Samedi, 12 décembre 2020

  • Vayéchev
Editorial

 Une victoire nouvelle

Enfin, temps de lumière : ‘Hanoucca est là ! Nous l’avons tous attendu. Nous avons traversé la grisaille et la morosité, nous avons affronté des épreuves inaccoutumées, que l’on croyait disparues dans la nuit du passé, et nous avons résisté. Résilience, qualité naturelle d’un peuple juif qui a historiquement vécu le pire… Alors, quand, au sein de cette obscurité, naît à nouveau la lumière, la joie ne peut que dépasser toutes les limites forgées par l’habitude. Cette année, il nous faut donc réentendre le message de la fête avec une acuité nouvelle. Car les flammes de ‘Hanoucca nous murmurent toujours leur histoire, les récits d’héroïsme et de combat, de liberté reconquise et de défaite des oppresseurs. Certes, tout cela résonne haut et fort sur des rythmes glorieux dans les consciences. Mais aujourd’hui, en ces temps de ce point de vue apaisés, où sont donc la lutte et la gloire au quotidien ? Et, si tout cela n’est plus que souvenir de grandeur passée, de quoi est faite notre liberté ?

Le déroulement des jours et les vicissitudes actuelles évoquent une de ces histoires merveilleuses et authentiques de la tradition ‘hassidique, celle de ce ‘hassid abandonné sur sa charrette par des brigands en pleine nuit noire, loin de tout chemin tracé, au plus profond d’une forêt marécageuse infestée de loups. Il devait avancer mais, où qu’il ait choisi d’aller, les plus graves dangers le menaçaient. C’était le premier soir de ‘Hanoucca. Il plaça sa confiance en D.ieu et vit alors une petite flamme qui semblait lui indiquer de le suivre. Faute d’autre choix, il se dirigea vers elle. Elle recula, comme pour lui dire de poursuivre ainsi et, au petit matin, le ‘hassid se retrouva sain et sauf sur la grand route.

Le monde est tel qu’il s’étend parfois devant nous comme cette forêt aux multiples embûches. Qui pourrait, dans l’obscurité où nous baignons, en reconnaître les détours et en sortir sans encombre ? Mais voici qu’apparaît la flamme de ‘Hanoucca et sa lumière est à nulle autre pareille. Elle traverse la nuit du monde et aussi celle, éventuelle, des âmes et des cœurs. Elle est, surtout à présent, l’expression pure de cette joie qui brise toutes les barrières. Aussi, quand nous la voyons naître, monter et augmenter, nous savons de quel côté aller. Toute crainte disparaît avec les dernières ombres et nous avançons dans cette gloire retrouvée de la liberté invaincue. A nous de vivre !

Etincelles de Machiah

 Au niveau de l’essence de l’âme

L’étude de la ‘Hassidout est une préparation au dévoilement des secrets de la Torah lors de la venue de Machia’h.

Ce dévoilement révèle l’essence de l’âme de chacun et cette révélation même amène celle de « l’âme générale » du Peuple juif, Machia’h.

(D’après Séfer Hasi’hot 5750 vol. 1 p. 285)

Vivre avec la Paracha

 Vayéchev

Yaakov s’établit à ‘Hévron avec ses douze fils. Yaakov montre de la préférence pour Yossef, son fils de dix-sept ans, en lui réservant un traitement de faveur, comme le don d’un manteau multicolore, suscitant la jalousie de ses autres fils. Yossef raconte à ses frères deux de ses rêves qui prédisent qu’il est destiné à les diriger. Cela accroît leur jalousie et leur haine à son égard.

Chimon et Lévi complotent de le tuer mais Réouven suggère de plutôt le jeter dans un puits. Il a l’intention de revenir le sauver. Alors que Yossef est dans le puits, Yehouda le vend à des voyageurs ismaélites. Les frères font croire à leur père Yaakov que Yossef a été dévoré par un animal sauvage.

Yehouda se marie et a trois enfants. L’aîné, Er, meurt jeune et sans enfant et sa femme est mariée, en lévirat, à son second fils, Onan. Onan pêche et lui aussi est frappé par une mort prématurée. Yehouda se refuse à lui donner son troisième fils. Mais Tamar, déterminée à avoir un enfant de la famille de Yehouda, se déguise et attire Yehouda lui-même. Quand Yehouda apprend qu’elle est enceinte, il la condamne à être exécutée mais devant les preuves, il réalise et reconnaît qu’il est le père de l’enfant à naître. Tamar donne naissance à deux fils jumeaux : Pérets (ancêtre du Roi David) et Zéra’h.

