Yom Kippour 5784

  • Yom Kippour
Editorial

 Notre grand rendez-vous

Comme un vieil ami, auquel on a souvent pensé sans pouvoir le rencontrer à nouveau pendant une longue période, nous retrouvons Yom Kippour. C’est vraiment d’un vieil ami qu’il s’agit, aussi ancien que l’existence même du peuple juif. Chacun lui porte un amour très profond et très sincère. Nous savons que nous ne nous voyons qu’une fois par an, mais alors nous échangeons des mots, des émotions qui ne s’échangent avec personne d’autre, et même rarement avec soi-même.

C’est bien ainsi que nous vivons le jour le plus saint du calendrier. Nous nous y sommes ardemment préparés, depuis qu’a commencé le dernier mois de l’année précédente, celui d’Elloul, et sans doute encore davantage avec l’entrée de la nouvelle année, depuis Roch Hachana. C’est que nous ne voudrions manquer, ou vivre insuffisamment, ce rendez-vous pour rien au monde. Tout un jour où, libérés des contraintes du monde, éloignés de tous les soucis qu’il suscite inévitablement, nous pouvons enfin nous retrouver dans ce qui est l’essentiel de l’existence : notre lien avec D.ieu, notre Créateur.

Nous avons répété ces idées bien des fois, pour nous-mêmes et pour les autres. Et voici qu’en ce jour si spécial, il nous est donné de les vivre pleinement, d’en percevoir enfin toute la profondeur et la puissance. Il nous est donné finalement d’assumer totalement ce que nous sommes vraiment. C’est une chance et un extraordinaire privilège que de pouvoir s’arrêter ainsi au cœur de Yom Kippour, le pénétrer tout en lui permettant de s’intégrer en nous. En fait, il y a ici comme un lien fusionnel qui se crée. Nous sommes, consciemment ou non, en présence de notre Père et nous Lui demandons d’effacer totalement nos fautes. On le sait, à l’époque du Temple, un morceau de tissu pourpre était accroché à la porte de l’édifice au début du jour, il devenait blanc quand la journée était terminée, comme un signe que les fautes, même aussi rouges que la pourpre, avaient totalement disparu.

En ce jour, chacun ressent bien que des événements spirituels, qu’aucun mot ne peut décrire, se déroulent. Chacun est conscient que, pendant ce laps de temps, tout est essentiel : chaque acte, chaque parole, chaque pensée. Et surtout, chacun place sa confiance parfaite en D.ieu. Et Lui entend et voit tout cela et Il accorde à tous cette signature tant espérée dans le Livre de la Vie. L’année commence, à chacun de décider et d’agir, tout est possible. Une bonne année 5784 à tous !

Etincelles de Machiah

 Le « regret » de D.ieu

Nos Sages enseignent dans le Talmud (traité Souccah 52b) que D.ieu regrette d’avoir créé quatre choses. L’une d’entre elles est l’exil du Peuple juif.

Cela renvoie à une notion essentielle : il faut se souvenir constamment de l’existence de ce « regret » de D.ieu. Cela signifie que l’exil n’est pas la situation authentique que D.ieu désire pour le peuple juif. C’est cette idée que les Sages veulent nous faire connaître car :

  • Il importe que l’on n’en vienne pas à être heureux de la situation présente mais que l’on se souvienne, au contraire, qu’il s’agit là d’une conséquence des fautes commises,
  • Il convient que nous ne nous laissions pas impressionner par l’obscurité de l’exil et que nous n’en ressentions aucun désespoir car il est, par nature, appelé à disparaître.

(d’après Likouteï Si’hot, vol. XXIV, p. 175)

Vivre avec la Paracha

 

Yom Kippour : Le Saint des Saints

« Et quand les Prêtres et le peuple se tenaient dans la Cour du Temple, ils entendaient le Nom glorieux et redoutable, entièrement prononcé, sortant de la bouche du Grand Prêtre. »

La répétition de la prière additionnelle de Yom Kippour (Moussaf) décrit ce qui se passait en ce jour dans le Temple.

