semaine 41

  • Vayéra
Editorial

 Une affaire de conscience

En cette période où la grisaille monte et parvient parfois à pénétrer les esprits, il est bon de vivre au rythme essentiel du cycle de la Torah, comme la respiration de l’univers. Et voici que ce cycle nous entraîne à la suite d’Abraham. A travers lui, il nous donne à entrevoir ce qu’est la conscience juive et peut-être le destin du peuple juif.

De fait, nous sommes là devant une histoire sans pareille. Voici un homme, Abraham, qui naît en un temps donné, dans une société donnée – l’antique Chaldée – et qui cherche une vérité qu’il ne peut reconnaître dans les idées de son monde. Il n’a pas de maître, pas de modèle. Seule son âme peut le guider dans les méandres de la réflexion. Plus encore, celle-ci le conduit aux antipodes de la pensée commune. Sa culture d’origine, qui est alors celle de la civilisation, imagine que l’univers est créé et gouverné par de nombreuses divinités dont on sculpte les effigies que l’on adore. Enfreignant les règles, Abraham choisit une autre voie. Briseur d’idoles, il ouvre un autre âge pour l’humanité. Il est celui qui sait s’opposer à tous, malgré toutes les pressions imaginables. Il est celui qui sait défier les certitudes acquises et choisir un chemin d’authenticité. Les commentaires le relèvent : le nom Abraham a aussi pour étymologie, «celui qui se tient de l’autre côté» – du côté qui n’est pas celui des autres hommes.

C’est un véritable héritage intellectuel, moral et spirituel qui nous est ainsi transmis. Au fil des temps, nombreux ont été ceux qui ont reproché au peuple juif de ne pas ressembler à tous, de vivre différemment, d’avoir des particularismes irréductibles ou, plus clairement, d’être fidèle à lui-même. Sans doute le reproche retentit-il avec encore plus de force quand, aujourd’hui,  une certaine mondialisation uniformise les modes de vie et les consciences, quand certains rêvent d’établir des normes qui détermineraient ce que doit être l’homme et en quoi et comment il doit croire. L’histoire d’Abraham répond à tous : le peuple juif ne peut être normé. Il reste porteur d’une sagesse et d’un message éternels. Il n’est pas prêt à les oublier. Et, s’il n’y renonce pas, c’est aussi parce que, sans cela, le monde deviendrait bien terne. Sa vie est l’expression pure et constante ce cette réalité. En toute conscience.

Etincelles de Machiah

 La bonne éducation

Quand Rabbi Chalom Dov Ber, le cinquième Rabbi de Loubavitch, était encore un jeune enfant de quatre ou cinq ans, il alla voir son grand-père, le Tséma’h Tsédek, lui-même alors troisième Rabbi de Loubavitch, et éclata en sanglots. Son grand-père lui demanda la raison de ses larmes et la réponse vint, pénétrée de sincérité : «J’ai appris dans la Paracha de cette semaine que D.ieu Se montra à Abraham après que celui-ci se soit circoncis. Pourquoi ne Se montre-t-Il pas à moi ?!» Le Tséma’h Tsédek lui répondit : «Quand un Juif, à quatre-vingts dix-neuf ans, décide de se circoncire, il mérite que D.ieu Se montre à lui».

Cette histoire porte un enseignement important : il faut éduquer l’enfant de telle façon que, dès son enfance, il aspire à la révélation Divine. Cela s’applique également à notre temps, au seuil de la venue de Machia’h. Il faut ressentir la besoin de cette venue et l’attendre avec impatience : toute une éducation.

(D’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch – Chabbat Parachat Vayéra 5752) H.N.

Vivre avec la Paracha

 Vayéra

Un profond désir d’aider

Mon révéré beau-père, le Rabbi (Rabbi Yossef Yits’hak) a dit un jour que nous devons nous inspirer, pour notre conduite quotidienne, de la lecture hebdomadaire de la Torah. Ce concept peut aisément se comprendre. Puisque D.ieu vit éternellement, et qu’Il nous a donné la Torah, source de vie éternelle, si nous l’étudions continuellement, nous pouvons en tirer des leçons à appliquer chaque jour de notre vie. Cela nous dote ainsi d’une vitalité éternelle nous permettant de surmonter toutes les difficultés.

