Semaine 50

  • Vayichla’h
Editorial

Retour sur une tragédie

Ils ont quitté ce monde, dans des circonstances qu’on a peine à qualifier, il y a maintenant plus d’une semaine et ils reposent à présent à Jérusalem : Rav Gavriel Noa’h et son épouse Rivkah Holtzberg, délégués du Rabbi à Bombay. Installés dans la ville depuis 2003, ils ont été assassinés, avec ceux qui s’y trouvaient, dans le centre communautaire Beth ‘Habad qu’ils avaient su créer au service de la communauté juive locale et de tous ceux – touristes et hommes d’affaires – qui y passaient. Les souvenirs et témoignages sur leur bonté, leur disponibilité, leur présence jamais imposée mais toujours souriante et attendue sont nombreux et impressionnants. La profonde douleur, pour leurs parents, leurs amis, les délégués du Rabbi partout dans le monde, toutes les communautés juives et tous ceux qui partagent ce don merveilleux qu’est la conscience humaine, est immense. Et le temps n’affaiblira pas la sensation de manque que chacun ressent. Personne ne pourra oublier non plus le visage de la barbarie qui, une fois de plus, est ici apparu. Personne n’oubliera que cette férocité a délibérément choisi, parmi ses cibles, un centre juif sans que ce choix soit motivé par une autre raison que cette dernière qualité.
Devant un tel événement, certains interrogent : pourquoi, comment est-ce possible ? Tant de légitimes questions auxquelles il est si difficile de répondre. Voici des délégués du Rabbi qui ont choisi de vivre loin de toute grande communauté organisée parce qu’ils étaient emplis du sens de leur mission telle que le Rabbi l’avait définie : être à l’écoute, venir en aide à l’autre, qui qu’il soit, où qu’il soit. Et pourtant… Cette question-là est précieuse. Même si elle semble rester sans réponse, il nous faut continuer à la poser. Elle est comme un appel primordial à notre Père : il est temps que tout cela finisse, le monde ne peut plus attendre, le Messie doit venir maintenant !
Et puis, il y a le fil des jours. Même si cette question reste en nous et même s’il nous appartient de ne pas cesser de la proclamer, la tragédie ne peut être la cause du moindre recul ou du moindre affaiblissement. Il n’est pas question de donner la plus petite victoire aux forces des ténèbres qui voudraient continuer de nous assaillir. Alors, nous connaissons déjà la réponse. Il y a de nombreuses années, un attentat barbare ensanglanta le village de Kfar ‘Habad en Israël ; cinq étudiants de Yéchiva y furent tués. Le Rabbi déclara : «La meilleure consolation sera la construction». C’est ce qui fut fait. Aujourd’hui, le Beth ‘Habad de Bombay sera reconstruit, il rouvrira ses portes. Partout dans le monde, les délégués du Rabbi continueront leur œuvre. Par notre force, notre confiance, notre action, la lumière triomphera de l’obscurité et la vie, des porteurs de haine. Pour qu’enfin, la venue du Messie chasse la douleur du cœur de tout homme.

Etincelles de Machiah

Un nouveau soutien
Le texte de la Torah (Gen. 36 : 40-43) nous apprend : «Voici les noms des chefs d’Esaü selon leur famille… Magdiel… Iram ; ce sont les chefs d’Esaü selon leur lieu de résidence… c’est Esaü, père d’Edom». L’indication de cette généalogie peut surprendre, elle est cependant chargée de sens. En effet, notre exil est dénommé «exil d’Edom» car ce sont les Romains, essentiellement descendants d’Edom, qui en furent la cause.
Cet exil se décompose en deux grandes périodes pendant lesquels dominent successivement les deux chefs nommés plus haut : Magdiel et Iram. A propos du premier, Magdiel, le Midrach enseigne que son nom signifie étymologiquement qu’il se grandit à la face de D.ieu. C’est la phase d’expansion du monde romain, où tout ce qui a trait au judaïsme subit ses assauts. Mais vient ensuite le temps d’Iram, dont le nom, étymologiquement, renvoie à l’idée d’amasser des trésors. Et le Midrach d’ajouter qu’il les amasse pour les offrir au Machia’h. Dans cette deuxième période, le monde romain lui-même soutient et aspire à aider le plus fort attachement à D.ieu.
(D’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch –
Chabbat Parachat Vayichla’h 5751) H.N.

