Samedi, 28 janvier 2017

  • Vaéra
Editorial

 Ville unique, ville unie

Le monde compte de nombreuses et merveilleuses villes. Elles sont sans doute précieuses au cœur de leurs habitants, font parfois l’objet de l’attention des touristes et, pour certaines d’entre elles, peuvent même être inscrites dans une liste patrimoniale aux accents lyriques. Toutes méritent l’intérêt qui leur est porté et le souci de les préserver. Villes humaines, il n’est que juste qu’elles fassent le souci des hommes. Mais il nous faut ici parler d’une cité dont la grandeur ne se limite pas à celle de la beauté et de l’histoire.

Jérusalem, au centre d’un si petit territoire – ancienne Judée ou nouvel Israël – et qui soulève pourtant tant d’écho qu’on la définirait sans hésiter comme une sorte de métropole des âmes et des esprits, comme le cœur vivant du monde. Pourrait-on un instant oublier ce qu’elle a certes été dans l’histoire mais surtout ce qu’elle est : un point ultime de la conscience ? Rencontrer Jérusalem n’est jamais anodin. C’est comme se retrouver soi-même alors qu’on ne s’y attendait pas. C’est comme vivre l’aventure du trésor parfois délaissé, jamais oublié et, un jour, redécouvert. Au fil des temps, les Juifs ont connu bien des cieux et bien des climats, bien des pays et bien des fières capitales. Ils ont vécu profondément dans tous ces lieux, adoptant leurs usages, aimant ces peuples qu’ils rencontraient quand ces derniers les acceptaient. Mais ils n’oublièrent jamais, ni la couleur du ciel de Jérusalem, ni celle de ses pierres ni même ce goût étrange qui apparaît en bouche lorsque l’on marche dans ses rues, comme une saveur venue de loin sans rien perdre de sa verdeur, que l’on aurait toujours connue même sans l’avoir goûtée jusqu’ici.

C’est pourquoi les soubresauts des nations soulèvent parfois quelques interrogations. Bien sûr, les uns invoqueront le poids des choses, les autres, avec la gravité qui convient, prononceront les mots qui parlent toujours à tous les hommes : paix, accord, bâtir ensemble… Mais peut-on oublier Jérusalem sans voir, dans les termes du psalmiste, notre « droite se dessécher » et notre « langue coller au palais » ? Ces mots célèbres ne sont pas menace mais présence et réalité. Jérusalem, la ville sainte, est à présent ouverte à tous. Que les peuples aient donc la sagesse de n’en abîmer ni la nature essentielle ni le rêve éternel. Nous en sommes les garants.

Etincelles de Machiah

 Tout est entre nos mains

Le Tanya (chap. 37) enseigne : “Cet accomplissement ultime du temps de Machia’h et de la résurrection des morts, qui est la révélation de la Lumière Divine infinie dans ce monde, dépend de nos actions et de notre travail pendant tout le temps de l’exil”.

La période actuelle est celle des “talons de Machia’h”, au sens où elle précède immédiatement sa venue. Ainsi chacun doit ressentir cette idée constamment, dans son service de D.ieu quotidien. Lorsqu’on ressent profondément et sincèrement que l’effort que l’on fait, la Torah que l’on étudie hâtent la venue de la Délivrance et entraînent le monde à son parachèvement en faisant la “résidence de D.ieu ici-bas”, alors il est bien clair que l’on ne peut que redoubler d’enthousiasme afin de mener le processus à son terme aussi vite que possible

(d’après Likouteï Si’hot, vol. XXI, p.18) 

Vivre avec la Paracha

 Vaéra

Moché et Aharon se présentent à de multiples reprises devant le Pharaon pour demander, au nom de D.ieu : « Laisse partir Mon peuple pour qu’ils Me servent dans le désert ». Le Pharaon refuse. Le bâton d’Aharon se transforme en serpent et avale les bâtons magiques des sorciers égyptiens. D.ieu envoie alors une série de plaies contre les Egyptiens.

Les eaux du Nil se transforment en sang, des armées de grenouilles envahissent la terre, la vermine infecte tous les hommes et les animaux. Des hordes de bêtes sauvages déferlent sur les villes, la peste tue les animaux domestiques, des ulcères douloureux affectent les Egyptiens. Pour la septième plaie, D.ieu combine le feu et la glace qui descendent sur terre en une grêle dévastatrice. Et pourtant « le cœur de Pharaon s’endurcit » et il ne libère pas les Enfants d’Israël.