La Sidra de cette semaine décrit Avraham, le premier Juif. Il était un homme, seul face au monde entier, jusqu’à ce qu’il devint évident que D.ieu le soutenait dans tout ce qu’il entreprenait. C’est alors que le roi des Philistins lui demanda d’établir une alliance et c’est ce qui lui permit de vivre en sécurité sur la terre de ce peuple.

A propos de la période où Avraham vécut sur la terre des Philistins, la Sidra de cette semaine nous dit : «Et Avraham planta un échèl, un tamaris (arbre)… et là, il invoqua le Nom de D.ieu, Seigneur du Monde». En d’autres termes, il fit connaître la présence de D.ieu, «…Et Avraham vécut sur la terre des Philistins pendant une longue période». Et c’est après ces versets que la Torah relate le sacrifice d’Its’hak.

Une question se soulève : quelle leçon peut-on tirer du fait qu’Avraham plantât un tamaris ? La Torah a précédemment décrit la grandeur d’Avraham étant donné qu’il était un seul et unique Juif et qu’il diffusait la foi en un D.ieu unique. Après de tels sommets de dévotion, qu’ajoute ce qui paraît un détail : il planta un tamaris ? Et quel rapport cet acte a-t-il avec le sacrifice d’Its’hak ?

Le tamaris est un grand arbre possédant de larges branchages. Puisqu’Avraham vivait dans un désert, il planta cet arbre pour permettre aux voyageurs de s’y abriter du soleil torride. Le Talmud élargit l’interprétation du mot hébreu échèl jusqu’à avancer qu’il ne se réfère pas à un seul arbre mais à un verger. Avraham planta donc un verger pour que les voyageurs puissent se rafraîchir en consommant des fruits.

Le Talmud propose également une seconde interprétation, déclarant que échèl évoque une auberge. Avraham donnait donc aux passants du pain, de la viande, des boissons et le gîte. En fait, le Midrach indique qu’il mettait aussi à la disposition de ses invités une cour de justice où ils pouvaient régler tous les conflits qui se soulevaient, le cas échéant.

Avraham ne se contentait donc pas de fournir le pain, le sel et l’eau pour assouvir les besoins primordiaux de ses hôtes. Il ne leur donnait pas le strict minimum mais il leur offrait des éléments qui leur apportaient du plaisir : des fruits, du vin, des délicatesses et le logis. Il leur permettait même de disposer d’une cour de justice pour gérer leurs difficultés.

Et pour qui avait-il tous ces égards ? Pour de parfaits étrangers.

Cela nous enseigne une leçon. Au cœur de chaque Juif a été implanté l’attribut de la miséricorde et le désir d’accomplir des actes de bonté. Tel est notre héritage de notre patriarche Avraham, pas seulement aider autrui en comblant ses besoins essentiels mais lui permettre d’éprouver du plaisir, un plaisir matériel et la satisfaction personnelle qui surgit lorsque ses problèmes sont résolus.

Cette approche concerne particulièrement les parents dans leurs relations avec leurs enfants. Les parents possèdent le désir inhérent de donner à leurs enfants tout ce dont ils ont besoin (sans même se poser la question de savoir si les enfants le leur rendront). Et ils leur donnent plus que ce qui est nécessaire. Par exemple, dans le domaine de l’éducation, les parents s’efforcent de tout leur donner pour qu’ils puissent s’épanouir et développer tout leur potentiel, à la fois dans les domaines spirituel et matériel.

Pour les Juifs, cette attitude ne se limite pas à leurs propres enfants mais elle se déploie également vis à vis des autres. Dans chaque cœur Juif existe une tendance inhérente à partager avec de parfaits étrangers même ce qui a été gagné par un dur labeur et des efforts intenses. Et cela n’implique pas simplement de les aider matériellement mais également de s’intéresser à eux et les soutenir dans leurs problèmes personnels.

