Semaine 22

  • Behaaloté’ha
Editorial

Pour nos enfants

Alors que peu à peu Lag Baomer s’éloigne à l’horizon de notre mémoire et que la grande lumière du Don de la Torah – Chavouot – est encore présente en nous, les acteurs majeurs de ces deux événements établissent entre ces deux pôles comme un pont étonnant, même s’il n’est pas totalement inattendu : les enfants. Il faut donc que nous y revenions. En effet, ce sont eux qui, avec fierté et grandeur, ont défilé pour Lag Baomer, dans toutes les villes du monde, en une pacifique parade apte à ébranler les plus puissants empires. Ce sont eux qui, avec la même assurance, ont permis l’événement sans doute le plus prodigieux que connut l’univers depuis sa création : le Don de la Torah. Dans le premier cas, ils ont été la plus pure expression de cette indestructible fierté juive qui, avec notre héritage spirituel et moral, a franchi les siècles. Dans le second, ils sont ceux sans qui rien n’aurait été possible.
Chacun le sait : avant de donner la Torah, D.ieu demanda aux Juifs rassemblés des garants. Aux propositions successives – les patriarches, les prophètes, les sages – Il opposa un refus sans appel. Seuls les enfants trouvèrent grâce à Ses yeux. Ils devinrent ainsi des garants éternels. Certaines images ont le pouvoir de donner le vertige, celle-ci en fait indubitablement partie. Les idées exprimées par ce dialogue entre D.ieu et le peuple juif sont en effet proprement bouleversantes. D.ieu connaît la nature des hommes, n’en est-Il pas le Créateur ? Il sait que, détenteurs du privilège prodigieux de la liberté, les hommes peuvent l’utiliser à mauvais escient. Ils peuvent oublier les leçons du passé et se détourner du sens même de leur vie. Les garants sont donc nécessaires pour assurer l’avenir. Mais choisir les enfants ? Cela semble bien audacieux. Comment savoir ce qu’ils deviendront eux-mêmes ? Comment s’appuyer sur leur faiblesse manifeste ? Les autres propositions ne sont-elles pas plus réalistes ?
Le choix de D.ieu est bien clair : l’enfant est celui qui garantit l’avenir car il le porte en lui. Dans l’éternel combat du Bien et du Mal, il est en première ligne. Il détient les plus anciennes et les meilleures armes que l’homme ait jamais possédé : son cœur et son esprit, son amour et sa foi. Il n’est guère étonnant que le peuple juif ait accordé à l’enfant une attention jamais démentie, malgré tous les bouleversements de l’histoire et jusque dans ses périodes sombres. L’expérience l’a instruit : l’enfant, bien plus qu’un porteur d’espoir, est un transmetteur de lumière. Et son éducation est un projet qui dépasse les individus pour entraîner toute l’humanité.

Etincelles de Machiah

Le temps de la préparation

Le Talmud enseigne que le Machia’h viendra au moment où “on n’y pensera pas”. Pourtant, nous observons qu’attendre sa venue fait partie des principes essentiels du judaïsme définis par Maïmonide. Aussi, diverses explications ont été données sur le sens de l’expression. Voici l’une d’entre elles :
La préparation à la venue de Machia’h doit être accomplie pendant le temps de l’exil qui est, justement, une sorte de “on n’y pensera pas” par rapport à la Délivrance. Lorsque l’on éclaire l’endroit le plus sombre, où l’idée même de Délivrance est absente des esprits, qui constitue l’opposé même de la lumière de Machia’h, alors celui-ci arrive.
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch,
Chabbat Parchat Ekev 5713)

