Semaine 18

  • Emor
Editorial

La grande lumière de Rabbi Chimon

Alors que, jour après jour, l’Omer déroule son décompte, alors que, du fait de l’histoire, cette période reste marquée par une certaine retenue, soulignée par l’abstention de célébrations joyeuses telles que mariages etc., voici qu’une journée pareille à nulle autre projette son éclat. Et cet éclat est, sans ambiguïté, insurpassable. C’est de Lag Baomer qu’il s’agit, le 33ème jour de l’Omer et c’est, en soi, tout un programme. A l’époque de l’occupation romaine en Israël, vivait un grand Sage : Rabbi Chimon Bar Yo’haï. Le 33ème jour de l’Omer est celui où il quitta ce monde, sa Hilloula comme il le qualifia lui-même, comme pour dire son absolue élévation. Cette année, c’est à l’issue du Chabbat qu’il sera célébré, nous faisant ainsi directement passer d’un jour différent à un jour d’une profondeur différente.
Car c’est bien ainsi qu’il faut le vivre. On s’interroge souvent sur cette idée : marquer avec tant de ferveur, avec une joie et un bonheur surprenants, le moment où un de nos plus grands Sages, par qui le Zohar apparut, quitta ce monde matériel ? C’est que cette date est loin d’être une fin ; elle est, au contraire, un commencement. Le jour de Lag Baomer est essentiellement celui de Rabbi Chimon et c’est pour cela que sa lumière ne cesse de grandir. Lumière de la Sagesse Divine, lumière de la connaissance profonde, lumière du lien avec D.ieu : elle pénètre tout, révèle le potentiel, anime l’existant et les fait vivre.
Traditionnellement, Lag Baomer est une fête en laquelle les enfants se reconnaissent. De fait, la coutume est ancienne de les y associer pleinement et de les emmener jouer, en ce jour, dans les bois – comme un souvenir du temps, celui de Rabbi Chimon, où ils devaient se cacher pour étudier la Torah. Là encore, l’image a de quoi surprendre : quel rapport réel peut-il y avoir entre la plus profonde sagesse, incarnée par Rabbi Chimon, et des enfants enthousiastes et rieurs ? Pourtant tout en atteste. «Rabbi Chimon descend en ce jour parmi eux» va-t-on jusqu’à dire. La pureté, la sincérité, l’intégrité de l’enfant sont des choses précieuses. Elles le rattachent aux plus hauts des degrés. Son enthousiasme n’est pas un vain mot, il est une clé qui ouvre toutes les portes, celles du Ciel comprises.
Alors que Lag Baomer s’approche, il faut se préparer à le célébrer – et, mieux encore, à le vivre – avec grandeur. Jour d’infini, il est celui où palpite déjà la Sagesse ultime que Machia’h nous révélera.

Etincelles de Machiah

L’esprit et le cœur

La ‘Hassidout explique les gains spirituels immenses de notre descente en exil. C’est ainsi qu’il est écrit (Isaïe 12 : 1) : «Je Te remercierai D.ieu car Tu as été en colère contre moi». Lorsque Machia’h viendra, les Juifs remercieront D.ieu de les avoir envoyés en exil car, alors, ils verront toutes les élévations spirituelles que cela aura permis.
Cependant, en même temps, cette conscience ne doit pas atténuer notre profond désir de quitter cet exil. Pour cela, il faut proclamer, avec la plus grande sincérité, «car dans Ton salut nous espérons tout le jour».
En fait, ce sont ces deux attitudes, l’une de conscience et l’autre d’émotion, qu’il nous faut avoir en parallèle constamment.
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch,veille d’Hochana Rabba 5744) H.N.