Cette approche transcende les limites de la raison.

Notre esprit admet que nous devions aider une autre personne dans ce qu’elle manque. Cela fait de la peine de la voir souffrir. Mais la volonté de donner à quelqu’un quelque chose dont il n’a pas besoin, quelque chose qui lui fera plaisir, émerge d’un type de générosité qui dépasse les impératifs intellectuels. Ce qui motive la personne dans sa quête du bien-être ultime de l’autre est son attribut de générosité.

Si ces concepts s’appliquent aux objets matériels, ils concernent également le domaine spirituel. Car une déficience spirituelle, un manque ressenti par l’âme, suscite bien plus de souffrances et est bien plus difficile à corriger qu’une déficience matérielle.

C’est la raison pour laquelle quand les Juifs s’installent dans un lieu nouveau, que ce soit un pays libre ou un pays qui les oppresse, la première de leurs préoccupations est d’établir des yechivot et des écoles où l’on étudie la Torah. Et cette démarche n’a pas seulement pour but de donner aux étudiants le minimum mais de développer tout leur potentiel, «de rendre la Torah grande et glorieuse».

La source du sacrifice de soi

C’est sur cette base que nous pouvons comprendre le lien entre la plantation du tamaris (et de toutes les implications du mot échèl) et le sacrifice d’Its’hak.

La force du messirout néfech (sacrifice de soi) qui motiva Avraham et Its’hak pour accomplir la Akéda (le sacrifice) venait de l’attribut de bonté qui transcende la raison. Bien qu’ils aient vécu librement de nombreuses années, sur la terre des Philistins, et qu’ils n’aient souffert d’aucune oppression, leur bonté illimitée leur permit de mobiliser en eux le sacrifice de leur personne pour la Akéda, avec joie.

Ce qui est nécessaire aujourd’hui

Cette leçon s’adresse aux générations suivantes. Aujourd’hui, ce qui est demandé au Peuple Juif est le messirout néfech, le sacrifice de notre personne, et tout particulièrement dans le domaine du ‘hinoukh, l’éducation. Toutes les ressources dont nous disposons, pour lesquelles nous sommes engagés dans de durs labeurs doivent être consacrées à l’éducation des enfants, les nôtres et ceux des autres.

Bien plus encore, notre intention doit être non de leur donner ce qui est nécessaire, mais de les engager au mieux, de la façon la plus complète qui soit, dans le domaine du judaïsme, de la Torah et des Mitsvot.

C’est de cette manière que nous élèverons une génération de Juifs possédant le messirout néfech, des Juifs prêts à se sacrifier pour le judaïsme. Bien qu’ils vivent dans des pays libres, ils seront prêts à se donner, offrant leurs possessions et si nécessaire leur vie pour la foi dans la Torah et ses Mitsvot et pour tout ce qui est lié à l’héritage juif.

Si’ha du Rabbi 17 ‘Héchvan 5719

Le Coin de la Halacha

 Un jeune marié peut-il voyager sans son épouse la première année de mariage ?

Il est écrit (Devarim – Deutéronome 24 : 5) : «Quand un homme se marie… il sera quitte (des travaux militaires) afin (de s’occuper de) sa maison (son épouse) pendant un an et il réjouira l’épouse qu’il a prise». Il incombe à chaque jeune marié de réjouir son épouse la première année de mariage. Réjouir ne signifie pas festins et absence de travail mais lui faire plaisir et accomplir ses souhaits autant que possible dans tous les domaines qui peuvent lui procurer de la joie.

Selon le Séfer Ha’hinou’h, le jeune marié doit habiter avec son épouse la première année et ne devrait pas quitter (pour une longue période) la ville sans elle, même pour gagner sa vie. D’autres décisionnaires (comme le Rambam, le Tour et le Choul’hane Arou’h) estiment que ce verset n’évoque que les devoirs militaires (et encore seulement quand il ne s’agit pas d’une guerre défensive) ou les devoirs civils.