Vivre avec la Paracha

Beaalote’ha : Un guide pour allumer les lumières

Nos Sages nous disent que dans le Saint Temple de Jérusalem et son précurseur, le Tabernacle construit par Moché dans le désert, était présent un modèle en trois dimensions de l’architecture spirituelle de l’âme. Le Temple consistait en de nombreux domaines, chambres et «récipients», correspondant chacun à un élément différent de la vie intérieure de l’homme et illustrant sa fonction et son but.
La Menorah, candélabre d’or à sept branches, allumé chaque après-midi dans le Saint Temple, représente le potentiel humain d’ «allumer des lampes» : de générer des sources de lumière en son for intérieur, en son prochain et dans les ressources matérielles dont il dispose.
La Torah consacre un certain nombre de chapitres détaillés à la description de la construction de la Menorah et aux différentes lois édictant la manière de l’allumer. Chacun de ces détails comporte une règle et une leçon lui correspondant dans la signification spirituelle de la Menorah. Pour en observer un exemple, examinons un passage de l’un des commentaires de ces chapitres.
Le huitième chapitre de Bamidbar s’ouvre par l’instruction de D.ieu à Aharon : «Quand tu élèveras les lampes, elles jetteront leur lumière en direction de la face de la Menorah». Dans son commentaire, Rachi s’étend sur l’utilisation du terme Beaalote’ha : «quand tu feras monter». Pourquoi la Torah utilise-t-elle ce curieux synonyme d’ «allumer» ? Rachi explique que la Torah préfère se référer à la nature de la flamme qui est de graviter vers le haut et de s’élever et qu’elle a également pour but d’instruire le Cohen (prêtre), qui allume les lampes de la Menorah, de maintenir le feu sur la mèche jusqu’à ce que «la flamme s’élève d’elle-même».
Ces trois mots Chalhévèt Olah Méhéléha («la flamme s’élève d’elle-même») renferment les leçons essentielles, dérivées de la Menorah.
On se réfère habituellement aux lumières de la Menorah comme à ses Nérot, ses «lampes». Le terme Nérot peut s’appliquer à la fois à des lampes allumées et à des lampes éteintes. Mais le mot Chalhévèt implique une flamme «vivante», produisant de la lumière. En fait, chaque jour, pendant plusieurs heures, les lumières de la Menorah n’étaient pas allumées. Chaque matin, elles étaient nettoyées, remplies de la plus pure des huiles d’olive et pourvues de mèches nouvelles. Elles restaient ainsi la plus grande partie de la journée, attendant que le Cohen, porteur de la flamme, vienne les allumer dans le milieu de l’après-midi.
Pendant ces heures intermédiaires, la lampe reposait dans un statut des plus complets et parfaits, ses mèches toutes fraîches et remplies à capacité de la meilleure des huiles. Rien n’y manquait. En fait, l’allumer ne ferait que ternir son lustre, consumer ses mèches et user son combustible. Mais dans son statut éteint, la lampe était obscure, son potentiel de lumière enfermé. Il se peut qu’elle fût parfaite en elle-même mais elle n’apportait rien à tout ce qui existait en dehors d’elle-même.
L’homme, également, peut être un Ner sans Chalhévèt, une lumière sans flamme. Il peut parvenir à un état de perfection personnelle, un récipient ornementé, empli de talents et de potentiels abondants. Mais le but de la vie est d’être une lampe qui éclaire, de faire briller ses propres talents et ses aptitudes pour illuminer l’environnement.
C’est là la première leçon de la Menorah : le but exclusif de la perfection personnelle ne suffira jamais à satisfaire les aspirations profondes de l’âme qui sont d’être «une flamme» qui apporte la lumière autour d’elle.