Vivre avec la Paracha

Vayichla’h: une femme qui sort


« Et Dina, la fille de Léa qu’elle avait donnée à Yaakov, sortit voir les filles du pays. Et Ch’hem, le fils de ‘Hamor le ‘Hivite, prince du pays, la vit et il l’enleva… » (Béréchit 34:1-2)
Dans le trente-quatrième chapitre de Béréchit, nous lisons l’enlèvement de Dina, le complot de ses frères pour neutraliser le peuple de Ch’hem, son sauvetage et la destruction de la ville.
Nos Sages notent que dans le verset qui ouvre le récit, la Torah introduit Dina comme étant la fille de Léa. On ne se réfère pas à elle en tant que “fille de Yaakov” ni en tant que “fille de Yaakov et Léa”, ni même en tant que “fille de Léa et Yaakov” mais comme “fille de Léa qu’elle avait donnée à Yaakov”. Rachi explique:
“Parce qu’elle sortit, elle est appelée la “fille de Léa”. Car [Léa] également était une femme qui sortait, comme il est écrit: “Et Léa sortit pour l’accueillir” (Béréchit 30 :16). En ce qui la concerne, il a été dit: “Telle mère, telle fille”.
A première vue, cela paraît constituer une critique des comportements de Léa et de Dina. La caractéristique d’une femme juive est sa discrétion dans son vêtement et dans son comportement comme cela s’exprime dans le verset (Psaumes 45:14) “Toute la gloire de la fille du roi se trouve dans l’intériorité”. Une jeune fille juive, semble impliquer Rachi, n’a pas à sortir visiter les filles d’une terre païenne; quand elle le fait, elle ne se comporte pas comme la fille de Yaakov, mais comme sa mère, connue pour s’être, à certaines occasions, avancée à sortir de son propre gré. Pour la fille du roi, quitter son sanctuaire intérieur, c’est s’exposer à toutes sortes de rencontres dangereuses, comme le démontre tragiquement l’histoire de Dina.
Cependant, cela ne peut être l’intention de Rachi car cela va a contrario de ce qu’il écrit dans son commentaire dans un verset précédent. Quelques chapitres plus tôt, lorsque Yaakov se prépare à la rencontre avec son frère impie Essav, nous lisons: «Et Yaakov prit ses deux épouses, ses deux servantes et ses onze fils et il traversa le gué de Yabok» (Béréchit 32:23).
Et Rachi de demander: et qu’en est-il de sa fille?
« Où était Dina? «Yaakov l’avait placée dans une caisse et l’y avait enfermée de peur qu’Essav ne jette ses yeux sur elle. Pour cela, Yaakov fut puni car s’il ne l’avait pas cachée de ses yeux, peut-être l’[Essav]aurait-elle ramené sur le bon chemin. [La punition fut qu’]elle tomba entre les mains de Ch’hem. »
En d’autres termes, c’était le fait que Yaakov avait isolé Dina, et non les sorties de Léa et de Dina, qui fut la cause de la détresse de Dina. Elle n’aurait pas dû être cachée des yeux d’Essav. Sa rencontre avec le monde « grand et méchant » n’aurait pas dû être empêchée ; en fait, elle aurait été positive. Yaakov craignait qu’elle ne soit corrompue par son mauvais oncle; il aurait dû réaliser qu’avec ses solides bases morales et son intégrité absolue, elle était plutôt prête à influencer positivement Essav.
Il est assez intéressant, d’observer également ici une relation mère-fille. La Torah (Béréchit 29:17) nous dit que “les yeux de Léa étaient faibles”. Rachi explique qu’ils étaient faibles à cause des pleurs.
Elle pleurait en pensant qu’elle serait la destinée de Essav. Car tout le monde disait : Rivka a deux fils et Lavan a deux filles; l’aîné, Essav, est destiné à la fille aînée (Léa) et le cadet (Yaakov) à la fille plus jeune (Ra’hel).
Et cela était bien plus qu’une spéculation publique ; selon le Midrach, ces mariages avaient été ordonnés dans le ciel. Mais les prières pleines de larmes de Léa changèrent le décret divin et les deux sœurs furent mariés au fils le plus jeune et juste parfait. Mais Léa était l’âme-sœur potentielle d’Essav. Si elle-même ne s’était pas sentie la force de relever le défi de faire face à son impiété, sa fille et héritière spirituelle, Dina aurait pu servir d’instrument pour la rédemption d’Essav.
C’est là le sens plus profond de l’adage “telle mère, telle fille” relevé par Rachi. Nos enfants héritent non seulement de nos traits visibles mais aussi de nos potentiels irréalisés. Physiquement, une mère aux yeux bruns peut transmettre à son enfant son potentiel pour des yeux bleus, hérités de sa mère à elle mais dormant dans ses gènes. Spirituellement, un parent peut donner à son enfant l’aptitude de parvenir à ce qui chez lui, le parent, n’est rien de plus qu’un potentiel subtil enfoui dans le plus profond de son âme.
Ainsi, la sortie de Dina, pour faire connaissance avec les filles du pays, était parfaitement en harmonie avec les talents uniques de sa mère. Son exposition à un environnement étranger n’aurait pas affecté sa féminité juive, sa gloire intérieure de fille du roi. Au contraire, elle était née avec le rôle d’une femme juive qui sort pour servir de source de lumière à son entourage sans pour autant compromettre sa discrétion et son intériorité. Mais c’est plutôt la tentative de Yaakov de l’enfermer qui suscita le désastre. En sortant vers “les filles du pays”, Dina était réellement la fille de Léa, au sens positif. Elle n’était pas la fille de Yaakov, car Yaakov avait hésité à exploiter sa nature extravertie.