Si le mari obtient l’accord de son épouse, de nombreux décisionnaires estiment qu’il a le droit de partir, surtout si c’est pour gagner sa vie et que cela lui est impossible dans la ville où ils habitent. D’autres encore estiment que, de nos jours, cela est permis dans tous les cas.

Nombreux sont ceux qui permettent les voyages dans le but d’étudier davantage et mieux la Torah ou accomplir une Mitsva, même si cela implique une absence prolongée.

F.L. (d’après Rav Yossef Ginsburgh – Sichat Hachavoua N° 1389)

Le Recit de la Semaine

 Le professeur et le hot-dog

C’est le récit d’un professeur qui se confronta à un hot-dog. Le hot-dog a perdu. Le professeur a gagné. Pour toujours.

Velvel Greene était professeur en épidémiologie et santé publique à l’Université du Minnesota. Dans les années 60, le professeur Greene était impliqué dans le programme de la NASA pour trouver des traces de vie sur Mars. Non, le hot-dog ne venait pas de la planète Mars mais bien de cette bonne vieille terre.

Mon oncle, Rav Moshe Feller s’était récemment installé au Minnesota et s’était lié d’amitié avec le professeur Greene, bien qu’ils n’aient pas du tout eu la même éducation et les mêmes préoccupations, du moins apparemment. Bref, ils avaient de longues discussions passionnantes.

La veille d’un de ses fréquents voyages, le professeur Greene reçut un coup de téléphone de Rav Feller qui lui demanda tout de go : «Je sais que vous prenez l’avion demain. Je vous en prie, rendez-moi service et commandez un repas cachère !»

Stupéfait par une telle demande, Professeur Greene faillit s’étrangler : «Comment ? Vous savez très bien que je ne respecte pas la cacherout à la maison ! Pourquoi m’embarrasser dans l’avion ?»

Il en fallait plus à mon oncle pour se laisser démonter : «Quand les autres passagers juifs verront que le professeur Greene a demandé un repas cachère, cela risque de les faire réfléchir et de les inciter à faire de même la prochaine fois qu’ils voyageront : pourquoi devraient-ils perdre juste parce que vous n’avez pas encore atteint le niveau ?» « Bon », répliqua Velvel, plutôt ennuyé. « Je ne comprends pas trop bien votre logique mais si cela peut vous rendre heureux, j’accepte ! »

Dr. Greene téléphona à son agence de voyage et commanda un repas cachère. Dans l’avion, quand l’hôtesse de l’air lui apporta un repas normal, non-cachère, Dr. Greene se racla la gorge et protesta : «Non merci, j’avais commandé un repas cachère !»

- Votre nom, s’il vous plaît ?

- Professeur Velvel Greene.

Toutes les têtes se tournèrent vers lui : le professeur Velvel Greene avait commandé un repas cachère ? Un scoop !

- OK. Je reviens de suite ! assura l’hôtesse de l’air.

Tandis que les autres passagers se régalaient avec leur poulet au parmesan, buvaient du champagne et savouraient un dessert somptueux, l’hôtesse de l’air avait disparu. Le professeur avait faim, les odeurs alentour lui donnaient légèrement le vertige ; il rappela l’hôtesse et, quand elle arriva enfin, elle affirma avec un sourire gêné : «Nous recherchons votre repas !». Quelques minutes plus tard, alors que tous les passagers avaient terminé leur collation de façon satisfaisante à en juger par leurs mines repues, le professeur n’avait toujours rien mangé et l’hôtesse revint s’excuser, dépitée : «M. Greene, je suis désolée ! Il a dû y avoir une erreur, nous n’avons aucun repas cachère dans l’avion !»

Il s’apprêtait à faire marche arrière (encore que ce soit assez dangereux en avion…) et à demander : «Bon, tant pis, donnez-moi un repas normal». Après tout, ce n’était pas sa conviction profonde. Chez lui, il mangeait toutes sortes de nourriture. Mais comment pouvait-il se contenter d’un repas normal alors qu’il avait réclamé auparavant à cors et à cris un repas cachère au point que tous les passagers avaient compris que le professeur Greene y tenait ? Il ne pouvait décemment se contenter d’un repas normal.