S’élever
«L’esprit de l’homme monte». Alors que l’espace que nous habitons possède trois dimensions et six directions, nos aspirations les plus profondes vont vers le haut. Quand des enfants se comparent, pour savoir qui est le plus grand, il s’agit de leur hauteur. Quand des hommes et des femmes parlent de leur désir de progrès personnel, ils le font en termes de «monter l’échelle», «atteindre le sommet» ou «s’élever à de nouvelles hauteurs».
C’est ainsi que le roi Salomon décrit l’âme de l’homme comme une «lampe de D.ieu». Parmi les quatre éléments (le feu, l’eau, l’air et la terre), seul le feu monte vers le haut. Tout comme une flamme cherche toujours à se détacher de son attache, l’âme humaine est sans cesse attirée vers le haut, tentant de se détacher de la mèche (c’est-à-dire le corps humain) qui la retient en bas.
Quel est le sens profond de cette aspiration «verticale» ? Certains accomplissements peuvent se définir en termes de croissance, en longueur ou en largeur. Il se peut que nous dépensions beaucoup d’efforts pour élargir ou agrandir nos accomplissements, mais tous dans la même dimension, le long des lignes qui définissent notre réalité présente. Mais l’esprit de l’homme aspire à plus. La «lampe de D.ieu» à l’intérieur de nous-mêmes ne nous permet pas de nous réconcilier avec la réalité présente..
C’est là la seconde leçon de la Menorah : la vie n’est pas seulement une «flamme» mais une flamme qui «s’élève». Quels que soient nos gains dans l’espace que nous avons façonné pour nous-mêmes dans ce monde, nous devons constamment rechercher de nouveaux domaines d’accomplissements. La perfection personnelle n’est pas suffisante, pas plus que le fait d’être un «dirigeant» qui apporte la lumière dans quelque domaine que ce soit. Notre essence «la lampe de D.ieu» demande que nous nous aspirions constamment à briser notre statut présent pour atteindre quelque chose de plus «élevé».

D’elle-même
Une lampe ne peut s’allumer toute seule : elle a besoin d’un feu, d’une source d’énergie extérieure qui la fasse briller. Mais l’objectif est que la flamme «s’élève d’elle-même», qu’elle soit transformée en une source de lumière indépendante.
Voilà la troisième leçon de la Menorah : quand nous agissons comme «allumeurs de réverbères», que ce soit dans l’entreprise d’allumer nos propres potentiels , d’allumer la «lampe» chez notre prochain ou de créer des luminaires à partir de s matériaux que nous offre notre environnement, notre objectif doit toujours être de générer une flamme qui «s’élèvera» d’elle-même.
En termes d’efforts pour nous améliorer nous-mêmes, cela signifie qu’il ne suffit pas de prendre des «résolutions» et par la force de la volonté, de s’imposer sans cesse des changements de comportement. Mais il faut plutôt aspirer à une transformation de notre nature et de notre caractère, de sorte que ce nouveau comportement devienne une manière d’agir naturelle et instinctive.
Lorsque l’on enseigne et que l’on tente de guider notre proche, l’objectif devrait être d’en faire quelqu’un qui brillera de façon autonome de sa propre lumière, l’aider à développer ses talents et ses aptitudes de sorte que sa propre lampe resplendisse indépendamment et soit à son tour une source d’illumination.
Par exemple, au lieu de nous contenter de parler à nos enfants de l’importance de faire de la charité ou de les impliquer dans nos propres actes de bienfaisance, nous pouvons les aider à être eux-mêmes acteurs, à fabriquer leur propre boîte de Tsedaka qu’ils placeront dans leur chambre. Chaque fois que l’enfant y mettra une petite pièce, cela l’assistera et l’aidera à faire lui-même un acte de charité. Ce petit morceau de plastique ou de bois se trouvera alors transformé en «lampe».
Mais cela va plus loin encore. Même quand elle n’est pas utilisée pour un acte de charité, la boîte de Tsedaka constitue elle-même une «lampe» qui illumine son environnement. C’est un objet qui fait immuablement partie du décor de la chambre et elle rappelle constamment à l’enfant sa responsabilité vis-à-vis d’autrui. Un objet matériel est devenu «une flamme qui s’élève d’elle-même», une source indépendante qui guide et illumine.

Le Coin de la Halacha

Quels ustensiles de cuisine trempe-t-on au Mikvé ?

