Ékev
Moché poursuit son discours d’adieu en promettant aux Enfants d’Israël la prospérité en Terre d’Israël, s’ils suivent la voie de D.ieu.
Il leur fait également des reproches pour leurs erreurs passées. Mais il leur adresse des paroles soulignant le pardon de D.ieu.
Il leur rappelle la Manne qui leur enseigna que l’on vit exclusivement grâce à D.ieu.
Il décrit l’abondance de la Terre d’Israël et insiste sur la Providence Divine.
Il leur ordonne de détruire les idoles.
On lit également ici le second paragraphe du Chema. C’est également la source du précepte de la prière et on y trouve une référence à l’Ere Messianique.
Quand le talon devient une tête
Rien n’est immérité
L’un des principes fondamentaux de la pensée ‘hassidique est que toutes les révélations de la Divinité dépendent du service divin de l’homme. Même les révélations qui transcendent notre compréhension limitée, parce qu’humaine, doivent être attirées ici-bas par nos propres efforts.
Cela s’applique également aux révélations de l’Ere de la Rédemption. On verra alors que notre monde est la résidence de D.ieu. Et tout comme une personne révèle son être véritable dans sa propre maison, ainsi la véritable Essence de D.ieu, pour ainsi dire les aspects essentiels de Son Etre, sera-t-elle perçue dans ce monde matériel.
Ces révélations ne viendront cependant pas simplement comme une expression de la faveur divine. Mais elles devront avoir été initiées par nos actions et par notre service divin durant l’exil. Et c’est particulièrement la réponse aux défis que nous rencontrons dans notre époque, où nous pouvons entendre « les talons de Machia’h » qui s’approche, qui en précipitera la venue.
Répondre à la Divinité
Une personne intellectuellement honnête peut être poussée à demander : « notre service divin peut-il faire venir Machia’h ? Comment nos efforts pourraient-ils accomplir ce qui n’a pas été possible avant ? »
Si l’on considère l’étendue de l’engagement d’une personne dans le service divin, il ne fait aucun doute que les Juifs qui vivaient à l’époque du Beth Hamikdach possédaient un grand avantage : la Divinité pénétrait chaque aspect de leur être.
Mais, en exil, le service divin occupe moins la pensée consciente de la personne et est l’objet d’une moindre motivation extérieure. Pour nous, aujourd’hui, s’engager pour D.ieu et de façon constante, reflète l’œuvre d’un potentiel intérieur qui transcende le moi conscient. Un croyant moderne doit aller au-delà de tous les concepts de son « moi ». Ce ne sont pas ses pensées ou ses sentiments mais plutôt son moi profond, l’aspect de son être totalement identifié avec D.ieu, qui motive sa conduite.
Cela reflète une plus profonde dimension de l’âme et un engagement plus intense à D.ieu que ceux qui se révélaient à l’époque du Beth Hamikdach.
Un canal pour communiquer la puissance de l’âme
Ces concepts sont évoqués dans la Paracha de cette semaine, Ekev. Littéralement, Ekev signifie « talon » et se réfère à ce que l’on appelle « les talons de Machia’h », le temps où les pas de Machi’ah s’approchant se font entendre.
Cependant, les talons possèdent un avantage sur les autres membres du corps. Ce sont ceux qui obéissent le plus facilement à la volonté. Par exemple, il est plus facile de mettre son talon dans de l’eau extrêmement chaude ou extrêmement froide que n’importe quelle autre partie du corps.
Cependant, la ‘Hassidout explique qu’il existe une plus grande dimension à l’absence de réponse du talon. Il n’est structuré que pour exprimer la force de la volonté. Notre volonté est un canal qui exprime notre âme et parmi tous les membres du corps, c’est le talon qui exprime l’obéissance la plus active à ce potentiel.
Notre esprit et notre cœur sont les agents d’expression de nos potentiels conscients. Nos talons, quant à eux, expriment notre volonté intérieure qui transcende la pensée consciente.
De la même façon, dans l’analogie, ce sont les âmes qui sont comparées aux « talons », les gens vivant à l’époque des « talons de Machia’h », dont l’engagement exprime la force intérieure et manifeste l’infini potentiel de l’étincelle divine qui réside en chacun d’eux.
Une juste récompense
D’autres interprétations soulignent que le mot Ekèv se réfère à « la fin des jours », lorsque nous recevrons la récompense ultime pour l’observance de la Torah et des Mitsvot. En fait, le début de la Paracha se concentre sur cette récompense.
La santé, le succès et le bien-être matériel mentionnés dans la Torah sont un élément catalyseur, rendant possible notre observance. Car lorsqu’une personne s’engage à observer la Torah et les Mitsvot, D.ieu modèle son environnement pour l’y encourager.
Ces bienfaits ne sont pas une fin en soi mais une aide pour que l’homme atteigne son but ultime : le service de D.ieu.
Les véritables bienfaits nous parviendront à l’Ere de Machia’h, lorsqu’il n’y aura ni famine ni guerre, ni envie ni compétition, car les bonnes choses couleront en abondance et tous les délices seront aussi accessibles que la poussière.