Il ne voulut pas causer de scandale. Mais il était furieux. Très furieux. Furieux contre la compagnie aérienne. Furieux contre lui-même qui s’était laissé entraîner dans cette histoire. Furieux contre D.ieu qui aurait tout de même pu le remercier (avec un bon repas) d’avoir eu le courage de demander un repas cachère en public afin que tous les passagers sachent que le professeur Greene mangeait cachère. Mais surtout il était furieux contre Rav Feller qui l’avait manipulé : il lui ferait comprendre qu’il ferait mieux de s’occuper d’autre chose la prochaine fois !

Il atterrit à l’aéroport international O’Hare de Chicago à minuit pour une escale d’une heure. Il n’y avait plus qu’un restaurant ouvert à cette heure tardive : un snack avec des hot-dogs. Les saucisses étaient appétissantes, elles sentaient bon, elles étaient juteuses et on pouvait même les accompagner de choucroute ! Velvel était vraiment affamé. Et toujours aussi furieux contre…

Il se dirigea vers la cabine téléphonique la plus proche et décida de téléphoner à Rav Feller à cette heure tardive, en PCV (payez chez vous, à charge pour le receveur de payer la note majorée du coup de téléphone lointain) pour le punir. Un appel à cette heure-là, de plus en PCV, angoisserait certainement Rav Feller qui méritait bien cela !

- Ici le professeur Greene ! Je vous appelle depuis l’aéroport de Chicago ! Je suis furieux et affamé ! Je vous ai écouté et j’ai commandé un repas cachère que j’attends toujours. Sachez que le seul restaurant ouvert propose des hot-dogs et, avant que j’aille faire la queue pour m’en acheter, je voulais vous réveiller pour vous informer que je vais en manger avec des oignons, de la moutarde, des légumes et du vin. Et s’il le faut, j’en achèterai un second !

Rav Feller garda le silence durant une longue minute puis répondit : «Velvel ! De nombreuses fois, vous m’avez demandé ce qu’est l’essence du judaïsme et ce qu’il exige de nous. Cette nuit, maintenant, au téléphone, je vais vous répondre et vous expliquer ce qu’est l’essence du judaïsme : c’est passer devant le restaurant non-cachère et ne pas acheter de hot-dog ! C’est être capable de prendre votre correspondance sans manger ce hot-dog. C’est cela le judaïsme ! Tout le reste n’est que commentaire ! »

De plus en plus furieux, le professeur s’écria : «Feller ! Vous êtes fou ! J’en avais toujours été persuadé mais maintenant j’en ai la preuve ! C’est cela le judaïsme ? Je vous assure qu’avec chaque bouchée de ce hot-dog, je penserai à vous et je me régalerai en votre honneur !».

Et il raccrocha rageusement le combiné, savourant à l’avance sa «vengeance».

Il se dirigea d’un pas décidé vers le snack, prit place dans la queue et, au moment de passer commande, quelque chose d’étrange se produisit. Il essaya de prononcer une phrase qui tenait debout, quelque chose comme «Puis-je avoir un hot-dog s’il vous plaît ?». Il avait faim, très faim et ces hot-dogs semblaient de plus en plus délicieux, dégageant une odeur sublime tandis qu’ils tournaient sur leurs broches…

Mais il n’y parvint pas, aucun son ne sortit de sa gorge !

C’est à ce moment qu’il réalisa qu’il était plus fort que le hot-dog. Plus fort que la faim qui le tenaillait. C’est que D.ieu était plus fort qu’un misérable morceau de viande et lui, il allait écouter D.ieu. Non pas par crainte, non pas par peur du châtiment. Mais par amour.

Et c’était là le judaïsme. Tout le judaïsme !

Professeur Greene n’acheta jamais ce hot-dog. Ni un autre. Ce voyage changea sa vie. Et il changea sa cuisine. Un petit «non» pour un hot-dog, un pas immense pour un Juif.

Yossi Lew – www.chabad.org

Traduit par Feiga Lubecki