Semaine 32

  • Ekev
Vivre avec la Paracha
Ekev
L’homme et le pain

La création tout entière peut être divisée en quatre éléments :
1) Le premier consiste en l’inanimé, le minéral, qui ne montre aucun signe extérieur de vie ou de vitalité.
2) Le second est le règne végétal qui jouit d’un mouvement vertical (par la croissance) mais est incapable de mouvement latéral.
3) Le troisième est le règne animal qui fait montre d’une énorme énergie vitale par les mouvements verticaux et latéraux.
4) Enfin l’homme domine tous les règnes. L’homme montre des signes de vie non seulement à l’extérieur mais également à l’intérieur. Aucune créature n’a un intellect comparable et des talents de communication semblables.
Cependant cette hiérarchisation pose un problème. Pourquoi l’homme est-il nourri, sustenté par ce qui lui est inférieur ? La logique ne dicte-t-elle pas que des formes de vie élevées soient alimentées par ce qui leur est supérieur ? Et à l’inverse, une forme de vie supérieure ne compromet-elle pas, en quelque sorte, sa pureté en recevant son énergie vitale d’une forme de vie inférieure ?

Le plus bas est le plus élevé
Cette question nous oblige à réévaluer la manière dont le monde apparaît et les valeurs que nous lui attribuons. La Cabbale nous enseigne que les créatures qui apparaissent les plus basses ont, en fait, leur origine à un niveau plus élevé. Leur origine supérieure leur permet de séjourner à un statut très bas parce qu’une source plus forte est capable d’envoyer ses jaillissements plus loin qu’une source moins puissante.
Quand nous envisageons la hiérarchie de cette perspective, nous découvrons que l’origine de la végétation est en fait plus élevée que celle de l’homme. L’homme n’est pas nourri par la substance du pain, qui lui est inférieure, mais par l’énergie divine qu’il renferme, l’origine spirituelle du pain qui, elle, est plus élevée.

Pas seulement le pain
La gratitude est un fondement de la vie juive : sentir et exprimer de la gratitude à l’égard de ceux qui nous entourent et aussi sentir et exprimer de la gratitude à l’égard de D.ieu.
Un des aspects importants de cette gratitude s’exprime par la récitation des Actions de Grâce (Birkat Hamazone) après avoir mangé du pain. C’est un moment significatif, qu’il ait lieu lors d’un banquet, d’un repas familial le Chabbat ou simplement après avoir consommé un sandwich.
Réciter les Actions de Grâce exprime l’idée que nous dépendons de D.ieu pour tous les détails de notre vie et que nous Lui sommes reconnaissants de veiller sur nous, à chacun de nos pas. Nous avons besoin de D.ieu dans notre existence de chaque instant, pour l’air que nous respirons et pour les aliments que nous consommons.
L’idée que nous devons réciter cette prière vient d’un verset de la Torah : «Tu mangeras et seras rassasié et béniras D.ieu pour la bonne terre qu’Il t’a donnée» (Deutéronome 8 :10). Les Sages expliquent que le sens littéral de ces mots implique qu’il nous est enjoint de ne bénir D.ieu que si nous avons mangé suffisamment pour être «rassasiés». Toutefois, les Sages ont introduit l’idée que nous devons réciter cette prière même si nous ne sommes pas rassasiés, à partir du moment où nous avons consommé une quantité minimale de pain (la taille d’une olive, soit environ trente grammes).
Cette prière comporte quatre paragraphes. Le premier concerne le fait que D.ieu pourvoit en nourriture le monde entier ; il fut composé par Moché. Le Peuple Juif errant dans le désert le récitait après avoir mangé la Manne qui tombait du ciel.
Après quarante ans, ils entrèrent en Terre Promise. Alors Yehochoua écrivit le second paragraphe qui commence par des remerciements à D.ieu pour la sainte Terre d’Israël. Ce paragraphe remercie également D.ieu pour l’Alliance de la Circoncision, pour l’Exode d’Egypte et pour la Torah.
Le troisième paragraphe composé par le roi David et et le roi Chlomo concerne la ville sainte de Jérusalem. Il évoque également la lignée des rois descendant de David et le Temple. Il s’achève avec la supplique à D.ieu de reconstruire la ville sainte de Jérusalem avec la venue de Machia’h.
Le dernier paragraphe des Grâces fut composé par les Sages, il y a environ 1870 ans. C’est une expression générale de gratitude à D.ieu. Il est «le Roi Qui est bon et qui fait le bien pour tous».
En fait ce dernier paragraphe fut rédigé après la terrible tragédie de l’échec de la révolte juive contre les Romains en 135 de l’ère commune. Un nombre effroyable de Juifs furent massacrés. Louer D.ieu pourrait paraître exprimer de la gratitude d’avoir survécu pour transmettre un Judaïsme vivant à la prochaine génération. Dans cette dernière partie, nous remercions également nos hôtes et nos parents et demandons à nouveau à D.ieu d’envoyer le prophète Eliahou qui annoncera le Machia’h.
Des paragraphes et phrases additionnels ou de légers changements dans les mots permettent de saluer des jours exceptionnels comme le Chabbat, Roch ‘Hodech ou les Fêtes.
Les Actions de Grâce ne font pas que remercier D.ieu d’avoir pourvu à nos besoins essentiels. C’est une partie intégrante de notre propre vie, en tant que Juifs, exprimant le cours entier de notre histoire, avec ses joies, ses tragédies et ses espoirs. Le réciter ou le chanter nous unit à des milliers d’années d’histoire du Peuple Juif et nous offre également une précieuse opportunité de nous adresser directement à D.ieu.
Le Coin de la Halacha
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De Recit de la Semaine
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