En Egypte, Yossef est vendu à Potiphar, ministre du Pharaon. D.ieu bénit toutes ses entreprises chez Potiphar mais sa femme le convoite et, devant son refus, le fait emprisonner. En prison, il gagne la faveur de l’administration pénitentiaire. Il rencontre le maître échanson et le maître panetier du Pharaon. Il interprète correctement leurs rêves et demande au maître échanson, qui sera libéré, d’intercéder en sa faveur auprès du Pharaon, mais il oubliera de le faire.

Les habits de la nature

« Le maître échanson ne se souvint pas de Yossef et il l’oublia. » (Béréchit 40 :23)

« Parce que Yossef avait compté [sur le maître échanson] pour se rappeler de lui, il dut être emprisonné deux années supplémentaires. » (Rachi, ad hoc.)

Nos Sages nous enseignent que « les Justes imitent leur Créateur ». Si nous voulons savoir comment nous comporter dans des circonstances précises, il nous faut observer ce que fait D.ieu.

D’une manière générale, D.ieu choisit de diriger Son monde selon des modes comportementaux immuables (et donc prédictibles), ce que nous appelons « les lois de la nature ». Il Lui serait aussi « facile » de faire tomber, chaque jour, la manne du ciel que de faire en sorte que le grain pousse et que la farine et l’eau donnent du pain. Mais, à l’exception d’une parenthèse de quarante ans dans notre histoire, D.ieu a imperturbablement choisi de nous nourrir grâce au pain, qui est issu de la terre par des voies naturelles, plutôt que par le miraculeux pain du ciel.

Ainsi devons-nous également gérer notre vie en accord avec les lois de la nature. Tout en gardant la foi absolue que D.ieu est Celui Qui Seul nous donne la vie et la subsistance, nous nous échinons pour construire les canaux naturels grâce auxquels peut s’écouler la Providence divine. Nous savons que pouvoir se nourrir d’un morceau de pain, prétendument produit grâce aux efforts humains, n’est pas moins un miracle que d’être sustenté par le pain qui tomberait du ciel. Mais nous n’attendons pas, passifs, que tombe la manne. Nous consacrons du temps, de l’énergie et nos talents, ressources qui auraient pu être consacrées à des fins plus spirituelles, à labourer, semer, moudre, pétrir et cuire ou à gagner l’argent avec lequel nous paierons d’autres pour produire notre pain.

L’exemple d’Avraham

Dans le douzième chapitre de Béréchit, le modèle de cette conception de la vie nous est donné par le premier Juif, Avraham. D.ieu lui a ordonné de résider en Terre Sainte. Mais très vite, une famine s’abat sur le pays. Avraham se rend en Égypte où l’on peut se procurer du pain.

La famine en Terre Sainte et les peines d’Avraham en Égypte sont comptées parmi les « Dix épreuves » qui établirent la profondeur et l’invincibilité de sa foi en D.ieu. Et pourtant, à première vue, il semblerait qu’Avraham ait « échoué » dans ces épreuves. Il ne resta pas en Terre Sainte, ayant confiance que D.ieu pourvoirait à leurs besoins, même dans une situation de famine.

Mais en réalité, désavouer les voies naturelles de la vie ne signifie pas pour autant avoir une plus grande foi en D.ieu. En fait, le faire irait même à l’encontre du désir divin que nous vivions dans le monde naturel, en tant que « partenaires dans la création ». Le vrai test de la foi réside dans notre approche de nos activités naturelles. Les considérons-nous comme le résultat de nos accomplissements ? Ou bien reconnaissons-nous qu’elles ne sont que des « vêtements » dans lesquels D.ieu s’habille et déguise la subsistance supra naturelle de notre vie ?

La foi d’Avraham ne l’empêcha pas d’aller en Égypte quand il n’y eut plus de ressources naturelles en Terre Sainte ou de mettre au point des stratégies quand sa vie fut menacée. En réalité, le fait-même qu’il prenne ces initiatives, rencontre le succès, tout en considérant que D.ieu était la seule source de son enrichissement et de sa sécurité, est la preuve ultime de sa foi en D.ieu.

Yossef

Cependant, dans certaines circonstances, D.ieu accomplit des « miracles », des événements lors desquels sont déchirés les voiles de la prédictibilité et de la consistance, et où l’implication de D.ieu dans notre vie est détachée de ses habits naturels. Là encore, nous sommes enjoints d’imiter notre Créateur. Dans notre vie, certains événements appellent une réponse « miraculeuse », un comportement qui fait abstraction des dictats conventionnels de la nature.

Mais ils sont l’exception et ne doivent être utilisés que dans des circonstances exceptionnelles ou par des individus exceptionnels dont la vie entière va dans le sens de la dimension miraculeuse de la relation de D.ieu avec notre réalité.

L’arrière-petit-fils d’Avraham, Yossef, était un tel homme.