Le Cohen Gadol (le Grand Prêtre) prononçait le Nom Divin, jamais articulé en d’autres occasions. L’entendant, le peuple se prosternait. Le Cohen Gadol pénétrait alors dans le Kodèch Hakodachim.

Yom Kippour était le seul jour où quelqu’un pouvait pénétrer dans ce lieu le plus sacré. Et seul pouvait s’y rendre le Cohen Gadol, en tant que représentant du peuple tout entier.

Aujourd’hui, nous n’avons plus le Temple à Jérusalem mais nous possédons un Sanctuaire dans le cœur de chacun d’entre nous. Et nous en sommes le Cohen Gadol.

Yom Kippour, nous pénétrons dans le Kodèch Hakodachim et établissons le contact avec la force Divine qui réside en chacun de nous.

Le défi à relever pour chacun est de trouver le chemin pour diriger cette force extraordinaire et pour l’utiliser de manière efficace durant les semaines et les mois qui viennent. C’est l’étude de la Torah qui nous sert de guide, nous indiquant comment exprimer cette force dans tous les aspects de notre vie.

Ainsi Yom Kippour est-il le moment propice pour prendre de bonnes résolutions et pour renforcer nos relations avec l’étude de la Torah et la loi juive.

C’est une occasion joyeuse de liberté spirituelle qui offre de nouvelles opportunités pour engager une avancée permanente dans la vie.

Bien que nous jeûnions et que l’atmosphère du jour soit solennelle, Yom Kippour est le temps d’une joie intérieure intense.

Habits de lins, habits d’or

L’une des particularités qui marque le jour de Yom Kippour tient au service du Cohen Gadol, « le Grand Prêtre ». Tout au long de l’année, tous les Cohanim accomplissaient le service du Temple. Mais à Yom Kippour, seul le Cohen Gadol pouvait s’y consacrer.

Ce service se divisait en deux parties. Il accomplissait l’une, revêtu d’habits d’or. (Ces habits étaient également fabriqués dans d’autres matériaux, mais on se réfère à eux comme aux « habits d’or ».) Et c’est en habits blancs, faits de lin pur, qu’il s’adonnait à l’autre partie.

Le Beth Hamikdach, le Saint Temple de Jérusalem, se divisait en trois lieux : la Azarah, la cour du Temple, le Hé’hal, connu aussi comme le Kodech, le Sanctuaire à proprement parlé et le Kodèch Hakodachim, le Saint des Saints.

Pour les services dans la Azarah et dans le Hé’hal, le Cohen Gadol portait ses vêtements d’or et pour le service dans le Kodèch Hakodachim, les vêtements blancs.

Les Cohanim devaient revêtir des vêtements beaux et raffinés, « des vêtements saints pour la gloire et la beauté » et c’est ainsi que le service de Yom Kippour devait se faire en vêtements d’or (à l’exception du service dans le Kodèch Hakodachim). Le Rambam (Maïmonide) explique (Moréh Nevou’him 3 :45) que pour ce qui est des sujets de sainteté, il faut utiliser le meilleur et le plus beau. D.ieu est tenu en grande estime et impressionne les gens, c’est pourquoi le service du Beth Hamikdach, et tout particulièrement celui de Yom Kippour, doit se faire en vêtements d’or.

En fait, le Midrach (Midrach Rabbah 16 :2) note que : « Le monde ne méritait pas d’utiliser l’or et il fut exclusivement créé pour le Beth Hamikdach ».

Dès lors, une question se soulève : pourquoi pendant le service du Kodèch Hakodachim, la partie la plus sainte de tout le Sanctuaire, le Cohen Gadol devait-il porter du blanc ? On se serait attendu à ce que précisément là, plus que partout ailleurs, il soit en habits d’or !

On dit de la Torah : « C’est ta vie » (Deutéronome 32 :47). Plus encore, la Torah a la même racine que le mot Horaa qui signifie « guide » (Zohar III.53b). C’est dans ce contexte que Rabbi Yossef Its’hak, le précédent Rabbi de Loubavitch, explique que « la Torat ‘Hayim, la Torah de vie, signifie que la Torah donne à tout un chacun des instructions pour chacun des jours de sa vie ». (Séfèr Hamaamarim 5711, page 178)

Ainsi, bien qu’aujourd’hui nous ne possédions pas de Beth Hamikdach ni de Cohen Gadol, les habits sacerdotaux portent-ils un message d’actualité et des instructions pour la vie contemporaine.