Ce Chabbat amorce le mois de Chevat. Pour ceux dont la vie a été touchée par le Rabbi, ce mois prend une signification toute particulière. En effet, on y célèbre l’anniversaire du décès du précédent Rabbi de Loubavitch, le 10 Chevat, et de façon plus significative pour nous, ce jour où le Rabbi accepta de diriger la communauté Loubavitch.

L’histoire qui suit représente, par de nombreux aspects, un microcosme du message de la direction spirituelle du Rabbi.

Dans les années 70, un jeune et brillant éducateur, diplômé de la Yeshiva University, vint rendre visite au Rabbi. En réalité, il venait pour un problème personnel. Sa femme et lui, mariés depuis plusieurs années n’avaient pas encore été bénis d’enfants. Le Rabbi lui donna une bénédiction pour des enfants (et sa première fille naquit douze mois plus tard). Mais le Rabbi ne s’attarda pas longtemps sur cette bénédiction. Il chercha plutôt à convaincre ce jeune rabbin d’ouvrir une école pour la jeunesse américaine qui n’avait pas reçu d’éducation en matière de Torah. « Il existe de nombreuses écoles pour les jeunes issus de milieux pratiquants alors que la jeunesse qui vient de foyers non religieux n’a pas beaucoup d’alternatives ».

Le jeune rabbin écouta le Rabbi et réfléchit. Quelques semaines plus tard, il prit une décision et ouvrit une Yéchiva, dans cet esprit, en Israël. Cette institution rencontra beaucoup de succès et réussit à remettre de nombreux jeunes gens sur le chemin de leur identité juive. Lors de l’un de ses voyages aux Etats-Unis, le jeune rabbin décida de rencontrer le Rabbi et le remercier pour ses conseils et ses directives.

Le Rabbi lui demanda tous les détails concernant la Yéchiva, y compris l’endroit où elle se situait.

- Où ? demanda le Rabbi

- Re’hov Kiryat Moché, près du carrefour.

- Oh, au-dessus de l’épicerie, ajouta le Rabbi, montrant une familiarité totale avec un environnement qu’il n’avait jamais vu.

*  *  *

La Paracha de cette semaine présente un aspect problématique. D.ieu voit la souffrance du Peuple juif en Egypte et agit. Il envoie Moché pour enjoindre le Pharaon de laisser partir son peuple. Devant le refus du Pharaon, D.ieu punit les Egyptiens avec dix plaies terribles. Il brise l’ordre naturel pour montrer Son amour pour le Peuple juif et le libérer.

Ce n’est pas là que se situe le problème. Nous comprenons bien la séquence de ces événements. La question qui se pose concerne ce qui arrive par la suite. Cela fait plus de 3300 ans qu’eut lieu la sortie d’Egypte et nous parlons toujours des mêmes miracles. A un moment ou à un autre, chacun de nous a posé la question à D.ieu : « Où es-Tu ? ». Chacun peut désigner des sources de mal que nous aurions bien aimé que D.ieu détruise. S’Il l’a fait à l’époque de l’Egypte, pourquoi pas maintenant ? Pourquoi ne sommes-nous pas témoins de miracles aujourd’hui ?

La première réponse à ces questions est que nous en sommes témoins mais que nous ne le réalisons pas. La nature elle-même n’est rien de plus qu’une série de miracles. Si quelqu’un tentait de calculer la probabilité pour que notre vie soit ce qu’elle est, il arriverait à des chiffres incommensurables. Pourquoi ne sommes-nous pas envahis par la joie devant les bonnes choses que nous vivons ? Parce que l’habitude l’emporte. Nous sommes happés par notre vie et ne prenons pas le temps de nous arrêter et de réfléchir à notre « bonne fortune ».

D.ieu chérit cet ordre naturel. Parce que si la Divinité était apparente, l’existence de notre monde matériel ne serait pas nécessaire.

