Vivons une année « nouvelle » !
« Soyez inscrits et signés pour une bonne et douce année ! » C’est le vœu rituel que l’on échange depuis le début du mois d’Elloul et qui atteint son point culminant le soir de Roch Hachana. C'est clair, ce souhait est le plus sincère, le plus vivant du monde et c’est ainsi que chacun l’adresse à son prochain. Le rituel, loin de le figer, ne fait qu’en souligner la force. Alors, c’est muni de ce trésor que l’on commence la nouvelle année, 5779ème du nom. Une expression demande à être analysée dans ce cadre, celle de « nouvelle année ». Certes, elle ne semble pas, a priori, poser de question particulière. De fait, un an est passé, les calendriers affichent un nouveau numéro, cela permet sans doute à dire que l’année est nouvelle. Pourtant, ces considérations ne suffisent pas. Comment qualifier de nouvelle une période qui ne présenterait pas d’autre nouveauté que son millésime ?
C’est qu’ici la notion de « nouveauté » a un sens bien plus profond et plus précis que la simple constatation du passage du temps. Nos maîtres enseignent qu’à Roch Hachana, D.ieu renouvelle la vitalité de l’ensemble de l’univers. A ce moment, pour ainsi dire, Il recrée le monde tout entier. C’est donc comme devant un nouveau cadre de vie, dans un contexte définitivement autre, que nous nous retrouvons. Cette idée est essentielle. En effet, habitués à une vision stable des choses, à des conditions de vie somme toute peu changeantes, nous pourrions en venir à penser que, par nature, demain sera comme aujourd’hui. Nous pourrions nous dire que l’homme tient finalement bien peu de place dans un schéma dont tout semble fixé depuis l’origine des choses.
Alors, il nous faut être pénétrés de cette conscience : l’année est nouvelle et le monde change. Bien sûr, l’homme, créature souveraine, dotée du libre-arbitre, peut choisir de ne pas le voir. Il peut décider de continuer en suivant les rails de ses habitudes anciennes. Mais, quand retentit l’appel de l’année « nouvelle », il a la capacité de l’entendre. C’est un monde neuf qui s’offre à notre regard. A nous d’en faire un lieu de délices. Plus rien ne peut s’y opposer car tout a changé. Finalement, comme souvent, ce n’est ici qu’une question de regard. Entrons donc dans l’année nouvelle, nous avons tant de découvertes à y faire. Pour la joie et le bonheur de tous.
Un Machia’h dans lequel tout le monde croira
Un seigneur non-Juif interrogea, un jour, un ‘Hassid : “Que feras-tu si ton Machia’h arrive et que je ne crois pas en lui ?”
Le ‘Hassid répondit sans hésiter : “Si vous ne croyez pas en lui, je n’y croirai pas non plus !”
Dans cette anecdote, une idée essentielle apparaît : la venue de Machia’h retirera tous les doutes qui peuvent exister et tout homme aura pleine conscience du nouveau temps qui aura commencé.
(d’après la tradition ‘hassidique)
Roch Hachana
Le Chofar, la corne de bélier dans laquelle on souffle à plusieurs reprises lors de Roch Hachana, est étroit d’un côté et large de l’autre. Le côté le plus large est celui qui était attaché à la tête de l’animal et le plus étroit est le haut de la corne. Le Choul’han Arou’h (Code de lois juives) indique deux lois concernant les deux extrémités du Chofar.
L’une stipule que si l’on altère mécaniquement la forme du Chofar, par une source de chaleur, ce qui résulte en un rétrécissement du côté le plus large et un élargissement du côté étroit, le Chofar est rendu Passoul, c’est-à-dire impropre à l’utilisation. Cette loi s’appuie sur la déclaration de la Torah selon laquelle Vehaavarta Chofar Teroua, ce qui signifie : « tu feras résonner le son du Chofar », dans laquelle le mot Vehaavarta nous enseigne que cela doit se faire Dérè’h Haavarato, « de la manière dont il était porté sur la tête de l’animal » (Roch Hachana 27 b, Ora’h ‘Haïm 586 :12).