Quand D.ieu donne le commandement de construire le Tabernacle, Il déclare : « Qu’ils Me fassent un Sanctuaire, « Vécha’haneti Béto’ham », « Je résiderai parmi eux ». Cette phrase semble présenter une incorrection grammaticale. On se serait attendu à « Vécha’haneti Béto’ho, « Je résiderai en lui », c’est-à-dire dans le Sanctuaire. En réalité, le choix du mot « Béto’ham, « en eux » nous enseigne que D.ieu attend de chaque Juif qu’il établisse son propre Sanctuaire, autrement dit qu’il conduise sa vie de telle sorte que D.ieu soit à l’aise pour résider en lui.

La destruction du Beth Hamikdach ne concerne que sa structure matérielle, les pierres, l’or et l’argent. En revanche, chaque Juif est enjoint de construire son propre Beth Hamikdach miniature dans lequel il est le Cohen Gadol.

Notre service, dans notre Temple spirituel personnel, requiert parfois des vêtements d’or, symbolisant le monde matériel et, à d’autres occasions, des vêtements de lin blanc, représentant l’aspect spirituel et pur de notre réalité. Notre but est d’utiliser à la fois le monde matériel et nos propres capacités spirituelles pour réussir à révéler la Présence de D.ieu dans ce monde.

Dans notre peuple, certains parmi nous sont habillés de « vêtements d’or ». Ce sont ceux à qui D.ieu accorde la richesse. Et puis, il y a ceux dotés de « vêtements de lin », dont le service se concentre davantage sur le spirituel. En changeant d’habits, dans son service, le Cohen Gadol nous enseigne que quel que soit notre statut, « d’or » ou « de lin », enclins vers la richesse ou la spiritualité, nous devons nous immerger dans le service de D.ieu des deux catégories. Celui qui est nanti doit donner généreusement à la charité. Mais il doit également étudier et prier. L’érudit, quant à lui, ne doit pas se contenter de prier et d’étudier mais il doit également se consacrer à aider les autres, par tous ses moyens.

Tout cela est bel et bien vrai. Néanmoins, à l’intérieur de chaque Juif est enfoui un Sanctuaire intérieur, une étincelle Divine, indestructible et incorruptible, Un Kodèch Hakodachim personnel. A ce niveau, nous sommes tous égaux. Aucune différence ne nous sépare, que nous soyons ignorants ou érudits, riches ou pauvres ou avec d’autres dissemblances. Le Cohen Gadol porte des habits de lin blanc dans le Kodèch Hakodachim pour symboliser ce dénominateur commun entre tous les Juifs. Le message du lin est la simple et pure relation que nous entretenons tous avec notre Créateur.

Il est sûr que D.ieu voit notre unité basée sur notre similitude. Il va donc nous accorder une nouvelle année douce, heureuse et pleine de bonne santé et de prospérité !

Le Coin de la Halacha

 Que fait-on à Yom Kippour (cette année lundi 25 septembre 2023) ?

Dans la semaine qui précède Yom Kippour, on procède aux « Kapparot » : on fait tourner autour de sa tête trois fois un poulet vivant (ou un poisson, ou une somme d’argent multiple de 18) en récitant les versets traditionnels ; puis on donne le poulet (ou le poisson ou la valeur monétaire) à une institution charitable.

La veille de Yom Kippour (cette année dimanche 24 septembre 2023), on a coutume de demander au responsable de la synagogue du gâteau au miel, symbole d’une bonne et douce année.

Jusqu’à la fin du mois de Tichri, on ne récite pas de Ta’hanoun (supplications).