Quand il fut incarcéré dans une prison égyptienne et rendit un grand service à son codétenu, le maître échanson du Pharaon, il gagna l’opportunité de lui demander une faveur, celle d’obtenir du maître de l’Égypte de le libérer.

Or, Yossef est critiqué pour cette démarche. Il va même jusqu’à être puni pour ne pas avoir exclusivement placé sa confiance en D.ieu. L’échanson l’oublie, n’intervient pas en sa faveur et Yossef va rester deux ans encore en prison.

Ce qui était pour Avraham un comportement désirable et une preuve de sa foi en D.ieu représente une défaillance chez Yossef. Car ce dernier appartenait à cette élite de Justes dont la mission dans la vie est d’émuler le Créateur dans Sa relation miraculeuse avec Sa création.

Dans chaque génération, une petite élite de « Yossef » s’élève à un niveau de transcendance, au-delà des agissements et des préoccupations du monde matériel, symbolisant la vérité selon laquelle, par essence, « il n’existe rien en dehors de Lui ». Mais pour la grande majorité d’entre nous, le chemin de la vie est celui qu’a tracé Avraham : un chemin dans lequel D.ieu masque son implication dans notre vie dans les voies de la nature, et nous employons les ressources et les normes de notre existence matérielle comme base de notre relation avec Lui.

Le Coin de la Halacha

 Comment allume-t-on les 2 lumières de ‘Hanouccah

le vendredi après-midi 11 décembre 2020 ?

Il convient, avant l’allumage, de procéder à la prière de Min’ha. On peut allumer jusqu’à 16h35 (horaire de Paris).

Le maître de maison, et éventuellement tous les garçons de la maison, prononceront d’abord les deux bénédictions :

(1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner ‘Hanouccah ».

Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui nous a sanctifiés par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer les lumières de ‘Hanouccah.

(2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéassa Nissim Laavoténou Bayamime Hahème, Bizmane Hazé ».

Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, Roi de l’univers qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci.

On allumera d’abord la mèche ou la bougie située le plus à gauche puis celle qui la précède à droite à l’aide de la bougie appelée « Chamach ».

On aura pris soin de mettre assez d’huile dans les 2 godets (ou d’avoir prévu 2 bougies assez grandes) pour durer jusqu’à une demi-heure après la nuit. Après l’allumage, on récite « Hanérot Halalou ».

Avant 16h35, les jeunes filles et les petites filles allumeront leurs bougies de Chabbat, après avoir mis quelques pièces dans la boîte de Tsédaka (charité) ; les femmes mariées allumeront au moins deux bougies.

Tout ceci devra être terminé avant 16h35 (heure de Paris) le vendredi 11 décembre.

Une jeune fille (ou une femme) qui habite seule devra elle aussi procéder d’abord à l’allumage des lumières de ‘Hanouccah puis des bougies de Chabbat, avec les bénédictions appropriées.

Le Recit de la Semaine

 La ‘Hanoukia du Na’hal ‘Harédi

C’est le seul bataillon composé uniquement de soldats orthodoxes dans l’Armée de Défense d’Israël, Tsahal. Cette unité de Na’hal ‘Harédi bénéficie de la supervision de Rabbanim aussi bien pour la nourriture que pour l’ensemble du programme, avec des temps réservés pour la prière etc.

C’était en 2005. Notre bataillon 97, aussi appelé Netsa’h Yehouda ou encore Na’hal ‘Harédi, procédait à des manœuvres dans le désert de Judée. C’était la première fois depuis l’année précédente que tout le bataillon était réuni pour cet exercice de grande envergure. Nous avions déjà effectué un stage de deux semaines et demi : une semaine dans la Bikaa (la vallée du Jourdain) et une autre en manœuvre. Nous avions passé les premiers jours de la semaine à nous « battre » les uns contre les autres avec des compétitions qui incluaient la course, la navigation et le tir. Chaque soldat avait tout donné de lui-même. Maintenant nous en arrivions à l’exercice final.

On était mercredi matin. On nous ordonna de démonter les tentes que nous avions utilisées depuis dimanche ; les officiers vinrent vérifier les feux et assignèrent les objectifs. Nous, les soldats, nous sommes restés seuls sur la base pour préparer les prochaines vingt-quatre heures. Nous étions supposés avancer vers notre objectif à minuit, pour « lancer l’attaque » aux petites heures du matin. Le matériel devait être pris en fin de matinée quand nous retournerions dans un endroit calme pour prier et nous reposer dans l’attente de la prochaine expédition. Tout semblait bien pensé dans tous les détails et aurait dû se dérouler sans problème. La nuit suivante, nous serions de retour à notre base à la caserne où nous pourrions dormir dans nos lits. Il n’y avait qu’un problème : c’était la veille de ‘Hanouccah : où et quand pourrions-nous allumer la première bougie de la fête ?