Extérioriser l’intériorité
Il s’agit ici d’un message pour les femmes de toutes les générations.
La Torah considère l’homme et la femme comme ayant été pourvus par le Créateur de caractéristiques et de rôles spécifiques. L’homme est un conquérant, chargé de transformer un monde souvent hostile qui lui résiste. A cette fin, il a été doté d’une nature extravertie, agressive, une nature qu’il se doit d’utiliser en adéquation avec la guerre qu’il mène pour la vie, la guerre contre les aspects négatifs du monde extérieur, la guerre pour libérer tous les éléments positifs et toutes les opportunités positives, captives dans les coins les plus spirituellement déserts de la Création divine.
La femme est diamétralement son contraire. Sa nature intrinsèque est de non-confrontation, d’introversion et de discrétion. Pendant que l’homme combat les démons de l’extérieur, la femme cultive la pureté de l’intérieur. Elle est le pilier de son foyer, la nourricière et l’éducatrice de la famille, gardienne de tout ce qui est saint dans le monde de D.ieu. Toute la gloire de la fille du roi est intériorité.
Mais cela ne signifie pas qu’elle doive rester enfermée. La femme joue également un rôle qui dépasse les limites de son foyer, qui touche les plus étrangères des filles et les plus païennes des terres. Une femme qui a été bénie de l’aptitude et du talent pour influencer ses sœurs peut et doit “sortir”, laissant périodiquement son havre de sainteté pour atteindre ceux qui ont perdu leurs racines et le sens de leur vie.
Et quand elle le fait, elle n’a pas besoin et ne doit pas emprunter l’apparence guerrière de l’homme. La confrontation et la conquête ne sont pas les seules approches du monde extérieur; il existe aussi une démarche féminine, une voie douce, discrète et empathique pour extraire le bon du mal qui rage à l’extérieur. La confrontation est souvent nécessaire mais souvent aussi inefficace voire nocive. Le combat le plus féroce a aussi besoin d’une touche féminine – celle de la femme tournée vers l’extérieur.