Cela mérite une explication. Le monde a été créé à partir du néant absolu. Il n’existait pas même un vide. Il n’y avait rien. D.ieu n’avait aucun besoin de le créer. Il ne le fit que parce qu’Il le voulait. Et pourquoi donc ? Les Sages nous disent qu’Il voulait une résidence dans les mondes inférieurs, qu’Il créa un monde où Sa présence ne serait pas visible et que ce royaume deviendrait son foyer : un lieu où Il manifeste Sa présence de façon aussi confortable qu’un homme le fait dans sa propre maison.

Ainsi, si D.ieu devait annuler l’ordre naturel et faire en sorte que le cadre extraordinaire de l’existence manifeste Sa présence, la création n’aurait eu aucun but. Une suite incessante de miracles révélés nierait Son projet lui-même.

C’est la raison pour laquelle Il cache Ses miracles dans la nature. Mais cela ne les empêche pas d’être des miracles. En fait, à de nombreuses occasions, il nous suffirait de faire une pause et d’observer objectivement ce qui nous arrive, pour être stupéfaits devant l’implication évidente de la main de D.ieu. Plus encore, parfois, une telle contemplation n’est pas même nécessaire. Chacun de nous peut évoquer des événements dont il a été témoin et dans lesquels D.ieu l’a aidé lui individuellement ou le Peuple Juif en tant qu’entité.

Ainsi, une fois dans l’histoire de notre nation, à l’époque de la sortie d’Egypte, D.ieu a accompli une série de miracles dévoilés et chacun a dû admettre leur origine Divine. Par la suite, le mode opérationnel originel a été restitué et la présence de D.ieu a été cachée. Ce n’est que de temps à autre que l’on peut percevoir Sa main ouvertement. Cependant, même lorsque nous ne pouvons Le voir à l’action, cela ne signifie pas qu’Il ne s’implique pas. Constamment, que nous soyons ou non conscients de Sa présence, D.ieu agit dans notre existence, la dirigeant vers sa perfection ultime.

Perspectives

Les deux concepts que nous venons d’évoquer : le fait que D.ieu maintienne l’ordre naturel et celui qu’Il n’y soit pas attaché, trouveront leur expression à l’Ere Messianique. C’est pour cette raison que nos Sages ont expliqué qu’il y aura deux phases dans la Rédemption : l’une où « il n’y aura pas de différences entre notre monde et l’Ere de Machia’h (en dehors de) la soumission d’Israël aux royaumes (du monde) » et une seconde phase où l’ordre naturel cèdera sa place à des miracles visibles.

La première phase est nécessaire pour accomplir le dessein d’une résidence dans les mondes inférieurs, c’est-à-dire pour montrer que puisque le monde existe, dans son état naturel, sans miracles, il peut servir de résidence pour D.ieu. Dans la vie que nous connaissons, l’homme consacrera toutes ses énergies à mener une vie en relation avec D.ieu par l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot.

Cependant cela ne sera qu’une étape intermédiaire. En dernier ressort, l’ordre naturel cédera la priorité au miraculeux. Car si notre monde est la demeure de D.ieu, Il y sera manifeste sans restreintes ni limites. Cela apportera des miracles car les limites de la nature ne peuvent Le contenir.

Le Coin de la Halacha

 Qu’est-ce que Bichoul Akoum ?

Il est interdit (Guemara Chabbat 13b) de consommer un aliment cuit par un non-Juif - sauf sous certaines conditions :

- Si le Juif a allumé le feu.

- Si le Juif a introduit l’aliment dans le four ou sur le feu.

- Si le Juif a augmenté l’intensité du feu.

Ainsi, si le Juif allume le feu (le four etc.) au début de la journée, tout aliment (cachère par ailleurs) cuit par le non-juif sera permis. C’est pourquoi il est conseillé d’allumer le feu chez le boulanger pour que le pain qu’il vend soit considéré comme du « pain juif » - à condition que tous les ingrédients de la pâte soient cachères.

Le terme « cuisson » implique : cuire, frire, cuire au four, griller etc. Un aliment qui a déjà été cuit par un Juif peut être réchauffé par le non-Juif. Ainsi, la maîtresse de maison peut préparer la veille ou le matin le repas que l’aide-ménagère pourra réchauffer pour nourrir les enfants ou les personnes âgées de la maison.

