histoires de grand-mère… ». Malgré tout, il tenait à assister aux cours de ‘Hassidout chaque soir ; je le voyais feuilleter des livres de Lettres du Rabbi, cherchant sans doute des réponses à des questions existentielles… Ceci dura trois semaines ; à chaque fois, je lui proposai de mettre les Téfilines et il refusait avec un sourire narquois. Mais je persistais jusqu’à ce qu’un jour il accepte. Il les mit, récita la bénédiction et le Chema Israël, puis m’informa qu’il repartait…

* * *

Un jour, je rencontrai Rav Shabtai Slavaticki et lui demandai à brûle pourpoint s’il se souvenait d’un certain Eytane. Oh oui, il s’en souvenait – bien que d’innombrables Juifs entrent chaque jour dans son Beth Habad. Eytane était arrivé un jour tout droit de l’Inde, avec des questions à n’en plus finir. Il avait étudié le Tanya en profondeur mais il refusait tout acte religieux. Comme un blocage.

Puis il avait disparu sans dire au revoir. Souvent, continua Rav Slavaticki « je pensais à lui, à cette âme qui se cherchait…

« Le jour de Roch Hachana, alors que dans la prière, je prononçais les mots : « Et toute créature saura que c’est Toi qui l’a créée… » (je m’en souviens comme si c’était hier, poursuivit-il d’un ton rêveur), la silhouette d’Eytane s’imprima dans mon esprit : Où es-tu Eytane ? me demandais-je ! Maître du monde, il désire se rapprocher de Toi mais n’y parvient pas. Un véritable blocage intérieur. Comme une muraille qui traverse son cœur. Aide-le ! ». Et soudain, j’ai senti qu’on me tapait amicalement dans le dos. Je me suis retourné et… c’était Eytane ! Je n’en croyais pas mes yeux ! Oui, c’était lui, en tee-shirt et en short, avec les cheveux ébouriffés, comme s’il était venu en toute hâte…

J’ai terminé ma prière et je suis sorti avec lui, pour ne pas troubler l’assistance en pleurant devant tout le monde et pour ne pas lui faire honte de son accoutrement alors que tous étaient vêtus en habits de fête. Je remarquais que déjà des regards incrédules me suivaient…

Je me suis assis avec lui dans la cour. Il avait du mal à parler. Puis il balbutia :

- J’habite maintenant en Allemagne. Ce matin comme d’habitude, je me suis assis sur le tapis à la mode indienne pour méditer, j’avais fermé les yeux et j’essayais de me concentrer. Mais je n’y parvenais pas. Malgré toutes les techniques que j’avais acquises en Inde. Quelque chose de bien supérieur à moi m’en empêchait. Je me suis levé et j’ai regardé le calendrier : c’était Roch Hachana ! Une sorte de tempête s’est emparée de moi, jamais je n’avais ressenti cela un jour de Roch Hachana. Quand j’ai constaté que ce n’était pas si simple, je n’ai fait ni une ni deux et je suis monté dans un train pour Anvers pour vous écouter sonner le Choffar et prier avec vous, Rav Shabtai !

- Comment ? Tu sais bien qu’il est interdit de prendre le train un jour de fête juive !

- Oui mais je me suis dit que, pour sauver une vie, n’est-ce pas, je pouvais me le permettre ! Et il s’agissait de ma vie, vous comprenez…

* * *

Où es-tu maintenant Eytane ? Nul ne sait où tu as à nouveau disparu ! Te promènes-tu encore comme un jeune homme que tu n’es plus ? On peut se poser des questions à 15 ans, à 20 ans mais il arrive un moment dans la vie où il faut savoir poser ses valises et se prendre en main !

Eytane, nous t’attendons ! Eytane, D.ieu Lui-même t’attend ! Écoute le son du Choffar ! Reviens !

Rav Shimi Goldstein et Menachem Ziegelboim – Sipour Chel ‘Hag

Traduit par Feiga Lubecki