Il est d’usage que les hommes se trempent au Mikvé (bain rituel), si possible avant la prière de Min’ha. On met les vêtements de Chabbat. Après la prière de Min’ha, on prend un repas de fête, sans poisson ni viande, mais avec du poulet. Après le repas, les parents bénissent les enfants et leur souhaitent d’aller toujours dans le droit chemin. Le jeûne de Yom Kippour commence à 19h 27 (en Ile-de-France).

Après avoir mis des pièces à la Tsedaka, les femmes mariées allument au moins deux bougies avant 19h 27 (en Ile-de-France) - les jeunes filles et petites filles allument une bougie. Il est d’usage d’allumer également une bougie qui dure au moins vingt-cinq heures et sur laquelle on récitera la bénédiction de la « Havdala » à la fin de la fête. On allume aussi des bougies de vingt-cinq heures à la mémoire des parents disparus. Les femmes et filles se couvrent le visage de leurs mains et récitent les deux bénédictions suivantes :

1) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhadlik Nèr Chèl Yom Hakipourim ».

« Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a sanctifié par Ses Commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière de Yom Kippour ».

2) « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vékiyémanou Véhiguianou Lizmane Hazé ».

« Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre, qui nous a maintenus et nous a fait parvenir à cet instant ».

On enlève les chaussures en cuir et on met des chaussures en toile ou en plastique. Les hommes mariés mettent le grand Talit et le « Kittel » (vêtement rituel blanc).

Durant tout Yom Kippour, on récite la deuxième phrase du Chema Israël (« Barou’h Chem… ») à voix haute.

Il est interdit de manger, de boire, de s’enduire de crèmes ou de pommades, de mettre des chaussures en cuir, d’avoir des relations conjugales et de se laver (sauf si on s’est sali ; de même, on se lave les mains pour des raisons d’hygiène). On passe la journée à la synagogue. Toutes les interdictions de Chabbat s’appliquent à Yom Kippour.

Ce lundi matin, on ne récite pas la bénédiction : « Cheassa Li Kol Tsorki » (« Qui veille pour moi à tous mes besoins ») car on ne porte pas de vraies chaussures.

Les malades demanderont au médecin et au Rabbin s’ils doivent jeûner ou non.

Quand on crie à voix haute les trois dernières phrases de la prière (Chema, Barou’h Chem et Hachem Hou Haélokim), on signifie par là qu’on est prêt à tout sacrifier pour D.ieu.

A la fin du jeûne, à 20h 30 (en Ile-de-France), on écoute – si possible – la sonnerie du Choffar.

Après Yom Kippour, on se souhaite mutuellement « Hag Saméa’h ». Si possible, on prononce la bénédiction de la lune. On se lave les mains rituellement, on se rince la bouche et on récite la prière de la Havdala. Durant le repas qui suit le jeûne, il est d’usage de parler de la construction de la Souccah et, si possible, on construit effectivement la Souccah tout de suite après le repas.

Le Recit de la Semaine

 A l’hôpital, avant Yom Kippour…

Il avait eu la chance d’attraper un taxi qui venait de déposer un client devant l’hôtel où il allait passer Yom Kippour. Par chance, ce taxi acceptait les cartes de crédit, ce qui n’était pas évident et ce qui lésait les clients potentiels à court de monnaie anglaise. On était vendredi après-midi, veille de Yom Kippour 2013, juste deux heures avant le début de la journée la plus sacrée du peuple juif.

Mon fils, Rav Dovi Lisker, alors jeune étudiant de Yechiva, s’était rendu à Londres pour prêter main forte à Rav Mendel Kalmenson et son épouse ‘Hanna qui allaient gérer les offices religieux, les repas et l’accueil de nombreux Juifs dans leur quartier de Belgravia pendant Kippour et Souccot.