Il est permis de consommer l’aliment cuit par un non-Juif s’il s’agit d’un fruit ou légume (par exemple) ou de l’eau qui peuvent aussi être consommés crus (compote de pommes…) ou qui ne sont pas « dignes de monter sur la table d’un roi ». Ainsi on ne pourra pas consommer des pommes de terre, des conserves de poisson etc. qui n’auraient pas été cuits par un Juif.

Si un non-Juif (employé de maison, travailleur, réparateur…) se prépare à manger pour lui-même dans la maison du Juif, la casserole, marmite, poêle etc. qu’il aura utilisée deviendra non-cachère – même si les aliments étaient auparavant cachères.

(d’après Chemirat HaCacherout – Rav Chimon Guedassi)

Le Recit de la Semaine

 Même pour une heure

J’ai grandi dans le quartier juif de Crown Heights à Brooklyn. Bien qu’il soit peuplé en majorité de ‘Hassidim de Loubavitch, ma famille n’en faisait pas partie, se « contentant » d’une orthodoxie juive rigoureuse. Cependant, nous ne pouvions pas ignorer la proximité d’avec le Rabbi et, deux fois par an, nous allions le voir dans la synagogue du 770 Eastern Parkway : à Sim’hat Torah nous regardions le Rabbi et ses ‘Hassidim danser avec la Torah jusqu’à l’aube ; et le premier jour de Roch Hachana, nous suivions la foule qui accompagnait le Rabbi pour la cérémonie de Tachli’h, près de la rivière dans le Jardin Botanique. Je me souviens combien j’étais impressionné de me joindre à ces milliers de personnes marchant dans la rue en chantant les mélodies ‘hassidiques bien connues.

J’ai grandi, j’ai étudié à l’Université, je suis devenu psychologue et, après mon mariage, je suis devenu aumônier dans l’Armée de l’air américaine en Alaska.

En 1973, alors que je me rendais en Alaska pour la première fois, en voiture, j’ai fait une escale avec mon épouse Miryam à St Paul, Minnesota. Là j’ai rencontré les deux émissaires du Rabbi présents sur place à cette époque : Rav Moché Feller et Rav Gershon Grossbaum. Quand je leur exposai ma nouvelle mission, ils m’exhortèrent d’écrire au Rabbi, ce que je fis. Je leur tendis la lettre dans laquelle j’avais mentionné un de mes problèmes : je souhaitais faire construire en Alaska un Mikvé, le bain rituel si nécessaire au couple juif. L’Armée américaine m’avait alloué les fonds pour cela mais je ne connaissais personne qui sache construire un Mikvé et qui soit d’accord de se déplacer jusqu’en Alaska.

Ces deux rabbins me demandèrent s’ils pouvaient me rendre service dans quoi que ce soit et je leur exposai mon problème ; quelle ne fut pas ma surprise quand Rav Grossbaum m’expliqua que c’était justement son métier : concevoir des plans de Mikvés à travers le monde et surveiller leur construction ! Il ajouta qu’il serait ravi de m’aider !

Je n’en revenais pas ! J’avais cherché dans tous les États-Unis quelqu’un qui m’aiderait et, avant même que j’ai collé un timbre sur ma lettre au Rabbi, mon problème était résolu !

Deux ans plus tard, alors que le Mikvé était en voie de construction, nous sommes allés à New York pour une audience privée avec le Rabbi. Nous avons eu droit à un traitement de faveur : même les étudiants de Yechiva sortirent pour voir à quoi ressemblait ce rabbin venu tout droit d’Alaska : je suppose qu’ils voulaient voir si je ressemblais à un Esquimau…

J’étais nerveux parce que j’avais prévu de rencontrer un ami Loubavitch très au fait du protocole à suivre auprès du Rabbi mais nous avons été invités à entrer dans le bureau avant qu’il arrive. Je n’avais qu’une requête à l’esprit : nous étions mariés depuis trois ans et nous n’avions pas encore d’enfants.

Je me souviens que mes genoux s’entrechoquaient quand nous sommes entrés dans le bureau. J’étais dans une sorte de nuage et je ne me souviens pas trop de ce qui s’est dit – sauf que le Rabbi a eu une longue conversation avec mon épouse, lui demandant quelles difficultés elle ressentait en Alaska et l’invitant à s’adresser à lui chaque fois qu’elle aurait un problème. Il l’encouragea aussi à parler avec les femmes juives sur place de l’importance du Mikvé et de ce que cela signifiait. A ma grande surprise, elle accepta et affirma qu’elle se conformerait exactement à tout ce que le Rabbi lui demandait.