Vivre avec la Paracha

Emor-Lag BaOmer

Dans la Paracha Emor, au troisième verset du chapitre 23 de Vayikra, nous lisons : «Six jours, le travail sera fait. Mais le septième jour est un Chabbat de repos solennel, un appel de sainteté, tu ne travailleras pas : c’est un Chabbat pour D.ieu dans toutes tes habitations…»
La Kabbale explique que la création fut entreprise par le biais de différentes Sefirot, un enchaînement de canaux divins affectant la création. Chaque Sefira se définit par une caractéristique unique qui imprègne la création. La Sefira de ‘Ho‘hma, la Sagesse, contient l’attribut de la compréhension. La Sefira de ‘Hessed, la Bonté, apporte la bienveillance et la qualité du don, dans la création. A l’opposé, la Sefira de Gevoura, la rigueur, introduit la restriction. Et ainsi en va-t-il de toutes les autres Sefirot.
Les six Sefirot émotionnelles (‘Hessed, Gevoura, Tiféret, Nétsa’h, Hod et Yessod) dessinent les six directions fondamentales des trois directions de l’univers : nord-sud, est-ouest et haut-bas. Elles représentent les modes fondamentaux pour atteindre les six directions de la création.
On se réfère à ces Sefirot comme aux Sefirot masculines parce qu’elles se dirigent vers l’extérieur.
Mais elles ne pourraient pas exister sans un point central, un point de convergence. Mal’hout, la dernière Sefira, est l’axe au centre de ces six directions. Elle reflète un regard intérieur et évoque la manière dont nous faisons pénétrer l’illumination spirituelle à l’intérieur de nous-mêmes. Mal’hout est la Sefirah féminine.
Les six jours de la semaine, du dimanche au vendredi, figurent ces six dimensions se dirigeant vers l’extérieur et masculines. Par ailleurs, le Chabbat, qui est féminin, est le point central vers lequel convergent ensemble les six points.
Durant toute la semaine, dans notre combat pour le gain spirituel, nous fonctionnons dans un mode masculin. Pendant ces six jours, nous dominons notre environnement et exerçons notre influence sur lui. Nous sommes constamment en état de conflit, choisissant parmi les éléments de notre monde ceux que nous devons embrasser et développer et ceux qui doivent être rejetés et soumis.
La Torah nous aide à faire la distinction entre ce qui peut être positivement utilisé et ce qui doit être rejeté. Elle nous guide pour opter pour les aliments, les matériaux, les sujets et les relations qui donneront de l’énergie à notre être et sanctifieront notre vie, et repousser ceux qui tueront notre sensibilité spirituelle ou affecteront et abimeront notre cœur et notre esprit.
Au cours des six jours, nous opérons dans une attitude masculine de conquête et d’assaut, dans un état d’agitation extrême.
Et puis vient le Chabbat. Nous entrons alors nous rafraîchir dans une spirale d’harmonie, de sérénité et de paix. Après nous être affirmés et avoir accompli notre but durant les jours de la semaine, nous prenons un temps de pause dans nos combats.
Le Chabbat, nous cessons le processus de tri et de suppression en entrant dans le mode féminin, à l’intérieur de nous-mêmes et de la création. Nous vivons un état d’harmonie, de paix, de repos et de réceptivité. C’est pour cette raison que les références aux Chabbat sont toujours au féminin, Chabbat Hamalka, la reine Chabbat ou encore, Kalla, l’épousée.
Les femmes, qui représentent la Sefirah unificatrice, Mal’hout, et le jour d’harmonie, le Chabbat, ressentent un besoin plus profond de chercher et d’apporter cette unification et cet équilibre dans leur vie.
Chabbat est la source des bénédictions à la fois pour la semaine qui précède et celle qui suit. De la même façon, la femme est la source des bénédictions pour son mari et son foyer. Comme le déclarent nos Sages : «un homme ne reçoit de bénédictions que par le mérite de sa femme» et «la joie, le bien, la Torah (sa protection) viennent de la femme».
C’est la raison pour laquelle bien que l’on puisse avoir une abondance de bénédictions dans la vie, elles ne sont véritablement les nôtres que lorsque nous pouvons être capables de nous arrêter, apprécier et absorber ce bien.
Le Chabbat, nous pouvons enfin absorber les bénédictions des efforts de la semaine écoulée et également nous revigorer pour continuer ce nouveau voyage qui nous attend dans le cycle hebdomadaire prochain.
Parce que le Chabbat exemplifie l’expérience et le mode féminins, c’est à la femme qu’a été confié l’allumage des lumières qui fait pénétrer ce saint jour. Même «si le mari veut allumer lui-même les bougies, sa femme en a la priorité» car l’essence de l’être féminin est en harmonie avec le message essentiel du Chabbat.
C’est la raison pour laquelle il est préférable que ce soit l’homme qui récite la prière de la Havdala qui conclut le Chabbat, faisait entrer le travail de la semaine. L’homme qui représente le combat et la bataille du cycle hebdomadaire, met fin au Chabbat en le séparant. Havdala signifie «séparation», du labeur de la semaine.
L’homme dit «au revoir» au Chabbat en faisant pénétrer la semaine masculine par sa récitation de la Havdala. Et c’est la femme qui fait pénétrer le Chabbat féminin par l’allumage des lumières et sa bénédiction.
Et c’est ainsi qu’elle apporte les bénédictions, l’harmonie et l’équilibre du Chabbat dans sa propre vie et dans la vie de tous ceux qui l’entourent.