L’autre loi indique que même si l’on ne produit pas de changement matériel au Chofar mais que l’on ne fait que le retourner et souffler dans le côté large, la Mitsva n’est pas accomplie. Une allusion à cette loi se lit dans le verset « Mine Hamétsar Karati Kah Annani Bamer’hav Kah, « de l’étroitesse j’appelle D.ieu, et puis D.ieu me répond avec largesse » (Psaume 118 :5).
La première loi est très aisée à comprendre mais la seconde est quelque peu étonnante. Retourner un Chofar et souffler dans son côté le plus large est extrêmement difficile. Pourquoi celui qui produit un tel effort serait-il rejeté et ne se serait-il pas acquitté de la Mitsva ?
Quand le roi Balak, ennemi juré du Peuple juif, engagea le prophète idolâtre Bilaam pour maudire les Juifs, les paroles de celui-ci se transformèrent et il s’exclama avec admiration : « Ma Tovou Ohalé’ha Yaakov Michkenoté’ha Israël », « Combien tes tentes sont-elles belles, ô Yaakov, [et] tes résidences, Israël » (Bamidbar 24 :5). Rachi commente ces propos en disant que Bilaam fut étonné quand « il vit que les ouvertures [de leurs tentes] n’étaient pas alignées les unes en face des autres ».
Pourquoi donc se concentrer sur les ouvertures (les entrées) ?
Rabbi Barou’h de Mezibouch, un petit-fils du Baal Chem Tov, propose l’explication suivante : Le Midrach Rabba (Cantique des Cantiques 5 :3) dit que D.ieu exhorte le Peuple juif à faire Techouvah (retour à D.ieu) en ces termes : « Faites-moi une petite ouverture comme celle du chas d’une aiguille et Je ferai pour vous une ouverture dans laquelle pourra entrer une caravane. » En d’autres termes, il suffit que le Juif commence un processus de Techouvah et D.ieu l’aide à atteindre les sommets les plus élevés. Ainsi « les ouvertures » que les Juifs doivent faire et l’ouverture réciproque de D.ieu n’ont rien de comparable.
C’est la raison pour laquelle, pour exprimer sa louange et son admiration, Bilaam s’écria : « Vous, juifs, êtes tellement chanceux, votre ouverture et l’ouverture de D.ieu ne sont pas alignées, c’est-à-dire identiques, l’une par rapport à l’autre ! Il ne vous suffit d’investir qu’un petit effort et D.ieu ouvre pour vous les larges portails de la Techouvah ! Si votre D.ieu vous aime tant, comment mes malédictions pourraient-elles avoir un effet quelconque ? »
Le Rambam (Maïmonide) écrit (Techouvah 3 :4) que bien que le son du Chofar à Roch Hachana ne soit que l’une des 613 Mitsvot de la Torah, il lance néanmoins un appel au peuple pour le réveiller de son sommeil et faire Techouvah, revenir vers D.ieu.
L’on peut dire que les deux ouvertures du Chofar, l’étroite et la large, représentent d’une part l’ouverture minuscule qu’accomplit le Juif, et de l’autre, la large ouverture de la réponse de D.ieu.
Il est possible qu’un bon nombre d’entre nous hésite à faire Techouvah, pensant qu’il est trop difficile de revenir et de se rapprocher de D.ieu. Mais le message du Chofar vient réfuter cet argument. Il est simple de faire Techouvah. Il suffit d’entamer une toute petite ouverture, de se rapprocher de D.ieu et Il nous ouvrira Ses portes et facilitera notre retour.
La loi concernant le fait de retourner le Chofar et de souffler dans son côté large représente une métaphore de ceux qui prêchent que la Techouvah est très difficile et qu’il faut prodiguer beaucoup d’efforts pour satisfaire D.ieu.