Puisque nous étions tous pratiquants, nous n’avions évidemment pas oublié que c’était ‘Hanouccah. Bien avant de partir (à 23h30), nous devions nous rassembler pour un allumage public. Mais nous savions bien que cela ne nous rendrait pas quittes de la Mitsva et que cet allumage ne servirait qu’à « publier le miracle » selon la recommandation talmudique. Comment, nous les soldats, pourrions-nous allumer chacun individuellement nos bougies ? Un groupe de soldats Hessder (étudiants de Yéchiva qui exécutent leur service militaire en même temps que leurs études talmudiques) avaient posé la question au rabbin du bataillon. Voici le problème : nous avions du temps (plus de quatre heures entre la tombée de la nuit et le début des opérations). Mais le problème était l’endroit : selon la Hala’ha (loi juive), on doit allumer la ‘Hanoukia à la maison (ou, si on n’est pas à la maison, dans une maison, quelle qu’elle soit - hôtel, dortoir etc.). Bien que la base fût assez vaste, nous étions dehors, en camping pour ainsi dire. Le seul bâtiment auquel nous avions accès était la synagogue. Nous avions déjà démonté nos tentes et nous ne serions de retour à la base « en dur » que la nuit suivante - à temps pour l’allumage de la deuxième bougie. Le Rav avait donc tranché que, puisque nous ne disposions pas de « maison » et que nous n’avions nulle part où allumer la ‘Hanoukia, nous étions exemptés : nous n’étions pas du tout obligés d’allumer cette nuit-là !

A l’armée, il est parfois difficile de respecter les lois et coutumes aussi strictement que notre éducation nous y avait habitués. Même dans une unité pratiquante, on trouvait des soldats qui lâchaient un peu certaines contraintes qu’ils observaient normalement scrupuleusement chez eux. Je discutai du problème avec des camarades Loubavitch : certains d’entre eux n’avaient plus les signes distinctifs caractéristiques de leur origine et pratique. Cependant, quand je leur exposais que le Rav avait tranché que nous étions exemptés de l’allumage, ils me regardèrent et protestèrent : « Que veux-tu dire : exempté ? Nos grands-parents dans les camps de travail du Goulag en Sibérie ont confectionné des ‘Hanoukiot en creusant des pommes de terre dans lesquelles ils versaient un peu de margarine prélevée sur leur maigre ration de nourriture pour accomplir la Mitsva d’allumer les bougies - alors qu’ils risquaient la mort pour cela ! Crois-tu vraiment que nous, dans l’armée du peuple juif sur sa terre, nous n’allons pas allumer la Menorah ? ».

La nuit tombait presque. Les officiers n’étaient pas encore revenus de leur réunion préparatoire. Chacun se rendit à la synagogue pour la prière de Min’ha. L’officiant alluma la ‘Hanoukia, nous avons entonné les chants traditionnels.

Je suis sorti de la synagogue : il y avait là un des ‘Hassidim de Loubavitch, assis à même le sol, à côté d’un gros rocher. Et sur le rocher trônaient deux bougies : une, c’était la bougie de ‘Hanouccah et l’autre, c’était le « Chamach » qui avait servi à allumer la bougie de la fête. On pouvait ressentir la sainteté de ces bougies et elles semblaient supplier qu’on leur envoie de la compagnie.

Je revins dix minutes plus tard : il y avait maintenant plus de vingt bougies brûlant gaiement sur le rocher et tout un cercle de soldats autour d’elles - malgré la pluie qui s’était mise à tomber. La flamme isolée d’un jeune garçon qui ne pouvait envisager de rater même une fois un allumage avait incité des dizaines d’autres soldats à l’imiter. J’étais fasciné : je trouvais que ces petites bougies sur le rocher brillaient de façon bien plus intense et nous réchauffaient bien davantage que toutes les bougies ailleurs !

Le cœur léger, nous avons entamé les manœuvres de la nuit, sautant d’un allumage public solennel à des allumages individuels sous la pluie, pour notre expédition qui dura toute la nuit. Nous avons escaladé des collines au matin puis avons effectué des patrouilles dans la journée pour retourner à notre point de départ la nuit suivante : à temps pour l’allumage de la deuxième bougie (cette fois, sans la pluie).

L’histoire de ‘Hanouccah est arrivée il y a des milliers d’années mais nous continuons à en célébrer les miracles encore aujourd’hui, bien après la destruction du Temple.

Ces bougies sur le rocher sont éteintes depuis longtemps mais pour moi, leur lumière continue de briller : pour toujours.