Alors qu’il participait au deuxième repas de la veille de Kippour, mon fils reçut un message d’un ami d’enfance, Dany Illulian. Ils s’étaient retrouvés « par hasard » à New York, alors que Dovi courait tout en traînant ses valises pour attraper un taxi qui l’amènerait à l’aéroport : Dovi avait raconté en coup de vent à Dany qu’il se rendait en Angleterre, à Londres précisément. Cela avait fait tilt dans la tête de Dany : son père, un prestigieux rabbin à Los Angeles, connaissait un vieux Juif iranien qui habitait à Londres et qui était en très mauvaise santé. Dany suggéra que Dovi lui rende visite à l’hôpital et lui offre un peu d’inspiration à l’occasion des fêtes : mais, petit détail, il ignorait le nom et l’adresse de ce malade… Ce n’était que maintenant, deux heures avant Yom Kippour en Angleterre, que Dany avait réussi à obtenir ces renseignements. L’homme allait de plus en plus mal, avait-il appris et se trouvait à tel hôpital.

Après une rapide recherche sur Google, Dovi déduisit qu’en 40 minutes, il pourrait s’y rendre, parler avec le malade et revenir à temps pour la prière de Kol Nidré ; évidemment, ceci impliquait aussi qu’il devrait faire abstraction de son propre confort et du bon repas servi juste avant la fête. Par précaution, il n’emporta que son Ma’hzor (livre de prières des fêtes) et ses Téfilines. A l’hôpital, une infirmière ajustait des tuyaux sur le patient sous les yeux de sa famille : tous étaient conscients qu’ils assistaient sans doute à ses derniers moments parmi eux. L’arrivée de Dovi les surprit mais les réconforta en même temps et ils le remercièrent profusément de s’être déplacé jusque-là alors que Yom Kippour allait bientôt commencer. Dovi s’approcha du lit en espérant pouvoir mettre les Téfilines au malade mais la fille de celui-ci l’en empêcha : « Il est en train de mourir devant nous. Il souffre terriblement, il ne faut en aucun cas lui causer de douleur supplémentaire en le faisant bouger ». Dovi proposa alors aux deux fils de mettre les Téfilines et remarqua que le vieil homme les regardait en pleurant : l’émotion était sans doute très forte. Dovi demanda aux deux jeunes gens de réciter le Chema avec lui tandis que le malade murmurait faiblement quelque chose. Sans trop savoir pourquoi, Dovi s’assit au chevet du malade, ouvrit son Ma’hzor et, après le Chema, récita lentement, mot à mot, la prière du Vidouy, la confession des péchés qu’on lit traditionnellement une dizaine de fois le jour de Yom Kippour mais aussi avant de mourir. Puis il prit congé de la famille et se dépêcha de rejoindre la synagogue de Belgravia où l’office du jour solennel allait commencer.

Les jours suivants, avec les préparatifs de Souccot, passèrent comme dans un tourbillon. Même avec les meilleures intentions du monde, Dovi ne trouva pas une minute pour téléphoner à Dany et l’informer de ce bref aller-retour à l’hôpital, surtout compte tenu du décalage horaire. Mais, la veille de Souccot, Dovi reçut un autre message de Dany qui lui apprenait que l’homme était décédé le matin de Yom Kippour, quelques heures après que Dovi ait récité le Vidouy à son chevet. Cela avait été la première fois depuis que l’homme s’était enfui d’Iran, trente ans plus tôt, qu’il avait participé à un « office religieux ». L’homme avait subi d’horribles tortures durant la révolution islamique pour qu’il avoue où il avait dissimulé sa fortune, réelle ou imaginaire. Ces souffrances avaient laissé leur marque. Ce fut précisément au moment où son corps ne pouvait plus guérir que les prières de fin de vie lui avaient apporté une guérison de l’esprit qu’il avait refusée jusqu’alors.

Le destin ? Une coïncidence de plus ? Je ne le pense pas. Chacun d’entre nous est un émissaire envoyé par D.ieu pour accomplir une mission spécifique, sacrée. Le Baal Chem Tov ne nous a-t-il pas enseigné qu’une âme descend sur terre et vit 70 ou 80 ans pour aider un Juif, matériellement et certainement spirituellement ?

La réaction en chaîne à la suite de décisions et d’actions qu’on considère parfois comme mineures, est une manifestation de la Providence Divine qui, en mettant en œuvre toutes sortes de circonstances, nous amène exactement là où nous devons arriver.

Batya (Schochet) Lisker - chabad.org

Traduite par Feiga Lubecki

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