Lag BaOmer
Un caroubier et une source
Rabbi Yehouda, Rabbi Yossi et Rabbi Chimone étaient assis non loin de Yehouda, un fils de prosélytes. Rabbi Yehouda entama la discussion en observant : «Quel raffinement dans les œuvres de ce peuple (les Romains) ! Ils ont construit des routes, des ponts. Ils ont érigé des thermes».
Rabbi Yossi resta silencieux. Rabbi Chimone bar Yo’haï répondit : «Tout ce qu’ils ont fait, ils l’ont fait pour leur propre bénéfice. Ils ont construit des marchés et y ont placés des prostituées, des bains, pour s’y rajeunir, des ponts pour lever des péages pour eux».
Yehouda, le fils de prosélytes alla rapporter leur conversation et ces propos arrivèrent aux oreilles du gouvernement. Ils décrétèrent : «Yehouda, qui nous a loués sera loué. Yossi qui est resté silencieux sera exilé à Sephoris. Chimone qui nous a critiqués sera exécuté».
Rabbi Chimone, accompagné de son fils, partit se cacher dans la salle d’étude. Sa femme leur apporta du pain et un broc d’eau et ils dînèrent. Quand les menaces devinrent plus sévères; ils s’en allèrent se cacher dans une grotte.
Un miracle se produisit et un caroubier et une source d’eau vive furent créés pour eux. Ils enlevèrent leurs vêtements et s’assirent, enfouis dans le sable jusqu’au cou. Ils étudiaient tout le jour. Quand venait le moment de prier, ils se couvraient, priaient et enlevaient à nouveau leurs vêtements pour ne pas qu’ils s’usent. Ils restèrent ainsi douze ans dans la grotte.
Et puis vint Eliahou le Prophète. Il se tint à l’entrée de la grotte et s’exclama : «Qui informera le fils de Yo’haï que l’empereur est mort et que le décret est annulé ?». C’est ainsi qu’ils purent émerger de la grotte.
Ils virent alors un homme qui labourait et semait. Ils s’écrièrent : «Ils ont abandonné la vie éternelle et se sont engagés dans la vie temporelle !». Et tout ce sur quoi ils jetaient les yeux prenait immédiatement feu.
Un écho descendit des cieux qui annonça : «Etes-vous sortis pour détruire Mon monde ? Retournez dans votre grotte !»
Ils y retournèrent et y vécurent encore douze mois, en disant : «La punition pour les impies au Guéhinom (l’enfer) est limitée à douze mois».
Un écho céleste se fit entendre qui disait : « Sortez de votre cave ! »
Et désormais, tout ce que Rabbi Eléazar détruisait (avec son regard), Rabbi Chimone le réparait. Rabbi Chimone dit à son fils : «Mon fils ! Toi et moi sommes suffisants pour le monde».
La veille du Chabbat, avant le coucher du soleil, ils virent un vieil homme tenant entre ses mains deux bouquets de myrte et qui courait. «A quoi sert cela ?» lui demandèrent-ils ? «Ils sont pour honorer le Chabbat» répondit le vieillard. «Mais un seul te suffirait ?» demandèrent-ils ? «L’un est pour «rappelle-toi le jour du Chabbat» et l’autre pour «garde le Chabbat».
Rabbi Chimone dit à son fils «Regarde combien sont précieuses les Mitsvot du peuple d’Israël». Et c’est ainsi que leurs esprits retrouvèrent le calme.

Le Coin de la Halacha

Qu'est-ce que Lag Baomer ?

Nous comptons quarante-neuf jours entre Pessa'h et Chavouot. Le 33ème jour («La-G») s'appelle Lag Baomer. Ce jour-là cessa une terrible épidémie qui avait frappé mortellement les 24.000 élèves de Rabbi Akiva : il n'en survécut que cinq !
Par ailleurs, ce jour-là marque aussi la «Hiloula» (anniversaire du décès du Juste), de Rabbi Chimone Bar Yo'haï. Celui-ci avait demandé que ce jour devienne un jour de fête en son honneur, car c'est ce jour-là qu'il délivra son enseignement ultime : le Zohar, le livre de la Splendeur, œuvre fondamentale de la Kabbala.
Ce jour-là, on fait sortir les enfants dans les forêts, ils allument de grands feux et jouent à l'arc (en souvenir de l'arc-en-ciel qui n'apparut pas du vivant de Rabbi Chimone grâce à son grand mérite).
On coupe les cheveux des petits garçons qui ont eu trois ans depuis Pessa'h. On a la coutume de manger des caroubes, ce qui représentait la seule nourriture de Rabbi Chimone et son fils lorsqu'ils se cachaient des Romains dans une caverne.
On ne dit pas les prières de supplications («Ta'hanoune»).