Tout ustensile de cuisine en verre ou en métal qu’on a acheté à un non-Juif doit être trempé dans un Mikvé (bain rituel spécialement réservé à cet usage).
On ne peut pas s’en servir – même une seule fois – tant qu’il n’a pas été trempé au Mikvé. Cependant, l’aliment qui aurait été introduit – par erreur – dans un ustensile non trempé ne devient pas «Taref» (interdit) et peut donc être consommé.
De nombreuses entreprises appartiennent maintenant – du fait de la mondialisation – à différentes personnes. Comme il est possible que des Juifs fassent partie des propriétaires, il conviendrait alors de tremper la vaisselle au Mikvé sans prononcer la bénédiction.
On trempera au Mikvé non seulement la vaisselle de table (assiettes, verres, couverts…) mais aussi les marmites, plaques du four et l’électroménager. Bien entendu, on ne trempera pas le bloc moteur et on se renseignera auprès d’une autorité rabbinique pour les cas complexes (friteuse électrique etc…).
Un garçon âgé de plus de treize ans et une fille âgée de plus de douze ans peuvent procéder à la Tevilat Kélim (trempage de la vaisselle dans un Mikvé).
On enlèvera au préalable toutes les étiquettes, traces de colle ou de rouille etc… Tout l’ustensile doit être trempé en même temps dans l’eau du Mikvé.
Avant de tremper l’ustensile, on prononce la bénédiction : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidechanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Tevilat Kéli (ou «Kélim», s’il y en a plusieurs) («Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de tremper la vaisselle»).
On peut tremper au Mikvé de la vaisselle – cachère – qui a déjà servi à condition qu’elle soit parfaitement propre (ce qui est difficile pour les casseroles qui gardent souvent des traces de graisse ou de rouille).