Le Coin de la Halacha

Prêter de l’argent

C’est une Mitsva positive de prêter de l’argent sans intérêt à un Juif.
Prêter de l’argent à un pauvre est plus louable que de lui donner la Tsédaka (charité).
Celui qui prête de l’argent à des pauvres qui sont malheureux sera béni car ses prières seront exaucées.
C’est une Mitsva de prêter de l’argent même à un homme riche et de lui parler gentiment.
Il est interdit de faire honte à l’emprunteur en lui demandant de rembourser quand on sait qu’il ne peut le faire et qu’il est de bonne foi.
Celui qui emprunte doit s’efforcer de rembourser le plus rapidement possible et ne doit pas prétendre qu’il n’a pas d’argent.

F. L. (d’après Junior Code of Law)

De Recit de la Semaine

«Vous serez consolés»

Suite à la terrible tragédie qui a frappé le peuple juif dans les attentats de Bombay et qui a vu l’assassinat du couple de Chlou’him (émissaires du Rabbi), Rav Gavriel Noa’h Holzberg et son épouse Rivka – nous reprenons un article paru dans un journal israélien un an après un sanglant attentat.

Depuis quatre jours, le village de Kfar Chabad s’était enveloppé de deuil. Une nuit, des «Fedayines» (on ne les appelait pas encore des terroristes) s’étaient introduits dans le village. Ils avaient pénétré dans la petite synagogue et avaient abattu de sang-froid avec leurs fusils cinq jeunes élèves et leur professeur, en avaient blessé dix autres, en pleine prière : leur sang avait giclé sur leurs livres encore ouverts.
Les habitants du village étaient tous horrifiés : à peine sortis d’Union Soviétique où ils avaient enduré toutes sortes de persécutions, ils étaient enfin arrivés sur la Terre promise mais y avaient subi l’impensable : un pogrome en Israël ! Un pogrome contre Loubavitch ! Les hommes à la barbe fournie, les femmes à la tête couverte, les enfants aux yeux écarquillés ne pouvaient s’arrêter de pleurer. Priant en hébreu, se lamentant en russe et en yiddish, tous se demandaient : et maintenant ?
Ces ‘Hassidim qui avaient survécu aux pogromes du Tsar Nicolas et que l’Armée Rouge n’avait pas intimidés, qui avaient été exilés en Sibérie dans les terrifiants «camps de rééducation» du Goulag, qui ne s’étaient pas inclinés devant le KGB, étaient maintenant paralysés, désespérés. Au cœur du nouvel état juif, ils avaient été frappés au plus profond d’eux-mêmes.
Rav Avraham Myers avait été officier dans l’Armée Rouge. On disait qu’il avait calmement chanté des mélodies ‘hassidiques tandis qu’une bande de soldats l’avait battu avec les crosses de leurs fusils.
Maintenant, il se lamentait : «Maître de l’univers ! Pourquoi ? Ces enfants n’ont rien fait de mal ! Ils étudiaient la Torah !»
Le village tremblait sur ses fondations – mêmes. Certains y voyaient un signe : leur rêve d’une vie sereine sur la Terre Sainte était-il prématuré ? Peut-être devaient-ils démanteler le village naissant, se disperser sous d’autres cieux, se réfugier dans des pays plus sûrs ? Le village se mourrait lentement.
Mais il était clair qu’avant toute décision, il fallait consulter le Rabbi. Rien ne pouvait être fait sans qu’il le sache, sans qu’il y consente. Tous attendaient le télégramme de là-bas, de New York. Mais, inexplicablement, le télégramme n’arrivait pas. Quatre jours s’étaient lentement écoulés depuis l’attaque terroriste. Pourtant, un long télégramme avait été envoyé au Rabbi, l’informant en détail de la tragédie et on avait espéré une réponse le soir même. Mais le Rabbi gardait le silence. Que se passait-il ? Pas un mot de réconfort pour les ‘Hassidim en deuil ?