Cette approche est contraire à notre foi et par conséquent inacceptable et erronée. Le message que nous envoie la manière de souffler dans le Chofar indique que la Techouvah n’est pas difficile. Il s’agit simplement de faire un tout petit effort pour récolter une immense récompense.
Que fait-on la veille de Roch Hachana (cette année dimanche 9 septembre 2018) ?
On ne récite ni le Ta’hanoun ni les Psaumes 20 et 86 durant la prière du matin. On ne sonne pas le Choffar, afin de marquer la différence entre la coutume (du mois d’Elloul) et l’obligation (de Roch Hachana).
En présence de dix hommes, chacun récite le texte de « Hatarat Nedarim », l’annulation des vœux, afin de ne pas commencer la nouvelle année tant qu’on n’aurait pas accompli tout ce qu’on a promis l’année précédente : en effet, à Roch Hachana, chacun promet de mieux faire. Mais quelle serait la valeur d’une telle promesse si on n’a pas tenu les promesses de l’année précédente ? Cette annulation peut se faire jusqu'à la veille de Yom Kippour et, éventuellement en présence de trois personnes si on n'arrive pas à réunir dix personnes.
Les hommes se coupent les cheveux, s’immergent dans le Mikvé. On revêt les vêtements de fête car on est confiant que D.ieu jugera chacun avec miséricorde.
On augmente les dons à la Tsedaka (charité) en s’assurant que chacun a de quoi faire face aux dépenses de la fête.
Nombreux sont ceux qui se rendent au cimetière sur les tombes des êtres chers disparus et des Tsadikim (Justes) afin qu’ils intercèdent en faveur de leurs descendants et de leurs fidèles.
De nos jours, on évite de jeûner et on préfère donner à la Tsedaka (charité) l’argent équivalent aux repas consommés (en général une somme multiple de 18).
Que fait-on à Roch Hachana ?
Dimanche 9 septembre 2018, après avoir mis des pièces à la Tsedaka (charité), les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de Roch Hachana ainsi qu’une bougie qui dure au moins 48 heures (avant 19h58, horaire de Paris) avec les bénédictions suivantes :
1) : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Yom Hazikarone » ; et (2) : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé ».
(« Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du jour du souvenir. Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous a fait vivre, exister et arriver à cet instant »).
Après la prière du soir, on se souhaite mutuellement : « Lechana Tova Tikatev Veté’hatème » - « Sois inscrit(e) et scellé(e) pour une bonne année ». Après le Kiddouch, on se lave les mains rituellement et on a la coutume de tremper la ‘Hallah dans le miel et non dans le sel (et ce, jusqu’à Hochana Rabba, dimanche 30 septembre inclus).
Ensuite on trempe un morceau de pomme douce dans le miel, on dit la bénédiction : « Haètz » et on ajoute : « Yehi Ratsone Milfané’ha Chete’hadèche Alénou Chana Tova Oumetouka » (« Que ce soit Ta volonté de renouveler pour nous une année bonne et douce »). Durant le repas, on s’efforce de manger de la tête d’un poisson, des carottes sucrées ou du gâteau au miel, une grenade et, en général, des aliments doux, pas trop épicés, comme signes d’une bonne et douce année.
Lundi 10 et mardi 11 septembre, on écoute les sonneries du Choffar. Si on n’a pas pu l’entendre à la synagogue, on peut encore l’écouter toute la journée.
Lundi après-midi, après la prière de Min’ha, on se rend près d’un cours d’eau et on récite la prière de Tachli’h.
Lundi soir 10 septembre, les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de la fête (après 21h00, horaire de Paris) à partir de la flamme allumée avant la fête, avec les mêmes bénédictions que la veille.
On aura auparavant placé sur la table un fruit nouveau, qu’on mangera après le Kiddouch, avant le repas.
Durant les deux jours de Roch Hachana, on évite les paroles inutiles et on s’efforce de lire de nombreux Tehilim (Psaumes).
Il est permis de porter des objets dans la rue les deux jours de Roch Hachana.