F. L. (d’après Rav Yosef Ginsburgh)

De Recit de la Semaine

Retour au propriétaire

Quand le jeune Bar Mitsva fut appelé à la Torah le jour de ses treize ans, on pouvait presque palper l’émotion qui étreignait sa famille. Rav Yossef Liberow, émissaire du Rabbi en Colombie (précisément dans la ville de Barranquilla), avait été invité à cet événement à deux heures de route, dans la ville de Pereira. Là, la communauté n’était pas très structurée et on avait donc fait appel à lui pour présider à la fête et diriger le jeune garçon. Mais Rav Yossef ressentait que l’émotion avait une origine bien particulière. Ce qui fut confirmé au cours du repas qui suivit la petite cérémonie.
De fait, tout avait commencé il y avait plus de soixante ans. L’arrière grand-père du jeune garçon était un Cohen d’origine séfarade qui s’appelait Kohn. Avec sa femme, il habitait une petite ville d’Allemagne dans laquelle ne vivaient que quinze familles juives. Mais M. Kohn s’occupait de la synagogue dans laquelle il avait déposé un Séfer Torah qu’il avait fait écrire à ses frais.
Avec la montée du nazisme et à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale, M. Kohn avait compri qu’il devait quitter le pays le plus rapidement possible. Il n’avait ni le temps ni la possibilité matérielle d’emporter le Séfer Torah et il avait décidé de le confier là où on s’y attendait le moins : dans une maison de convalescence tenue par l’église locale. Certainement les Nazis n’iraient pas chercher là-bas un rouleau de la Torah ! Le jour venu, dit M. Kohn aux bonnes sœurs qui avaient accepté de l’aider, après la guerre, «je reviendrai chercher le Séfer Torah !»
Après bien des péripéties, toute la famille était arrivé en Colombie. Elle s’était installée d’abord à Bogota puis à Pereira et, quelques années le plus tard, l’arrière grand-père était décédé. Il n’avait laissé aucune instruction particulière et le Séfer Torah avait été oublié de tous.
Les enfants et petits-enfants se lancèrent dans les affaires et construisirent une papeterie. L’usine prospéra, se développa et procura à ses propriétaires des profits confortables.
Il y a douze ans, un des petits-fils – appelons-le Moché – se rendit en Allemagne pour y acquérir des machines perfectionnées pour l’usine familiale. Avec son épouse, il décida de profiter de ce voyage pour retrouver ses racines dans le pays de son grand-père.
Lors des négociations avec la directrice commerciale de l’usine, Moché raconta en passant son origine allemande et son intention de visiter la ville de ses grands-parents. Quand il mentionna le nom de la ville, la directrice commerciale s’exclama : «Comme c’est curieux ! Un de nos ouvriers en est justement originaire !». Elle le fit appeler et lui annonça : «Demain, ne venez pas travailler ! Vous emmènerez ce couple d’Américains et vous lui ferez visiter votre ville !»
Effectivement, le lendemain, tous trois se rendirent dans la ville d’origine des grands-parents de Moché et «le guide» amena le couple devant la maison dont l’adresse correspondait à celle des grands-parents. Ils s’arrêtèrent pour contempler l’immeuble. Un des voisins les remarqua, de derrière ses rideaux. Malgré son âge avancé, cet homme avait encore l’œil vif et il demanda aux deux touristes qui ils étaient pour s’intéresser à cette maison. Moché expliqua qu’il était le petit-fils de M. Kohn. Ravi, le voisin raconta qu’il se souvenait très bien de la famille Kohn et qu’il possédait même des photos de ses voisins d’avant guerre.
L’homme invita Moché, son épouse et l’ouvrier à entrer chez lui. Il retrouva les photos qu’il leur montra fièrement car dans sa jeunesse, il avait été photographe : «Quelle chance que vous soyez arrivés aujourd’hui ajouta-t-il car demain, je ne serai plus là puisque j’ai été admis dans une maison de retraite !»
Après une conversation aussi chaleureuse qu’inattendue, le photographe demanda à Moché son adresse et son numéro de téléphone, au cas où…
Neuf ans passèrent après cette rencontre émouvante.
Il y a trois ans, Moché reçut un coup de téléphone du vieux photographe. Oui, il était encore bien vivant et avait gardé toute sa tête : «J’ai du neuf à vous annoncer !» s’écria-t-il triomphalement.
«Savez-vous que votre grand-père avait confié un Séfer Torah à la maison de convalescence de l’église locale ? Voilà ! Il y a quelques semaines, le plancher du grenier de cette vieille maison s’est effondré et, parmi les objets qui tombèrent, il y avait ce Sefer Torah de votre grand-père. Je ne l’aurais jamais su si cela n’avait pas été mentionné dans un entrefilet quelques jours plus tard dans le journal de la ville. Moi, je le lis chaque jour très attentivement : une des bonnes sœurs racontait que, quelques années auparavant, leur doyenne s’était éteinte. Juste avant sa mort, elle avait parlé du Séfer Torah qu’un Juif avait confié à son institution à la vieille de la guerre, un Juif du nom de Kohn. «Quelqu’un connaît-il cet homme ou un de ses descendants ?» concluait l’entrefilet. Or moi, je connaissais justement vos grands-parents et, grâce à votre visite il y a trois ans, je connaissais aussi votre adresse et votre numéro de téléphone et c’est pour cela que je vous contacte !»
A l’autre bout du fil, Moché écoutait, stupéfait. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour se retrouver en Allemagne où, lors d’une cérémonie officielle joyeuse et émouvante à la fois, l’ancien Séfer Torah lui fut rendu dans le cadre de la mairie et devant les caméras de la presse locale et… sous l’objectif du vieux photographe !
Le Séfer Torah fut d’abord apporté aux Etats-Unis. Un scribe qualifié entreprit de le vérifier : il s’avéra «Passoul», nécessitant de nombreuses corrections.
Mais ce matin-là, la première fois que le Séfer Torah fut à nouveau utilisé, ce fut à l’occasion de la Bar Mitsva de l’arrière petit-fils de M. Kohn… Certainement, de là où se trouvait maintenant l’âme de M. Kohn, elle assistait avec émotion à cette transmission filiale, garante de l’éternité du peuple juif et de sa Torah.
La boucle était bouclée.

Zalman Ruderman
Sichat Hachavoua
traduit par Feiga Lubecki

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