F. L.

De Recit de la Semaine

La photo de Rabbi Chimone Bar Yo’haï

Le quartier juif de Casablanca au Maroc : les rues étaient vides ; la chaleur écrasante n’encourageait pas les habitants à sortir. Cependant, un touriste se promenait justement, arpentant les ruelles, observant attentivement les maisons typiques qui avaient traversé les générations. On aurait dit qu’il tentait d’écouter les voix de l’histoire qui provenaient de chaque mur, de chaque pierre.
«Entrez ! Venez, je vous en prie, compléter le Minyane pour une Brit Mila !»
Intrigué, le touriste se retourna : un Juif marocain souriant l’attendait sur le pas de sa porte. Passé le premier moment d’étonnement, il répondit : «Avec plaisir !»
Assister à une Brit Mila est un grand honneur et une Mitsva importante. De plus, il pourrait ainsi s’imprégner de l’ambiance et des coutumes d’une communauté qu’il ne connaissait pas et qu’il recherchait justement.
Dans la petite maison, neuf hommes l’attendaient et l’accueillirent avec soulagement. Chacun tenait à serrer la main de l’inconnu qui avait comme été envoyé du Ciel.
Durant les derniers préparatifs, l’invité remarqua la photo du Rabbi de Loubavitch posée sous la tête du nourrisson qui dormait paisiblement dans son berceau. Etonné, l’invité qui était un ‘Hassid de Loubavitch se tourna vers le père de l’enfant pour lui demander pourquoi la photo du Rabbi était posée sous la tête de l’enfant ? Mais l’homme lui fit un signe entendu : «Tout à l’heure ! Je vous expliquerai tout pendant le repas qui suivra !»
Après avoir accueilli avec les chants traditionnels Eliahou Hanavi, le prophète Elie qui est présent à chaque Brit Mila, le Mohel effectua avec soin la Brit Mila et tous les convives s’écrièrent Mazal Tov tout en souhaitant à l’enfant et à ses parents de longues années de bonheur en bonne santé et dans la largesse. Très ému, le père remerciait chacun d’avoir participé à cette joie si particulière.
Tous se lavèrent les mains rituellement, prononcèrent les bénédictions et entamèrent le repas. C’est alors que le père se leva et raconta : «Notre honorable invité surprise m’a demandé pourquoi la photo d’un Tsaddik, d’un Juste, se trouve dans le berceau de mon bébé. C’est pour moi une obligation des plus agréables que de vous raconter ce qui s’est passé.
«Cela fait dix-sept ans que je suis marié et jusqu’à présent, nous n’avions pas d’enfant. Nous avons consulté des médecins, des spécialistes en tous genre et même à l’étranger ; nous avons demandé les bénédictions de grands Sages et de grands rabbins mais sans résultat.
Un jour, j’entendis quelqu’un évoquer la sainteté de Rabbi Chimone Bar Yo’haï. Instinctivement, je ressentis que de lui viendrait ma délivrance. Je décidai donc d’acquérir sa photo et de la fixer sur le mur de la salle à manger : certainement ce portrait du Tsaddik apporterait la bénédiction dans notre foyer.
«Il n’existe pas de photo de Rabbi Chimone Bar Yo’haï !» s’exclama le commerçant dans le magasin d’objets de culte. «Cela ne peut d’ailleurs pas exister !» insista-t-il.
Mais j’étais tellement obsédé par cela que je m’entêtai : «Je veux une photo de Rabbi Chimone Bar Yo’haï !»
Lassé par ma demande, le commerçant ouvrit un tiroir et me proposa la photo d’un autre Tsaddik : «Prenez cette photo ! C’est aussi un grand Tsaddik, quelqu’un d’aussi important que Rabbi Chimone Bar Yo’haï !» J’ai regardé le visage souriant, rayonnant de bonté et d’enthousiasme… Sans hésiter, j’ai acheté la photo et, fou de joie, je suis rentré à la maison et je l’ai suspendue au mur.
«Mes amis ! continua-t-il, la voix nouée par l’émotion. Il s’est passé exactement un an et voici ! Notre fils est né, notre premier-né ! Pour moi il n’y a aucun doute ! C’est à ce Tsaddik que nous devons la bénédiction. De fait, j’ignore de qui il s’agit, mais je suis sûr que c’est grâce à son intervention et à ses prières que nous fêtons aujourd’hui la Brit Mila de notre fils. Et c’est la raison pour laquelle j’ai placé sa photo dans le berceau : il l’a fait naître, il le protègera, il le fera réussir ! »
Le ‘Hassid qui s’était trouvé «par hasard» au bon moment au bon endroit n’était pas moins étonné.
Une fois de plus, il était témoin direct des miracles du Rabbi, des miracles qui se multipliaient dans tous les coins du monde et desquels certains n’étaient même pas publiés.
Il expliqua à ses hôtes qui était le Tsaddik grâce auquel ils fêtaient cette naissance tant attendue. Sans sa présence inopinée dans le quartier juif de Casablanca, un des innombrables miracles du Rabbi n’aurait jamais été connu.
«Au fait, expliqua-t-il, Rabbi Chimone Bar Yo’haï a vécu au second siècle de l’ère commune… Maintenant vous comprenez pourquoi nul ne possède de photo de lui !»

Menachem Zigelbaum
Sipouro Chel ‘Hag
traduit par Feiga Lubecki

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