Jusqu’à Yom Kippour inclus, on ajoute dans la prière du matin le Psaume 130 et on récite matin et après-midi (sauf Chabbat) la prière « Avinou Malkénou » (« Notre Père, notre Roi »). On ajoute certains passages de supplication dans la prière de la « Amida ». On multiplie les actes de charité et, en général, on s’efforce d’être davantage scrupuleux dans l’accomplissement des Mitsvot.
Mercredi 12 septembre, c’est le jeûne de Guedalia (qui commence, à Paris, à 5h45 et s’achève à 20h49).
Le cœur d’une mère
Veille de Roch Hachana. La communauté de Berditchev fait la queue devant la porte de son Rabbi, le légendaire Rabbi Lévi Its’hak. Cette année, contrairement à son habitude, il a exigé que chaque personne qui passerait devant lui avec sa lettre de Pydione Néfech (pour le rachat de l’âme) y joigne un rouble. Un rouble entier. Une somme assez conséquente en ces temps-là. Seulement à cette condition le Rabbi accepterait de prier pour que soient inscrits dans le Livre de la Vie tous ceux qui lui transmettraient leurs demandes.
Malgré leur pauvreté, les Juifs de Berditchev n’ont pas hésité : nul n’a questionné le Rabbi car chacun sait que lui seul connait les voies de D.ieu. Et chacun a gratté ses fonds de tiroir, quitte même à emprunter. Chaque chef de famille a compté et recompté pour être sûr d’avoir le nombre de roubles correspondant aux membres de sa maisonnée. Et maintenant ils font la queue pour passer devant le Rabbi qui leur souhaitera une bonne et douce année. Patiemment, Rabbi Lévi Its’hak écrit les noms de tous ceux qui se sont acquittés de la somme demandée. Bientôt le soleil se couchera et la nouvelle année va commencer. La queue est terminée et pourtant Rabbi Lévi Its’hak attend encore.
Soudain, une femme arrive, essoufflée. C’est une jeune veuve qui tient son petit garçon par la main. Elle éclate en sanglots : « Rabbi ! Je suis veuve ! Je n’ai que mon fils, la prunelle de mes yeux ! Très tôt le matin je travaille et je ne rentre que le soir, épuisée, pour ne gagner en tout et pour tout que de quoi nourrir mon enfant ! Malgré tous mes efforts, je n’ai réussi à économiser qu’un seul rouble ! Rabbi ! Prenez ce rouble et priez pour nous deux ! ».
Rabbi Lévi Its’hak, si connu pour être « l’avocat du peuple juif », toujours prêt à excuser même les fauteurs les plus cyniques, est cette fois inflexible :
- Je comprends votre peine, Madame mais avec un seul rouble, je ne peux prier que pour une personne et donc je ne vais écrire que votre nom dans ma liste. Votre fils est encore jeune, il s’en sortira…
- Pas question, s’écrie la dame, affolée. Ne faites pas cela, Rabbi ! Si vous ne pouvez prier que pour l’un de nous deux, priez pour mon petit Chlomo ! Qu’il soit inscrit et scellé dans le Livre de la Vie ! Quant à moi, peu importe ce qui m’arrivera…
En entendant ces pleurs et ces supplications, Rabbi Lévi Its’hak entra dans un état d’exaltation sublime. C’était justement ce qu’il attendait ! Tremblant d’une sainte excitation, il s’adressa directement à D.ieu !
- Maitre du monde ! Du haut du Ciel, regarde Ton peuple juif ! Comment une maman est prête à se sacrifier pour le bien de son fils unique ! Toi aussi, aie pitié de nous comme cette mère a pitié de son enfant et inscris-nous tous ensemble dans le Livre de la Vie !
* * *
Veille de Roch Hachana 2012 – Tioumen en Sibérie -
Une jeune femme arrive chez nous : cela fait un an qu’elle s’est rapprochée de la pratique du judaïsme – à pas de géant !