Il faut savoir qu’un télégramme du Rabbi est partie intégrante de la vie Loubavitch. Chaque problème, chaque décision, que ce soit la vie publique ou privée, dépend du Rabbi et, quelle que soit la réponse, elle est exécutée. La réponse vient par courrier, par express ou par télégramme, selon l’urgence mais elle est toujours courte et précise.
Alors pourquoi le Rabbi tardait-il ? Les anciens du village n’avaient pas d’explication et leur angoisse devenait palpable.
Finalement, au bout de quatre jours, le télégramme arriva ! La nouvelle se répandit dans tout le village. Un télégramme du Rabbi ! Enfin ! Tous, hommes, femmes et enfants se rassemblèrent pour écouter la réponse du Rabbi.
Elle était remarquablement succinte. Trois mots en hébreu mais ces trois mots allaient sauver le village de la désintégration et ses habitants du désespoir : «Be’hémchè’h Habinyane Tina’hémou» : en continuant la construction, vous trouverez la consolation ! »
Les ‘Hassidim de Kfar ‘Habad envisageaient à nouveau l’avenir. Ils savaient ce qu’ils devaient faire.
Construire ! Le Rabbi avait dit de construire ! Et en continuant de construire, ils seraient consolés ! Ce même soir, les anciens du village se réunirent pour discuter comment mettre en application la directive du Rabbi. Après une courte discussion, la décision fut prise : on construirait une école professionnelle dans laquelle les enfants de familles défavorisées apprendraient l’imprimerie, à l’endroit même où les livres de prières avaient été éclaboussés du sang des victimes !
Dès le lendemain, tous les habitants du village se rassemblèrent et se mirent à dégager un endroit sur lequel s’élèverait le nouveau bâtiment. Leurs yeux brillaient à nouveau.
Dans les semaines qui suivirent, les lettres arrivèrent de la part d’amis et de cousins vivant à New York. Ils décrivaient ce qui s’était passé durant ces quatre jours interminables.
Durant le mois de Nissan, le mois de la délivrance, le Rabbi se consacrait à son service de D.ieu, réduisant son contact avec les ‘Hassidim. Peu de personnes étaient reçues en audience privée, peu de lettres étaient répondues.
A la fin du mois de Nissan, le Rabbi tenait un Farbrenguen, une réunion ‘hassidique au 770 Eastern Parkway à Brooklyn. Le Rabbi parlait durant des heures, s’interrompant pour laisser les ‘Hassidim chanter. Cette année, aussi, le Rabbi avait parlé.
Les nouvelles de la Terre Sainte n’étaient parvenues que quelques minutes avant le Farbrenguen. Les secrétaires du Rabbi avaient décidé de ne l’en informer qu’après la réunion. Mais ce que ses secrétaires tentaient de cacher, son cœur l’avait révélé. Cette nuit-là, le Rabbi parla du dévouement de chaque Juif, du martyrologue «Al Kiddouch Hachem», pour la sanctification du Nom de D.ieu, de la reconstruction de la Terre Sainte et de la Délivrance. Les larmes coulaient de ses yeux. Toute la nuit, le Rabbi parla et pleura, chanta et pleura et pleura encore.
A la fin du Farbrenguen, les ‘Hassidim rentrèrent chez eux. Le Rabbi se retira dans son bureau. Le cœur battant, deux des ‘Hassidim les plus proches frappèrent à la porte et tendirent au Rabbi le télégramme en provenance d’Israël. Le Rabbi s’effondra dans son fauteuil. Il referma la porte et ne l’ouvrit pas durant trois jours. Puis il appela son secrétaire et dicta la réponse.
Les ‘Hassidim de Kfar ‘Habad ont accompli ce que le Rabbi avait encouragé. Sans l’aide de philanthrope ou de fondations, ils ont amassé 50.000 livres israéliennes et aujourd’hui, juste un an après la tragédie, le nouveau bâtiment de l’école professionnelle est achevé.

Yediot Aharonot – 5 mai 1957
traduit par Feiga Lubecki

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