Quant à moi, le Rabbi me demanda si nous distribuions des livres de prières et des ‘Houmachim, les cinq livres de la Torah. « Non », répondis-je. Puis il me demanda si nous distribuions des livres éducatifs sur le judaïsme aux enfants juifs afin qu’ils sachent comment respecter les fêtes et je répondis encore une fois par la négative. Enfin le Rabbi me demanda si je me rendais dans les prisons pour contacter les détenus juifs et leur rappeler leur appartenance à la communauté malgré tout ce qu’ils avaient fait et, encore une fois, je répondis non.

Le Rabbi insista : « Mais à partir de maintenant, vous allez le faire ? ». Je promis que nous allions nous atteler à la tâche et, immédiatement, le visage du Rabbi s’illumina d’un tel sourire que la seule façon que je puisse le décrire, ce serait le soleil se levant au milieu de l’hiver d’Alaska…

Quand nous nous sommes apprêtés à sortir, le Rabbi nous bénit : « Puissent vos fils devenir des rabbins de grandes villes ! ». Et c’est exactement ce qui s’est passé !

A notre retour à la maison, une lettre nous attendait. L’expéditeur était Rabbi Mena’hem M. Schneerson, 770 Eastern Parkway Brooklyn New York. Nous avons ouvert la lettre et nous avons été bouleversés : sur deux pages, le Rabbi nous félicitait tous deux d’avoir eu le mérite d’être les premiers Juifs à construire un Mikvé en Alaska.

Peu de temps après, ma femme me prévint que nous aurions un invité très spécial pour Pessa’h. Or la fête ne tombait que quelques mois plus tard. Mais ce fut sa façon à elle de m’annoncer que la bénédiction du Rabbi s’était réalisée et qu’elle accoucherait avant Pessa’h.

Au moment de la naissance, les médecins s’affolèrent à cause de complications de dernière minute et voulurent opérer. Je téléphonai au secrétariat au 770 et le Rabbi fit répondre : « Ne faites rien ! Puissions-nous entendre de bonnes nouvelles ! ». J’en informai ma femme qui affirma tout de suite : « Nous suivrons les conseils du Rabbi ! ». Les médecins nous traitèrent de tous les noms mais nous avons tenu bon. Après quelques instants de tension, le bébé donna de nouveau des signes vitaux satisfaisants et la naissance put se dérouler normalement. Notre fils Meir Moché naquit deux heures avant l’anniversaire du Rabbi.

En 1978, nous sommes entrés pour la seconde fois en Ye’hidout (entrevue privée) avec le Rabbi. Nous avions décidé de nous installer en Israël et, après que nous ayons assuré le Rabbi que quelqu’un était prévu pour nous remplacer et continuer nos initiatives en faveur du judaïsme, le Rabbi accepta et nous donna sa bénédiction.

Deux ans plus tard, quand nous sommes retournés le voir, il nous demanda de retourner brièvement en Alaska - « même pour une heure » insista-t-il.

Bien que je n’ai pas compris pourquoi, j’ai fait ce qu’il m’avait demandé. Durant ma brève visite à Anchorage, deux avocats juifs de Philadelphie arrivèrent. Ils travaillaient avec les Esquimaux pour un projet de pipeline. L’un d’entre eux était dans l’année de deuil de sa mère et avait besoin de réciter le Kaddich. Il s’avéra que j’étais justement le dixième homme : sans moi, il n’y aurait pas eu Minyane, la présence de dix hommes requise pour cette prière. J’en profitai pour organiser un Minyane permanent qui continuerait à se réunir même après mon départ. Ils ont effectivement continué et ce Minyane fonctionnait encore quand Rav Yossef Greenberg est devenu le Chalia’h, l’émissaire permanent du Rabbi sur place qui bâtit toutes les infrastructures nécessaires à une communauté juive.

Je suppose qu’on peut affirmer que c’est la raison pour laquelle le Rabbi m’avait demandé d’aller en Alaska « même pour une heure ».

Seul lui pouvait le savoir !

Rav Yisrael Haber – Hauteurs du Golan en Israël - JEM

Traduit par Feiga Lubecki

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