- Monsieur le Rabbin, je souhaite établir un bilan avec vous à l’aube de la nouvelle année. J’ai besoin de savoir ce qui va et ce qui pourrait être amélioré…
Étonné, j’attends la suite : en un an, cette femme et sa famille ont avancé avec détermination, avec conviction, avec sincérité et sans chercher de compromis dans la voie de la Torah, dans la pratique rigoureuse des Mitsvot :
- Cela fait déjà quelques mois que nous mangeons cachère, enfin c’est-à-dire que seuls des aliments cachères entrent dans notre maison, bien que nous n’ayons pas encore cachérisé notre cuisine. Vous pouvez écrire que nous prenons la bonne décision cette année, de cachériser notre cuisine, sérieusement et d’acheter tous les ustensiles nouveaux nécessaires.
Ah ! Et vous pouvez ajouter que mes filles et moi, nous avons décidé de nous habiller Tsniout, correctement, comme il convient pour les descendantes de Sarah, Rivka, Ra’hel et Léa. Par ailleurs, cette année, mon fils de sept ans a enfin été circoncis, le genre de résolution que je remettais toujours à plus tard et que j’ai enfin concrétisée… J’allume les bougies de Chabbat et des fêtes, avec mes filles, ma sœur et même ma mère qui pourtant ne voulait pas entendre parler de toutes ces choses-là à cause de son éducation communiste et athée.
Oui, nous respectons le Chabbat ! Je suis si heureuse de pétrir mes ‘Hallot tous les vendredis (et elles sentent si bon, un vrai délice !). Mon fils nous fait le Kiddouch avant le repas et toute la famille mange ensemble. La télévision et les ordinateurs sont éteints – et même les téléphones portables ! Nous respectons tout ce que nous avons réussi à apprendre chez vous, monsieur le Rabbin et avec votre épouse…
Elle respire profondément quand elle énumère une à une toutes ces étapes qu’elle a franchies cette année, en y associant toute sa famille.
- Cependant, il y a encore quelque chose qui manque dans ma pratique du Chabbat : il m’arrive parfois, sans faire exprès, que, par habitude, j’allume ou j’éteins la lumière ! Cela signifie que je transgresse le Chabbat ?
Ah ! Et encore un problème : le plus difficile, c’est la porte d’entrée de notre immeuble ! Nous n’avons pas beaucoup de voisins et il arrive parfois que nous soyons obligés d’attendre de longs moments dans le froid de Tioumen (en Sibérie !) jusqu’à ce que quelqu’un nous ouvre cette porte électrique, pour mon fils et moi-même. La famille s’inquiète mais surtout, nous risquons de geler sur place à force d’attendre devant la porte ! Il faut que l’un de nous deux appuie sur le bouton. Je ne veux pas que mon fils salisse son âme et transgresse le Chabbat : alors je me dévoue et j’appuie moi sur le bouton !
* * *
Sans m’en rendre compte, des larmes coulent le long de mes joues.
Je me reprends et j’explique à cette dame comment agir dans ce cas et lui donne un « truc » qui a été mis au point par les Rabbanim pour ouvrir ce genre de porte d’une façon permise le Chabbat.
Et je ne peux m’empêcher de penser à Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev : qu’aurait-il dit en écoutant ce bilan spontané ?
« Maître du monde ! Du Haut du Ciel regarde Ton peuple Israël ! Vois comment une femme juive a pitié de son fils adoré ! Pour lui, elle est prête à se sacrifier ! Vois les dilemmes auxquels nous sommes confrontés pour respecter le saint Chabbat ! Envoie-nous déjà le Machia’h qui nous délivrera de ce long exil ».
Puissions-nous tous être inscrits et scellés pour une vie de Torah et de Mitsvot pour l’année à venir, ensemble avec toutes ces âmes prêtes à se sacrifier et pour lesquelles certainement les portes du Ciel sont grandes ouvertes !
Rav Yerachmiel Gorelik – Chatz Lelo Minyane
Traduit par Feiga Lubecki